Rentrée des classes

Hier, c’était la rentrée des classes et j’écrivais : Aujourd’hui c’est la rentrée des classes. Mes petits sont en primaire (au fait, est-ce qu’on dit toujours comme ça !? élémentaire, je crois, Docteur Watson). Les deux grands rentrent au CE2 et les deux plus jeunes au CP. Je pense à eux… ils sont tellement candides et crédules… et plein de souvenirs me reviennent…

Tiens, au CP par exemple, le soir, avant de sortir de la classe et quitter l’école, la maîtresse avait appris et nous demandait de faire silence. Le vrai silence, quoi. Avec la bouche et les bras et les jambes. Assis à notre place, on croisait les bras, les coudes posés sur le bord du bureau et on élevait une main pour que l’index dressé se pose sur notre bouche. On maintenait la position jusqu’à ce que l’instit nous dise de sortir (toujours en silence), nous souhaite une bonne soirée et de bien faire nos devoirs.

Et un soir (oui, parce que c’était quelques semaines après la rentrée, ce devait être l’automne bien avancé déjà), dans la position silence (mais sur les starting blocks à l’intérieur) j’ai éternué subitement ! Oui, j’ai senti l’envie venir alors j’ai vite pincé le nez et les lèvres comme j’ai pu, et c’est là que s’est produit un couinement de misère… J’ai senti instantanément le rouge me monter aux joues, je tremblais de tout mon corps. La maîtresse s’est redressée et s’est mise à crier : « Qui a fait ça ? Toute la classe sera punie si personne ne se dénonce. » J’ai levé le doigt aussitôt ( à six ans, l’idée de ne pas me dénoncer ne m’était encore jamais venue). Avec son regard sévère et son doigt qu’elle agitait en forme de crochet, elle m’a fait signe de m’approcher d’elle. Tout près d’elle. Elle était assise à son bureau et l’estrade était haute, presque jusqu’à mes genoux. Elle m’a demandé avec quoi j’avais pu faire ce bruit. Comment dire !? J’ai atchoumé ( je ne connaissais peut-être pas le terme pour exprimer la chose, j’étais surtout transis de peur).

Et là, Elle a émis un rire grinçant, moqueur, comme on peut entendre dans certains trains fantômes en répétant mes mots à toute la classe et bien plus fort que moi, puis m’a dit de retourner à ma place, et d’y rester cinq minutes de plus après la sortie du dernier de mes camarades.

J’étais honteuse, mais de quoi. J’avais perdu mes moyens. Cinq minutes, c’étaient combien. J’ai refoulé mes larmes. Je savais qu’il fallait compté lentement jusqu’à soixante pour qu’une minute soit écoulée. J’allais compter cinq fois jusqu’à soixante…

Bien sûr les autres avaient pouffé de rire… pas pour se moquer de moi, je le sais maintenant, plutôt parce que c’était une soupape pour eux qui n’auraient pas voulu, pour tout au monde, être à ma place et parce que la maîtresse riait et que ça mettait fin à cette tension de silence imposé.

Je comptais encore quand soudain, elle m’a dit d’y aller. Elle s’appelait Madame Anguenot. Et j’ai eu un prix de bon travail en fin d’année.

Au CE2, c’est une autre histoire qui m’est arrivé. Oh pas tellement différente finalement. L’instit avait décidé qu’après les cours, une fois par semaine, les élèves qui lisaient le mieux resteraient un peu pour aider les élèves qui lisaient plus difficilement. Je me souviens… entre autres, il y avait la fille Boillot, la Geneviève et la Yolande. C’est Yolande qui choisissait souvent de lire à côté de moi. Elle ne voulait pas que je lui souffle les mots, voulait être capable de les dire toute seule. Elle m’avait expliqué qu’elle ne pouvait pas redoubler encore cette année-là. C’est vrai qu’elle était bien plus âgée que nous toutes. Elle voulait aller au cours fin d’études pour aller en apprentissage…  Moi, j’allais sûrement faire comme ma grande sœur : aller au CM1. Mais je ne lui ai pas dit, je l’ai pensé seulement. Elle devait lire et moi écouter, ou seulement chuchoter pour lui dire le mot juste.

Mes copines restaient aussi pour faire lire des autres, alors… mais en rentrant, on parlaient un peu le long du chemin et on traînaient beaucoup selon Maman qui m’attendait à la maison. Même si elle savait ce que l’on faisait, ce soir-là je devais me dépêcher de rentrer pour faire mes devoirs à mon tour. Et c’est vrai que je n’en avait plus trop envie, j’avais plutôt envie de jouer. Alors, une fois que je n’avais sans doute pas envie de rester ou que la liste des devoirs pour le lendemain devait être longue, j’ai dit à la maîtresse que je ne pouvais pas rester parce que je devais rentrer à la maison à la même heure que ma grande sœur. Malheur, qu’avais-je dit ! L’autre est devenue toute rouge, m’a dit de rester comme d’habitude avec mes camarades, de lui donner mon cahier immédiatement pour y noter un mot que je devais faire signer par mes deux parents pour le lendemain et que je serais punie : je ferais des tours de cour pendant tout le temps de la récréation tous les jours pendant un mois… J’étais décomposée (et pleine d’envie de vengeance à l’intérieur).

Bien sûr, Maman est venue lui expliquer le lendemain matin avec mon cahier signé ce que j’avais voulu lui dire par mes mots maladroits. Hélas, ma punition ne fut pas levée, j’ai arpenté la cour pendant un mois aux récréations des matins et après-midis et j’ai continué à aider mes camarades à la lecture, mais pas le soir, c’était pendant les récréations, une fois par semaine et jusqu’à la fin d’année scolaire. Elle, c’était Madame Wiss qui avait laissé le qualificatif d’impertinente sur mon dossier scolaire qui a suivi toute ma scolarité… et j’ai eu aussi un prix de bon travail cette année-là. C’était un livre de la collection rouge et or, l’oncle Tom peut-être !?

