Je pourrais ranger mes tiroirs de cuisine

Je pourrais ranger mes tiroirs de cuisine…

Oui, ranger mes tiroirs et classer les objets par catégories. Les plus moches, les plus précieux, les plus inutiles, les plus exotiques, les plus incongrus. Mais c’est déjà fait. Il y a une dizaine de jours à peine quand j’ai cherché une cuillère toute spéciale et que j’ai vu que les casiers étaient plein de miettes. Je n’en suis pas revenue de toutes ces poussières et cochonneries minuscules qui s’étaient introduites là, et là. J’ai tout vidé et tout lavé. Tant pis pour les incongrus.

Je parle de ranger mais je n’en ai aucune envie… de ranger. Je fais ça depuis que je suis en retraite. Ranger au fur et à mesure, puis trier et regrouper, ça m’a plu au début. Car j’ai découvert des objets, matières, tissus, mercerie que j’avais gardés pour le jour où j’aurais plus de temps. Et alors j’ai commencé à ne plus ranger pour déballer les matériaux retrouvés et exposer les ouvrages en cours, et puis j’ai recommencé à rechercher des choses dont j’ai eu besoin pour embellir ou renforcer ou compléter, et que je croyais être à tel endroit, et que j’avais du déplacer parce qu’où elles n’étaient pas trop leur place et pour les mieux ranger…

Je parle et écris tout ça parce que… je voulais juste recoudre un bouton sur ma chemise et que je ne retrouve pas. Il me semblait pourtant bien l’avoir déposé là où je les mets toujours habituellement. Dans ma boite à épingles ! Oh je vous entends rire et ça n’est pas gentil. C’est une ancienne boite de pastilles, que j’ai avec moi depuis que je fais de la couture toute seule, je pense. Et c’est là, j’en suis sûre que j’ai déposé mon petit bouton blanc. Dans mes autres boites à boutons, on trouve tous les boutons que je garde en réserve, pour mes prochains ouvrages ou pour remplacer un bouton qui se serait arraché et perdu. Il y a une boite pour les blancs uniquement, et une autre pour les petits de couleurs, et une autre pour les gros, et une pour les boutons-pressions, et une pour les boucles de ceintures et les crochets de jupes… Mais dans ma boite à épingles, je garde le bouton qui sera à coudre après la lessive ou au moment du repassage. Je devrais le trouver quand même…

C’est un peu la boite de pandore, vous me direz. Je l’avoue. Non, il n’y a trop de dés ! Un pour quilter dont les bords sont relevés pour éviter de se crever la peau et faire une tache, puis deux autres dés pour coudre normalement parce que mes doigts me font souffrir de temps en temps et enflent, alors il y en a un plus gros que l’autre. Et deux dés tout-petits pour mes petits quand ils viennent « picoter » avec moi quand ils sont en vacances. En vraies vacances ! Il y a, oui, une pièce de deux euros. De Malte avec la belle croix des chevaliers. Non ce n’est pas un porte-bonheur. Il y en a une autre, une jaune de dix cents, ce sont des gabarits pour tracer des cercles pour mes ouvrages. Et je peux prendre une bobine et ma boite à épingles pour des faire des ronds plus gros. Une épingle à nourrice pour passer les lacets, des élastiques… C’est pratique d’en avoir toujours une sous la main. Ah, une paillette rouge, c’est un cadeau d’une amie qui met des sequins partout sur ses ouvrages, elle m’en avait donné quelques autres, des bleus que j’ai cousus sur le dos d’un petit poisson… Un kiki de boucle d’oreille en caoutchouc, c’est une des filles qui l’a perdu l’autre jour et que j’ai récupéré avant qu’il ne passe dans l’aspirateur… Ah ben voilà mon bouton! Tiens un autre, je n’ai pas vu où il manquait celui-ci, tant pis.