Elles étaient libres

Je les observais… Après leur avoir donner les consignes, elles étaient libres d’œuvrer à leur façon maintenant. Elles ont démarré très vite et se sont calmées doucement. Je les voyais studieuses et contraintes à la fois, n’osant redresser la tête de leur ouvrage. Attendaient-elles qu’une première se dévoue pour poser une question ? Je les sentais obligées d’exécuter ce qu’elles n’avaient pas l’habitude de faire.  Les gestes étaient lourds, saccadés avec des mouvements de bras et de mains subitement stoppés. Craignaient-elles d’oublier ce qu’elles avaient entendu et ne voulaient sans doute omettre aucune étape. Alors je pris à nouveau la parole et leur donnai plusieurs astuces pour poser les gabarits et border les coutures avant la découpe…

Je les ai observées… j’espère qu’elles ne m’ont pas vue blêmir, pâlir, compatir et douter à mon tour, puis aplanir les difficultés avec mes mots de l’instant.

Oui je les ai observées… et les ai vues obéir avec entrain et choisir des toiles colorées, accomplir et aplanir les coutures avec le sourire, agrandir et garnir leur ouvrage, réagir et rebondir, discuter enfin, partager leurs impressions, s’étonner de la vitesse du temps qui passe, s’interroger au sujet de la prochaine séance…

Pour répondre à l’atelier d’écriture n°198 de Ghislaine et pour dire le plaisir du retour de l’atelier patchwork et tout le bien thérapeutique ressenti. Merci de me lire.

En ce temps-là

En ce temps-là… ou ‘in illo tempore

mais il est rare de rencontrer cette expression dans des écrits et encore plus rare de l’entendre lors d’une conversation, car elle vient du latin, langue morte et donc plus utilisée aujourd’hui chez les humains. Mais chez les ornitho , hein !? …

Donc, naguère, chez les ornitho et les autres, le rendez-vous des épicuriens était hebdomadaire ou bimensuel mais rarement annuel. J’aurais cru ce rythme éternel. Je me souviens… A l’ouverture de la boite en début de semaine l’émotion était certaine et douce comme un duvet, très vite remplacée par l’impatience de ce qui allait être partager. Alors ce duvet éphémère devenait plumes qui grattaient le papier virtuel sous les touches d’un clavier. Je vous laisse imaginer l’ornitho dont les plumes le grattent. Toute une semaine festive à cogiter avec plaisir et lisser les plumes. Quelquefois, la ponte était rapide et le plaisir n’en était pas moins grand. Au contraire, c’était pure jouissance. L’ouverture des boites en fin de semaine procurait une immense joie quand on découvrait l’effet produit de ce partage entre tous. Comme une pyramide de verres où l’on verse en cascade quelque chose qui pétille qu’on va déguster. C’est peut-être ça qu’on appelle une re-jouissance.

Pour répondre aux Plumes d’Emilie et les mots proposés

Gants pour l’hiver

Et si on tricotait rapidement des gants pour l’hiver !?

Ici, j’ai tricoté toute une ribambelle de gants pour l’hiver pour les gens de la rue et protéger leurs mains du froid qui va arriver.

J’ai une façon simple et rapide de les réaliser. J’utilise ce modèle depuis des dizaines d’années.

Avec de la laine fine, une pelote suffit pour confectionner cette paire de gants pour l’hiver.

Chaque gant est tricoté au point mousse d’une seule pièce.

Je tricote souvent une paire en même temps, en commençant par chacun des bouts de la pelote.

Vous trouverez les explications des gants pour l’hiver ici ou là encore. Et pour l’assemblage, lisez ce que j’ai écrit ici sur les coutures bord à bord.

Pour savoir si ce modèle est à votre taille, tricotez un seul gant pour une toute première fois et adaptez ces explications aux mains qui porteront la paire que vous ferez. Et vous verrez que vous aurez envie d’en tricoter d’autres, encore et encore.

Ces gants pour l’hiver sont faciles à tricoter, indémodables, confortables et adaptables à toutes les mains, avec juste quelques petites modifications:

J’utilise souvent du fil à tricoter qui se tricote avec des aiguilles allant du n°2 au n°3,5 pas plus. Au-delà, si je dois prendre des aiguilles et du fil à tricoter de grosseurs plus importantes, j’aurais les doigts trop écartés et je préfère me faire des moufles. Mais certaines personnes travaillent dehors, alors pourquoi pas !?

Mes explications sont données avec des aiguilles n°2. Mais si vous prenez de la laine qui se tricote avec du n°2,5, vous monterez 2m de moins pour chacun des rangs et ferez un aller et retour de moins pour chaque doigt ou pour deux doigts sur quatre.

Pour l’assemblage, je vous conseille de faire des coutures bord à bord ou « à plat », ce qui veut dire que vous pourriez enfiler vos gants sur l’endroit ou sur l’envers sans jamais voir la couture d’assemblage.

Avec ces explications, vous pourrez tricoter des mitaines ou gants pour l’hiver sans doigt. Et si vous aimez la fantaisie et pour utiliser tous vos restes de laines pourquoi ne pas tricoter des gants pour l’hiver très personnalisés avec une multitude de couleurs !?

Vous trouverez les explications des gants pour l’hiver ici ou là encore. Et pour l’assemblage, lisez ce que j’ai écrit ici sur les coutures bord à bord.

Bienvenue Avril

Oui, je te souhaite la bienvenue Avril.

Ce n’est pas de ta faute si on t’oblige à commencer par un jour de blague. Et pour la seconde fois (je dis vraiment bien seconde et pas deuxième car dans ce cas, parait-il, la troisième ne vient pas), on peut dire que la farce est amère. Faute à qui ? Au pangolin ou à la chauve-souris !? on n’en parle plus de ceux-là, on n’en trouve plus sur nos étals, on n’ose même plus offrir un livre à nos petits parlant de l’une ou de l’autre de ces espèces. Alors !? rien n’en est moins sûr, mais on s’en est fait des cheveux, on en a eu des boutons, certains en sont même devenus chauves depuis un an, et ce ne sont pas les seuls à sourire (pour ne pas pleurer) tandis que les autres (à force de se gratter la peau et les méninges) en sont devenus tous écailleux, sans devenir poissons ou pangolins pour autant. OK d’accord, on n’en parle plus. Mais j’ai fait une blague. L’éternelle blague d’accrocher un poisson dans le dos de quelqu’un. Et comme ce jour là, il n’y avait que Pépé… il a gardé ce truc toute la journée dans le dos, l’a fait tomber en se déshabillant le soir… en me faisant remarquer ce qu’il venait de re-trouver… Et oui, la blague était tombée à l’eau.

Avril s’annonce ensoleillé cette année encore, avec une envie d’aller respirer, d’aller voir ailleurs, depuis le temps qu’on garde les pieds dans les mêmes chaussons. Et bien tu pourras. Tu pourras le faire avec tes gosses, si tu en as. Et pendant trois semaines. C’est pas cool tout ça ? Sortir sa chaise sur le balcon, en famille, pour manger, lire, rêver. C’est le pied quand même. Même aller au parc du quartier, à pied, au bout de la rue, derrière chez toi pour pique-niquer et piquer un roupillon, et avoir largement le temps de rentrer avant l’heure du couvre-feu. On prendra des photos qu’on enverra à Mémé. Elle nous remerciera illico en nous envoyant les siennes avec Pépé, ou avec ses cop’. Et puis zut, c’est un peu tombé dans la confusion des photos, pour l’envoi ou le choix, je ne sais plus…

Avril c’est le mois des fêtes, des chocolats et bons repas. Alors on s’aperçoit que Pépé et Mémé ont changé de régime, que les promenades quotidiennes sont remplacées par des parties de pétanques et de concours de fourchettes… Comme d’hab, mais on a le temps de leur dire de faire attention, de se garder en forme… On est rôdé cette année, et on plantera des graines au jardin ou dans des pots. Et re-photos… Ou on se mettra au dessin ou à la peinture pour faire une sorte de journal de bord, faute de carnet de voyage. Et puis, pour faire une blague (ou pour en avoir des neuves) j’ai lancé mes chaussures en l’air pour qu’elles s’accrochent à une branche et faire comme les jeunes mais il faudra encore un peu d’entrainement…

Bienvenue Avril.

… et puis j’ai confectionné des trousses

Ah… et puis j’ai confectionné des trousses cet hiver.

J’avais assemblé des petites scénettes en appliqué avec mes chutes de tissus de la grandeur de cartes textiles. Pas plus. Une par jour durant le temps de l’avent. Pour les envoyer ? Non, sûrement pas ! Chaque jour la scène était posée et fixée, mais il manquait quelques traits de fil comme des traits de crayons pour souligner le mouvement et des ombres. Je les embellissais de fils ou de perles au fil des jours mais Noël est arrivé puis l’an nouveau et les cartes… je les aurais bien terminées en sorte de maniques ou genre petits tableaux et ça aurait fait… flop ! Alors je les ai rangées… pas trop loin et repris mon tricot. 

J’aime bien alterné plusieurs activités sur une seule journée depuis quelques temps. Les sorties ne sont jamais très longues et pas lointaines ces temps-ci. Alors un peu de cuisine et de lecture, soudain interrompue par une musique et  une furieuse envie de chanter, mais quand on a bien cassé les oreilles de ceux avec qui on partage le lieu, il faut sortir, et quand il pleut et vente trop fort, on s’en retourne aux fourneaux… et laines et tissus. Parce que là vient la question… faut-il vivre pour manger, ou manger pour vivre ?!

Alors j’ai classé ces petites scénettes pas trop finies par thèmes et par couleurs, ou par nuances et par grandeurs. Enfin je ne sais plus. En tout cas, j’en ai sélectionnées trois ou quatre, puis quatre ou cinq et parfois huit… enfin, j’ai cousu en  séries des trousses fermées par une fermeture zippée. Ce fut de la couture détente, croyez-moi. J’en ai une bonne vingtaine maintenant. M’en reste-t-il à faire ? Je le crois, oui, deux ou trois petites scénettes, mais j’ai envie d’essayer un autre modèle de trousse…

Hello Mars

Hello Mars. Planète ? Pourquoi pas.

Petit point rouge dans notre ciel quand tu te montres. Et d’autant plus que tu es à l’honneur et visitée ces temps-ci. Les romains ont bien donné ton nom au dieu de la guerre… Je m’adressais plutôt au troisième mois de l’année. Sans toi, je ne serais pas là. Et d’autres aussi. Où ailleurs… et autrement, sans doute.

Mois, tu apportes le printemps. Ou plutôt, tu fermes la porte à l’hiver. Aussi long que Janvier, tu sais te faire majestueux à travers la Nature, ses belles fleurs et nos jardins. Tu annonces la belle saison. Pas que l’hiver soit moche, parce que la neige est magnifique dans sa robe immaculée. Je te soignerai comme janvier et février. Je ne sais pas si tu seras porte ou fenêtre pour mon livre textile, car les jours de l’année s’écoulent avec leurs mystères et leurs surprises.

Je voyais une fenêtre pour février, donnant sur l’extérieur. Très tôt le ciel fut jaune, chargé de sable venu de là-bas. Libre, lui, alors que les frontières sont fermées et contrôlées, les voyages restreints et les projets filent au ralenti. Les jours étaient heureux malgré tout. La tornade de mes petits cœurs ont coloré mes jours, leurs dessins égayent mes murs et leurs mots joyeux habitent encore ma tête et mes pensées. Alors je suis allée chercher mes tissus roses pour ma page de février. J’avoue que c’est une des couleurs que j’avais en vue dès le début.

Roses pour dresser des murs intérieurs, parce que, mine de rien, février fut froid, venté et que les fenêtres sont souvent restées fermées. Roses aussi pour les odeurs et saveurs des mets et desserts au cours de ces jours. Un escalier central de plusieurs marches pour montrer que la situation actuelle n’est pas facile, même si tout va pour le mieux ici. Et j’ai placé, posé et accroché des fleurs. D’énormes bouquets fleuris pour du bonheur et des douceurs. Sans oublier un petit reste de tissu jaune, porteur de souvenir, pour le coin de ciel. Puis j’ai fait cette mince arche finement ouverte vers… quelque chose qu’on souhaite découvrir un jour.

Février, voici ma page rose aux allures de boite à bonbons. Les jours sont grands, frais et de plus en plus ensoleillés. Les oiseaux piaillent de plus en plus. Je crois bien que certains ont trouvé refuge dans mon toit… Les violettes, primevères et pâquerettes colorent mon pré.

Mars arrive sans piège ni filet. Les perspectives sont grises. Les uns viennent quand d’autres ne peuvent pas aller. Les projets continuent. Pas tous au même rythme. Qu’importe. Je vais continuer mon défi pour l’année. Je continuerai dans le recyclage d’éléments récupérés. Et je posterai ici à chaque fois comme une curiosité à lorgner #curiositealorgner . J’aimerais que ce soit à raison d’un assemblage par mois au moins. J’ai ouvert une porte et suis face à un escalier. L’intérieur est rose et agréable. Vais-je y rester ? Une ouverture là-haut mène peut-être vers quelque chose d’agréable à découvrir. Vais-je monter les marches ? Qu’aimerais-je découvrir ? C’est ce que je voudrais représenter pour ce mois de mars.