C’est Marie Kléber pour son Challenge Ecriture 2020 qui proposait ceci à la suite d’un joli texte : « Pour la semaine prochaine, je vous invite à faire un inventaire humoristique. Le but, c’est bien entendu de se faire du bien et de faire rire vos lecteurs / lectrices. Bonne semaine et à mardi prochain ! »
J’aurais pu parler de l’inventaire des « petits plaisirs honteux mais utiles pour supporter le quotidien, comme Se faire mousser. Conquérir l’accoudoir. Rendre jaloux. Dire du mal de BHL. Savourer l’embarras d’autrui. Tant de plaisirs inavouables,de moments d’intense bonheur(parfois au détriment de celui des autres) que Charles Haquet et Bernard Lalanne répertorient dans ce petit inventaire ABSOLUMENT JUBILATOIRE. Honteux ? Oui, mais tellement bon !  » C’est comme ça qu’il est présenté.
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Arrête de te plaindre

Arrête de te plaindre, disait ma mère pour la moindre récrimination que j’osais exprimer.

Puis elle me faisait peser le pour et le contre de la situation, et à vrai dire… Alors pour couvrir mes mots d’hier, j’ai trouvé à effacer mes maux et du courage pour réagir. De très beaux mots, si joliment écrits sous forme de fable, aussi maternels et revigorants qu’une eau fraîche que l’on boirait à la fontaine. Car il s’agit bien du « paon se plaignant à Junon » de Jean de La Fontaine

Le paon se plaignait à Junon.
 » Déesse, disait-il, ce n’est pas sans raison
Que je me plains, que je murmure :
Le chant dont vous m’avez fait don
Déplaît à toute la nature ;
Au lieu qu’un rossignol, chétive créature,
Forme des sons aussi doux qu’éclatants,
Est lui seul l’honneur du printemps.
Junon répondit en colère :
 » Oiseau jaloux, et qui devrais te taire,
Est-ce à toi d’envier la voix du rossignol,
Toi que l’on voit porter à l’entour de ton col
Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies ;
Qui te panades, qui déploies
Une si riche queue, et qui semble à nos yeux
La boutique d’un lapidaire ?
Est-il quelque oiseau sous les cieux
Plus que toi capable de plaire ?
Tout animal n’a pas toutes propriétés.
Nous vous avons donné diverses qualités :
Les uns ont la grandeur et la force en partage ;
Le faucon est léger, l’aigle plein de courage ;
Le corbeau sert pour le présage ;
La corneille avertit des malheurs à venir ;

Tous sont contents de leur ramage.
Cesse donc de te plaindre ; ou bien, pour te punir,
Je t’ôterai ton plumage. « 

Sacs à tout

Sacs à tout cousus dans des restes de tissus, faciles à faire et à emporter partout.

A l’atelier, on a bénéficié de dons de tissus de toutes sortes et de toutes dimensions. Restes de voiles, tissu d’ameublement, toile à moustiquaire, cotonnades, jersey, fluides…

Alors dans une démarche de recyclage en accommodant les restes et en respectant le produit et les dons, on a pensé que cette fabrication de Sakatou (sacs à tout) allait nous être profitable pour achalander notre stand au prochain marché de Noël.

Toute une ribambelle de Sakatou a été confectionnée avec une partie basse en tissu d’ameublement et l’autre partie en toile à moustiquaire qui se resserre dans le haut par un lien taillé dans un vieux drap et dont les extrémités sont retenues dans un carré du même tissu que le fond. Ces sacs seront utilisés de préférence lors d’achats de fruits et légumes, parce qu’on voit bien ce qu’ils contiennent, d’autres moins transparents ou carrément opaques pourront être fabriqués pour y mettre du petit linge ou des chaussures… Les idées ne manquent pas, les tissus non plus. Serait-ce le temps !? Le temps…

Pour le grand défi de Noël éco-responsable sur une idée de Stella mes petites créations.

Fabuleuse ambiance du mois chaud

Fabuleuse ambiance du mois chaud s’est estompée,

la maison s’est vidée, les deux A sont arrivées, venues hier soir pour souper, les mains chargées, une pour le père, une pour la mère, il a tout sifflé, elle a partagé, ils ont apprécié, et pour discuter avec N surtout, qui était là depuis peu elle-aussi, mettre au point certaines choses et écouter pour réussir leur voyage et leurs vacances, puis partir sous l’orage et la pluie de la nuit. On a parlé de mémoires, on a souri de nos histoires, elle a demandé à les avoir et j’ai cherché, n’ai rien trouvé, en ai rêvé, n’ai pas dormi. Seule la pluie est restée ce matin et apporte la fraîcheur dans l’air et dans ma tête. Pain et café chauds, idées fraîches et nouvelles recherches, grand sac coincé dans petit coin, perles brodées sur velours défraîchi à raccourcir. L’autre N va être contente, depuis deux ans allait nue sans doute.