Layette – Brassière bleue pour bébé

Layette – Brassière bleue pour bébé

J’ai remarqué que les brassières étaient souvent maintenant enfilées comme des gilets, à l’envers de ce que nos grands-mères nous avaient appris. C’est pour ça que je ne parlerai ni de dos, ni de devant, mais plutôt de 2 petits et un grand cotés.

Cette brassière bleue pour bébé se tricote d’une seule pièce commencée par un petit côté boutonnant.

Fournitures : 2 pelotes Fil à tricoter de couleur 1 (bleu clair sur mes photos), 1/2 pelote Fil à tricoter de couleur 2 (bleu plus soutenu sur mes photos), Aiguilles n°2,5, Épingle à tricot

Points employés : Point mousse et point jersey

Explications : pour taille 3mois (6mois si aig n°3)

On commence par le petit côté boutonné

Monter 60m avec le fil de couleur 1 et tricoter 4 rgs mousse

au 5ème rg (rang des boutonnières) : tricoter 3m, 1jeté, 2m ens, *8m, 1jeté, 2m ens* (répéter * à * 5fois), 5m

et tricoter un 6ème rang au point mousse.

On continue en rangs incomplets de la manière suivante :

R1 : 5m en couleur 1 (bord de cou), prendre couleur 2 et terminer le rg (55m end)

R2 : revenir sur 55m end en couleur 2, tourner le travail

R3 : reprendre la couleur 1 (penser à croiser les fils au changement de couleur), tricoter 55m end

R4 : revenir sur 47m end, tourner le travail

R5 : tricoter 47m end

R6 : revenir sur 39m env, tourner le travail

R7 : tricoter 39m end

R8 : revenir sur toutes les mailles (60m end)

Répéter ces 8rgs pour qu’il y ait 8 rayures de couleur 2

Et, R3, R4, R5 et R6 de couleur 1

On continue par la première manche

Au R7, mettre 33mailles de gauche en attente, et monter 27mailles à la place de couleur 1 pour la manche

Continuer en rangs rayés comme ci-dessus en ne tricotant jamais les 5 dernières mailles du R1 de couleur 2 et du R5 de couleur 1 (pour le poignet)

Répéter jusqu’à ce qu’il y ait 12 rayures de couleur 2 sur la manche,

Et, R3, R4, R5 de couleur1

Au R6 arrêter 27m

On continue sur le grand côté de la brassière

Au R7 reprendre les 33m laissées en attente

Continuer en rangs rayés comme pour le dos

Répéter jusqu’à ce qu’il y ait 16 rayures de couleur 2 sur le devant

Et, R3, R4, R5 et R6 de couleur 1

On arrive à la seconde manche

Au R7, faire comme pour la manche gauche

Terminer cette manche par un R6 où l’on va arrêter 27m

Puis continuer par le dernier petit côté

Au R7 reprendre les 33m laissées en attente

Continuer en rangs rayés comme pour le premier petit côté jusqu’à ce qu’il y ait 8 rayures de couleur 2 jusqu’à R8 et finir par 4rgs de mousse de couleur1.

Terminer cette brassière bleue pour bébé en fermant par coutures invisibles les dessous de manches et Coudre des boutons sur le petit coté en vis à vis des boutonnières.

Voir comment faire des coutures invisibles ici.

C’est pour un petit bonhomme qui s’est annoncé très vite que j’ai tricoté avec beaucoup de plaisir cette brassière en laine layette pour le fil clair et à bouclettes pour le bleu plus soutenu dégotés dans ma malle à douceurs.

Salut Février

Salut Février. Bien que tu sois le plus court des douze, tu as tout mon respect.

Petit, tu sais être dur et froid dans le temps et les jours, ou tendre et agréable comme les naissances que tu as semées dans la famille. Je te bichonnerai comme janvier. Mais pas comme une porte. Plutôt une fenêtre. Qu’on laissera fermée si les jours sont trop rudes. Qu’on ouvrira si le printemps s’annonce prématurément. Ou comme un intérieur. Soyeux et chaleureux…

Janvier a ouvert la porte de l’an. J’ai d’abord pensé à une porte vitrée laissant entrer la lumière du jour et faisant voir ce qu’il y a à l’intérieur. Et les circonstances ont fait que l’horizon était plus qu’opaque. On allait en aveugle. Et on aurait aimer être sourd. Mais on restait libre malgré tout. Alors j’ai étalé les tissus devant moi. Enfin, d’après moi, les plus beaux pour ça. J’ai choisi du vert. C’est une couleur que j’aime beaucoup. C’est aussi, paraît-il, couleur d’espoir. Je veux y croire.

Ce pagne vert avec ces impressions marrons comme des moulures m’a plu. J’ai découpé, positionné et assemblé. Comme si j’avais scié, pointé et entouré la porte de lignes parallèles très serrées dans le même tissu pour figurer les poutres de soutien… Je n’ai pas été rapide dans cette confection. J’avais des tissus gris et brun foncé, des rayés et à carreaux. Plus les jours passaient, plus les journaux faisaient entendre des bruits de clés et de verrous qui risquaient de se fermer. Je voulais peut-être simplement que cette porte reflète le moment. Ces impressions marrons ressemblaient également à de grosses ferrures. Aussi j’ai taillé le verso de la porte dans ce tissu vert et y broderai des gonds et une serrure en temps voulu. Fallait donner quand même une apparence de porte, alors broder ses courbures de plusieurs rangées de point de chaînette. Chaînette pour marquer que la liberté était fragile jusqu’au bout du mois.

Long mois de Janvier. Voici ma porte aux allures de coffre fort. Bouton doré comme poignée et fil d’or pour souligner l’arabesque sur la moulure centrale. Ce sera finalement l’enveloppe d’un livre textile. Comme une couverture d’un journal annuel que je complèterai au fil des mois. Je n’ai jamais fait ça. Et je taille de ce pas le dos de ce livre dans le même tissu vert. Pour une année pleine d’espoir. Janvier se termine. La porte s’ouvre sur un jardin. Un beau jardin lumineux où vivent et volent des oiseaux sur un tissu clair. J’exagèrerai leur plumage par quelques points de broderie un jour prochain. Ça, c’est ma troisième page de couverture. Fin janvier, la Liberté n’est pas totalement acquise. Les jours sont grands maintenant, encore enneigés à certains endroits, ensoleillés parfois, mais dans l’ensemble souvent humides. Juste assez pour réveiller les oiseaux et les plantes. Pendant que les uns piaillent, picorent et se cachent dans les feuillus, les autres percent la terre, l’herbe ou la neige et pointent le ciel.

Février arrive sans cage ni grille, mine de rien. Les uns et les autres vont et viennent encore. Les projets continuent. Pas tous au même rythme. Qu’importe. Les jours méritent d’être vécus. Je continuerai ce défi tout au long de l’année. Je continuerai dans le tri et la reconversion d’éléments récupérés. Et je posterai ici à chaque fois comme une curiosité à lorgner #curiositealorgner . J’aimerais que ce soit à raison d’un assemblage par mois au moins. Une fois que la porte d’une maison s’ouvre, qu’aimerait-on découvrir ? C’est ce que je voudrais représenter pour ce mois de février. Une autre porte ou un intérieur ? Quelque chose d’austère ou d’accueillant ? Je sais que si je laisse le temps passer, la couleur des jours déteindront sur ma page de février.

Un mot de sept lettres

Mémé, peux-tu me citer un mot de sept lettres ?

– Caribou, lança-t-elle sans hésitation. Etait-ce le sifflement de la bouilloire posée sur le poêle qu’elle commençait à entendre chanter et qui l’avait inspirée…

– Super, un autre s’il te plait ! Elle avait pris l’habitude et se prêtait facilement à l’exercice farfelu du début de matinée.

– Orignal, fusa du tac au tac

– Peu ordinaire, c’est vrai, à quoi penses-tu ?

– Cervidé, en est un autre.

– !? Elle m’épatait car ce matin je l’aurais cru pleine d’hésitation. Comme à chaque fois après le petit-déjeuner, elle s’était assise dans son fauteuil. Mais aujourd’hui, elle avait d’abord posé son ouvrage de couture sur ses genoux auquel elle n’avait pas touché depuis un moment, puis avait eu l’air de préférer la lecture et tenait le livre qu’elle avait choisi d’une main avec un doigt plié à l’intérieur pour ne pas perdre sa page encours, et dont elle n’avait encore lu aucun mot. Elle remonta ses lunettes sur le haut du nez et regarda par la fenêtre en souriant.

– Paysage enneigé, en voilà deux autres. Qu’en dis-tu ?

– Tu me surprends et j’en suis ravie. Que se passe-t-il ?

– L’évasion est dans mon bouquin. Il raconte la liberté et l’égalité d’un peuple dans une contrée extrême où un certain nombre a le cerveau quelque peu congelé après être resté longtemps confiné contre sa volonté…

Elle s’en aperçoit quelquefois

Le pire c’est qu’elle s’en aperçoit quelquefois.

Non ce n’est pas le pire. C’est pure rigolade quand elle s’en rend compte et qu’elle grossit l’effet par son humour.

Mémé a trouvé Mo pour l’aider à retrouver ses mots et Tom qui retrouve les choses qu’elle ne cherche même plus. « En voilà deux (mots) à leur manière », dit-elle en parlant d’eux, qu’elle ne perdra jamais puisqu’ils reviennent… « par obligation, pas comme toi ! » ajoute-t-elle en épiant ma réaction par dessus ses lunettes.

Elle m’appelle Mo quelquefois. Ou Tom. Je suis Ed. Elle m’a demandé une fois si elle pouvait ajouter « monde ». Après un échange de regards soutenus, elle a lâché « oh et puis zut » à la fin. Ça, ça va bien et ça sort tout seul. Aujourd’hui, elle a voulu qu’on sorte les bûchettes de couleurs… !? …pour ces petits qui feront des courses à vélo devant ses fenêtres et qui se gèleront les mains et le nez dehors. Et oui, c’est comme ça, les bons mots arrivent parfois sans savoir pourquoi, et c’est heureux pour moi en ces temps-là mine de rien. Alors je suis allée chercher les sacs à laine dans lesquels elle a farfouillé, tiré quelques pelotons et pris enfin ses aiguilles. Il fallait voir comme ses doigts, toujours pliés à son âge, savaient se déplier en souplesse pour faire courir les mailles et grandir son ouvrage. Elle était contente d’aligner les rayures en alternant les fils colorés sur ces moufles. Une paire, puis deux qu’elle posa sur ses genoux et me regarda comme si elle attendait autre chose.

Je lui servi un thé avec un peu de sable (non, pas de sucre, juste un petit sablé) et lui lu un chapitre de son livre. Quand je le refermai, elle me fit remarquer qu’elle aurait pu mettre du rose dans son tricot mais que c’était tout pour aujourd’hui et que le reste serait pour demain. Elle finit sa phrase en me demandant si je connaissais le nouveau numéro de sa page. Ma réponse était toujours la même depuis longtemps : Bosco n’avait toujours pas donné de nouvelles .

Les autres ont préféré en rire et colporter la chose

Borborygme. Nom masculin.

Prononcé la toute première fois par un gars venu d’ailleurs avec un accent effroyable et l’allure d’un ogre.
Composé de « borbor » qui vient du grec (bar-bar signifiant étranger) et du suffixe –isme (prononcé ygme) utilisé dans la composition de mots désignant des courants de pensées plus ou moins nets et pas trop encore élucidés et toujours à l’étude et partout présents.
Ce gars croyait que toutes les parties de son corps avaient chacune un esprit capable de s’exprimer et penser indépendamment. Faut dire qu’il en faisait du bruit en se déplaçant. Et même quand il était au repos. Respectant les autres et voyant qu’ils étaient intrigués, il crut devoir s’expliquer. Rondouillard et rigolo, il avait toujours le mot bien à propos et donc il osa : « Ce sont mes borborygmes intérieurs, écoutez-vous et vous vous entendrez. »
Il était important et en imposait, alors pour ne pas se faire écraser, les autres ont préféré en rire et colporter la chose.
Et maintenant, on sait que ça existe, tout le monde en rit et on ne s’en étonne plus.

C’est ma définition à l’invitation de l’Ecrit’urbulente pour son Dico rigolo 18.20

Ils sont venus jouer

Ils sont venus jouer à plusieurs et sont d’abord passés à côté du violon.

D’une main baladeuse, inconscients et tranquilles, ils ont tous gratter de leurs doigts sur ses cordes mais aucune révélation n’en est sortie, alors ils l’ont dédaigné et laissé dormir.
Tout était préparé et rangé, déballé et trié à leur intention. Chacun criait à tort et à travers avec la seule volonté de vouloir gagner.

Le plus jeune des deux frères était déguisé en indien et s’éclipsa sous le tipi. Puis il en est ressorti tout souriant et content de lui. L’autre de la fratrie patiemment attendait.
Quelque chose a turlupiné les nouveaux sans doute, car ils ont tous voulu se déguiser eux-aussi et rentrer sous l’abri à tour de rôle pour connaître ce qu’avait ressenti le petit et qui l’avait tant ravi. Usant maintes manigances, ils étaient très curieux et prêts à soudoyer l’un et l’autre et à dépenser forte séduction pour aller le premier au bout du suspens. Et puis ils sortaient de ce refuge, l’un après l’autre, ahuris et déçus.
Alors ils ont demandé explication au mignon absorbé à dessiner un amabié coloré sur une feuille de papier. Il avait simplement caressé le chat Mistigri qui lui avait souri. C’était subtil mais ça lui portait chance pour toute sa journée.
Tous crièrent à tort et à travers avec la seule volonté de tout foutre en l’air. Avec mépris en voyant là de l’abus, ils décidèrent de partir. Très énervés et se croyant trompés, ils donnaient des coups de pieds dans les boites, vidant les jeux à leur portée, jetant et répandant les jetons à terre sous les yeux atterrés de celui qui les avait invités.

Pour répondre à des mots, une histoire chez Olivia avec les mots de la récolte 47 ( tipi, révélation, turlupiner, tranquille, amabié, dormir), aux Plumes 11.20 chez Emilie avec les mots proposés sur le thème du jeu ( rôle, subtil, violon,gratter, jetons, chance, ahuri, dépenser, manigance, mistigri, séduction, suspens, soudoyer) et au défi 120 de Ghislaine avec les mots proposés (jeter, trier, ranger, vider, abus, refuge, mépris, volonté) ou sur le thème du « changement ».

Le camerlingue en carlingue

Le camerlingue en carlingue

Il est monté le plus vite possible dans sa carlingue tirée par ce cheval ramingue.
Une silhouette gracile et son allure est inégale. Il faudra sans tarder passer ses sabots et ses fers sous l’enclume de la forge. Ou, l’animal est-il aussi cinglé que son maître est camé !? C’est que la galerne souffle fort et le ciel est bien rincé à présent.
Tout pourrait aller plus vite si le vent ne venait pas en pleine face et si cette bête ne s’arrêtait pas à chaque coin de rue pour enlacer de sa langue un graminée ou un géranium, ou si elle n’allait pas se câliner au linge fraîchement étendu. Elle meuglera la lingère, de belle manière et elle aura raison.

Meugler… comme sa géniale Marceline le faisait naguère quand il était gamin et qu’elle procédait par exemple au rinçage de ses oreilles débarrassées de cérumen à l’eau claire au dessus du légumier, pendant qu’il rêvait de sa luge en voyant tomber la neige par la lucarne.
Et s’il ne se tenait pas bien, elle lui promettait, dans une clameur animée, de l’encager dans la glacière ou de le mettre à la tâche de l’écalure des cerneaux de noix qui allait lui rendre la paume des mains toute granulée.
Et s’il s’en plaignait, elle le repoussait de sa gorge élargie, en le traitant de mélangeur d’idées toujours prêt à l’engamer et la laminer, et puis le sommait de cesser son manège ou d’aller se faire f… et enculer par le camerlingue, ce gros mangeur peu éclairé.

Si elle savait tout aujourd’hui !  C’est lui, devenu le camerlingue en carlingue, qui est attendu de toute urgence chez le SP.
Tiens, il longe la galerie de l’algérien où plus jeune on y fumait le narguilé
Il a troqué son pantalon élimé, sa tunique maculée et son vieux galurin contre son habit carmin. Il égraine son chapelet et tient son recueil de la même main. De l’autre, il tient le rêne.
Il entend au loin tinter une clarine. Il approche donc de SP et a compris depuis longtemps qu’il échangerait rapidement sa charge curiale contre un ministère plus régalien. Malin, l’ami, pas besoin d’être Merlin.
Il sait qu’il culminera bientôt ! Il cligne un œil vers le ciel en pensant au nom dont s’affublait Marceline : la miraculée !
Dans l’immédiat il devra affronter une atmosphère plus minérale à l’ambiance glacée, et préparer une élégie digne de l’ère nucléaire actuelle qu’il lira demain.

Sur la proposition de Lilou,
le mot mystère 20 à découvrir avec les lettres et la définition données est « Camerlingue »,
et les mots formés de ces lettres en italique que j’ai utilisés.

 

Mi-avril et pas un nuage à l’horizon

Mi-avril et pas un nuage à l’horizon. C’est sûr ici, le vent du nord est là pour les chasser.

Et toujours pas de giboulée, non plus. C’est une année vraiment extraordinaire.

Alors, ne perdons pas le nord et prenons le fil pour aller plus vite au jardin tricoter un peu, histoire de se délasser après un enregistrement rigolo, mais assez contraignant pour une vidéo un peu spéciale.

Je ne perds pas le fil et prends mes aiguilles pour faire une sorte de riboulaine à ma façon, et essayer de cacher nos faces de zébu.

Comme le temps est presque à l’été, et qu’il faut que tout se lave à grande température, j’ai trouvé du coton, à peine 20g en tout et pour tout.

Et j’ai commencé par monter 54 mailles avec des aiguilles n° 2,5.

R1 : tricoter tout à l’endroit
R2 à R6 : répéter le R1
R7 : tricoter 49m end, retourner le travail
R8 : tricoter 44m env, retourner le travail
R9 : tricoter tout à l’endroit
R10 : tricoter tout à l’endroit
R11 : tricoter 5m end, tricoter 44m env, tricoter 5m end
R12 : tricoter tout à l’endroit

R13 à R24 : répéter 2x( de R7 à R12)

R25 : tricoter 49m end, retourner le travail
R26 : tricoter 36m env, retourner le travail
R27 : tricoter 28m end, retourner le travail
R28 : tricoter 36m env, retourner le travail
R29 : tricoter tout à l’endroit
R30 : tricoter tout à l’endroit
R31 : tricoter 5m end, tricoter 44m env, tricoter 5m end
R32 : tricoter tout à l’endroit

R33 à R72 : répéter 5x( de R25 à R32)

R73 à R84 : répéter 2x(de R7 à R12)

R85 à R87 : comme R7, R8 et R9
R88 à R92 : tricoter tout à l’endroit
R93 : arrêter toutes les mailles.

Faites une chaînette de 30cm pour chacun des 4 coins qui seront les attaches de ce masque.

Vous pouvez doubler ce masque d’une fine toile comme un mouchoir cousu à grands points.

N’oubliez pas de le laver très souvent.

J’ai pensé à toutes celles qui sont plus à l’aise au tricot qu’en couture. Gardez-vous en bonne forme.

Et Merci, Dane qui m’invite à sa participation à son défi ici.

Le soleil s’est caché dans un panier

Parce qu’aujourd’hui le soleil s’est caché dans un panier, à midi ce sera poisson et purée,

et après avoir épilé tout ça, il sera temps pour cet hurluberlu de s’enliser ou de soigner sa logorrhée avec le ukulélé dans un pastiche fantasque à la manière de celle-là.

Pour répondre à des mots, une histoire chez Olivia et sa récolte 43 ( hurluberlu, pastiche, enliser, épiler, logorrhée, fantasque purée, soleil, ukulélé, panier).

Changer ses horaires

Elle n’a pas voulu changer ses horaires, une fois à la retraite…

Elle n’aurait voulu apporter aucune variation dans sa vie de tous les jours.
Je me suis habituée à sa présence mais son silence me pèse. Alors on écoute la radio. Quelques remous dans son cœur la font parfois respirer plus fort. A ces moments-là elle laisse monter ses épaules, puis sa respiration reprend des oscillations régulières.
Je me suis étonnée au début de ce peu de paroles échangées. Elle m’a répondu que le vent d’ici la faisait souffrir, qu’il apportait comme des grains dans son nez et ses yeux qui la gênaient jusque dans sa poitrine et que le médecin n’y pourrait rien y faire… puis elle ajouta, à voix basse, que les marches quotidiennes sur la plage lui manquaient beaucoup, et que c’est la musique classique qu’elle préférait.
Je ne peux pas dire qu’elle s’ennuie. Elle s’occupe à lire, à écrire. Elle sait faire plein de belles choses de ses mains. Elle a pris la responsabilité des conserves et confitures. Elle n’oublie pas d’apporter une brassée de fleurs coupées du jardin pour garnir la maison quand la saison le permet. Elle ne parle simplement pas beaucoup et ne chante plus comme avant.
Quand il pleut, elle place son fauteuil très près de la fenêtre, et j’ai remarqué ce geste nouveau qu’elle a de sortir un mouchoir propre de sa poche comme pour essuyer un brouillard invisible sur son visage. Si nos regards se croisent, elle me sourit, baisse la tête et se lève pour reprendre des va-et-vient de son fauteuil à la porte ou de la porte à la cuisine pour se servir un verre d’eau, comme si elle voulait danser sur une musique qu’elle est seule à entendre.
Aujourd’hui, il pleut. Cet après-midi encore. Ça fait dix jours, qu’il pleut et qu’il fait froid. Sans être certaine d’obtenir une réponse, j’ai lu à haute voix cette définition donnée pour ma grille de mots croisés : « Phénomène farouche et saisonnier dans certains estuaires dû au vent du large ». « Mascaret ! » Elle a répondu du tac au tac. Et immédiatement, elle est venue s’asseoir près de moi. Elle sourit et ses joues sont roses. Et elle me parle de la marée des syzygies… Devant mes yeux tous ronds elle continue sur l’alignement de la lune et du soleil par rapport à la terre, et veut m’expliquer… Je ne l’ai jamais vue si heureuse depuis bien longtemps !

Pour répondre aux Plumes 6.20 chez Emilie avec les mots proposés de la semaine sur le thème de la marée (horaires, variation, remous, haute, lune, oscillation, va-et-vient, vent, mascaret, plage, brouillard, grain, syzygie, basse)

Beaucoup de plaisir à être en retraite

On lui avait dit qu’elle aurait beaucoup de plaisir à être en retraite, qu’elle n’aurait plus besoin de se lever aux aurores, qu’elle pourrait prolonger comme elle le voudrait ses petits-déjeuners du matin dans la chaleur douce de sa maison, qu’elle apprécierait sa vie tranquille au bord du lac… et quand le jour de gloire est arrivé, tout était faux, on nous apprit qu’elle n’avait pas survécu au confinement.

… Pas rigolo tout ça, hein !? Attends je recommence…

Chaque matin, elle se levait à l’aube et quittait bien vite sa maison pour être chez son premier patient dès l’aurore. Elle enchaînait comme ça toute la journée les visites chez les uns et les autres. Ils savaient lui dire combien elle leur apportait chaleur et confort pour vivre parfois seuls ces longues heures jusqu’au lendemain. Elle leur répondait qu’elle aurait beaucoup plus de plaisir à les revoir en forme s’ils restaient tranquilles sans aucun faux-pas de leur part. Mais un soir, sa voiture glissa dans le lac. Et tous voulurent lui rendre gloire.

…C’est triste et ça perd toute chaleur, dis-tu ! Aucun plaisir pour toi et pas même un soupçon de gloire pour moi, me fais-tu comprendre. Tant s’en faut ! Attends que je fouille dans mes sacs… et hop, un entrelacs. C’est que je me suis levée très tôt ce matin. Si ! c’est vrai ! les lueurs de l’aurore n’avaient pas encore pris de couleur, puis devinrent roses…  Je savourais un café noir dans la pénombre, mon premier de la journée, bien tranquille dans un fauteuil… J’avais simplement ouvert les volets. Non ! ici, je n’ai pas de vue sur un lac. J’hésite à ouvrir mon livre… je vais attendre encore un peu, car j’aime bien ces lueurs du jour qui se lève, et je n’ai pas envie d’allumer la lumière… ni de découper des têtes… pour mon petit peuple et les êtres verts de la semaine. Mais non y a rien de macabre! Attends j’ai trouvé…

Et bien ce sera donc l’histoire de la Belle au bois dormant. Celle du Pèr’O et pas des Gremlins. D’abord les personnages… Ah non !? Comme tu voudras… Alors voilà :

C’est l’histoire d’un Roi et d’une Reine qui voulaient un enfant, car ils n’en avaient pas.
Ils voulaient absolument un enfant, car ils étaient mariés depuis longtemps (et parce qu’une famille sans enfant… ).
Puis un jour, la Reine fut enceinte et elle accoucha d’une petite fille.
Ils allaient enfin connaître le plaisir d’être parents, et toute la chaleur que cela procure dans un foyer.

Toutes les fées du pays furent nommées marraines, tant les parents étaient heureux.
Chacune des fées qui défilèrent devant le berceau, donna un don à la Princesse.
La vieille fée, qui n’avait pas compris ce qui se passait, et avait reçu la nouvelle un peu en retard, lui jeta un mauvais sort : l’enfant se percerait la main d’un fuseau et elle en mourrait.
Une jeune Fée modifia ce mauvais sort, car la Princesse se percerait bien la main d’un fuseau, mais au lieu d’en mourir elle dormirait pendant cent ans.
Les parents ne vécurent pas si tranquilles que ça, car… l’enfant demandait beaucoup d’attention.

Elle grandit pourtant, et devint jeune fille, et vous connaissez les ados… ils veulent toujours faire ce qui leur plait et échapper à la vigilance des adultes, une façon de s’épanouir sans doute… si bien que la Princesse se perça donc la main et tomba d’évanouissement ou d’épanouissement, et avant que tous furent ébahis, la bonne Fée qui lui avait sauvé la vie en lui donnant le don de dormir cent ans, réussit aussi à endormir tous les habitants du château…
C’était une façon de sortir les souverains d’un faux pas et la meilleure manière pour que la vieille fée n’en ressente aucune gloire.

Et cent ans plus tard, un Prince vint à passer dans ce château et se trouvait justement là, dans cette chambre, quand la Princesse qui dormait se réveilla, et que toutes les autres personnes se réveillèrent aussi.
Le Prince et la Princesse se marièrent et patati-patata… devinrent parents à leur tour et eurent (Non! pas beaucoup)  seulement deux enfants (même si j’en connais qui disent que deux c’est déjà beaucoup !), une première fille qu’on appela Aurore et le second, un fils qu’on nomma Matin.

Le premier jour de l’été arriva et le Prince dut s’absenter pour aller à la guerre.
C’est là que la Reine Mère Ogresse alla voir son Maître d’Hôtel et lui demanda pour le dîner la petite Aurore, le petit Matin et la Princesse. Mais la Princesse, mère d’Aurore et de petit Matin étaient sous protection dans la loge du Maître d’Hôtel. Et le Prince, qui était parti pour simplement superviser une bataille et qui connaissait bien l’appétit de sa Reine Mère, arriva dans la Cour sur ces entre faits. Alors l’Ogresse enragée se jeta dans le lac et s’y noya.

Quoi ? que dis-tu ? Tu ne comprends pas tout et ça ne correspond pas à ce que tu connais déjà ! Evidemment si tu avais voulu que je te parle des personnages, je t’aurais dit que :

La Princesse était la jeune fille, qu’on nomme « la Belle au bois dormant », qui se pique la main sur un fuseau ensorcelé et qui s’endort pendant cent ans. Elle est très jolie, pleine d’énergie mais un peu étourdie. C’ est la fille du Roi et de la Reine du début de l’histoire. C’est aussi la mère de la petite Aurore et du petit Matin qu’elle a conçus avec son mari le Prince.

Le Prince, c’est celui qui se trouve près de la Princesse quand elle se réveille et qui part pendant l’été pour la guerre. Il est vaillant et beau. C’est aussi le fils du Roi et de la Reine ogresse. Il est aussi le père de la petite Aurore et du petit Matin qu’il a conçus avec sa femme la Princesse.

La Reine Mère Ogresse, c’est la Mère du Prince et belle-mère de la Princesse. C’est une méchante ogresse qui est Reine et qui veut par là ne manger que des mets majestueux comme la Princesse, la petite Aurore et le petit Matin.

La vieille fée, c’est une fée très âgée qui jette un mauvais sort à la Princesse.

La petite Aurore, c’est la fille du Prince et de la Princesse qu’on appelle la « Belle au bois dormant », et la sœur de Matin. Je dirais qu’elle a quatre ans à la fin de l’histoire. Et c’est elle que la Reine Ogresse veut la manger avec sa mère et son frère.

Le petit Matin, c’est le fils de la Princesse et du Prince, et le frère d’Aurore. Je pourrais dire qu’il a trois ans quand la Reine Ogresse veut le manger, et devenu grand Jour à l’heure qu’il est maintenant.

Pour répondre quatre fois (oh j’aurais pu faire plus 😉 ) au défi d’écriture 116 chez Ghislaine avec les 8 mots proposés (aurore, plaisir, lac, faux, gloire, tranquille, matin, chaleur) où sur le thème « Scène de Vie », parce que le confinement donne des idées noires, parce que j’aime les histoires qui font peur, et parce que « raconter des histoires » fait partie de nos scènes de vie. C’est ça, le con… finement.

Mon patch avance

Mon patch avance…

Patch du petit peuple
Ouvrage doux d’une suite de petits personnages.
Rassurés, ils avancent vers ce refuge en construction
Tenir la barrière et ouvrir la porte,
Entrer enfin pour se reposer un peu.

Maison assez grande à première vue, murs et toit solides apparemment.
Ouvriront-ils la fenêtre à l’étage pour admirer le paysage de là-haut ?
Tenir l’endroit en ordre pour pouvoir y revenir c’est l’important, car
Ici tout est joli aux motifs colorés et propre et engageant
Facile d’accès, pratique et accueillant

J’ai juste levé le nez pour répondre au projet des Bottes rouges et à 52-2020 de Ma’ puis suis repartie conter mon petit peuple et compter… mes points et les blocs… si je veux que mon patch avance.

L’étape de rembourrage

L’étape de rembourrage lui avait pris du temps.

Le givre sur Cabourg lui en avait laissé en la privant de sortie. Elle n’aurait rien de bien précis à leur proposer ce soir, mais elle avait cogité. Des pensées pour elles et des idées nouvelles trottaient déjà dans sa tête.  Ça la rendait irrésistible. Elles dirent que ce petit lapin aussi. Rien de pourrait déstabiliser son foyer avec toute cette tendresse chez elle et avec elles pour l’éternité.

Texte écrit avec la récolte 33 des mots, une histoire chez Olivia.