Ah j’en ai connues des lunes

Ah j’en ai connues des lunes…

L’une et l’autre se ressemblent vraiment, tellement pareilles, quasi identiques,
L’autre lune est plus grande et grosse, volatile et liquide, presque élastique
Blanche et bleue et fort sympathique.

Toutes trois se tournent autour depuis toujours sur des orbites concentriques,
Les jumelles dans un sens et l’autre dans l’autre, à des distances kilométriques
Comme des êtres excentriques.

L’une et l’autre en lucioles évoluent au-dessus du sol
L’autre lune si énorme ne montre d’une partie de sa fiole,
Juste une coupole.

Fallait-il être jobastre pour venir ici sur l’aire et vivre sur cet astre.
Au début ça m’a flanqué les boules et des coups dans l’hypogastre,
Mais avec quelques piastres, on y est arrivé sans trop de désastres.

L’important ce n’est pas d’où l’on vient, de Castres ou d’ailleurs
C’est d’être bien à l’intérieur, et respirer à pleins poumons un air meilleur
Pour être gai dans notre cœur.

« Surprise » m’avait-il dit et me l’avait promis pour mon anniversaire,
Dam’ sans penser à la pierre angulaire, j’espérais pas plus qu’une soirée culinaire,
Mais trois lunes à la fois, et la lumière à mes pieds, quelle affaire
Car depuis, nous vivons sur Sol’aire.

Je n’ai rien demandé, et sans la décrocher, il a su m’y emmener,
Loin de ce monde vain, quand d’autres y sont restés et peuvent tous aboyer,
Mais à ce roc doré, mon cœur s’est accroché,
Et reste énamouré.

Si pour être en équilibre, il faut trois pattes à un canard
Ou pour sembler heureux, se goberger de caviar,
Pour moi, c’est simple, pas compliqué et sans homard
ce sera choucroute au lard… et beaucoup d’art.

Le hasard nous a déposés là, au gré des vents et sans tourment.
Nous sommes partis avec un chien, un chat et avons eu trois enfants
Un noir, un blanc et le troisième, j’sais plus comment,
On a plus la forme d’antan, mais avant c’était avant assurément,
Et tous sont bien contents, puisqu’ils ont fait nos petits-enfants.

Ce dont j’vous cause, c’est y a longtemps, car aujourd’hui
Les lunes sont là en plein midi et même la nuit… pour faire joli
Dans le décor. Le sol, l’aire et l’air en sont remplis
De gens d’ici, des autres d’ailleurs et ceux qui rient
Et moi je prie

Je n’ai rien pris, il a suffit d’un pas, un pas de toi vers moi, et un de moi vers toi, nos doigts levés montraient ce là, pour un voyage de miel on y rêvait déjà. Quand l’un posa le pied, l’autre l’a suivi, toi et moi ici de là-bas partis.
Pourtant le 21 ils étaient trois, partis de là et aluner ici. Ils parlèrent d’un sol gris et tout dégarni, ils n’ont pas vu tout ce qu’on voit, surtout celle-là, toute verte à deux pas, et qu’il y en avait trois.
Au fait, trois quoi ? Trois lunes ? trois astres ? trois pas ? Les valeurs d’ici on ne les connait pas, mais en tous cas, on est tous là, venus y vivre et on mourra. Loin de tout ça, Belle Bleue là-bas, on la voit notre Terre d’avant derrière nos toits.

Ce sera ma participation à l’Agenda Ironique de Juillet en hymne à la Lune proposée par Louise deMathurinades. En illustration, quatre petits falzars que j’ai cousus pour cacher quatre petits pétards. Ah j’en ai connues des lunes !

et les autres textes sont là.

Pour confectionner un bon repas

Ma mère était une championne pour confectionner un bon repas.

Pour confectionner un bon repas

Oui, elle était championne pour confectionner un bon repas et faire pour que la maison soit chaude et accueillante.Elle tenait ça de Mémé, à c’est ce qu’elle disait, mais je n’ai pas de souvenir de mon aïeule que je n’ai pas connue. Et je ne suis plus très sûr des souvenirs que je garde de ma mère, ça fait tellement longtemps qu’elle m’a quitté.

Ce soir, je partagerai mon repas avec Sam, avec vue sur le fleuve dans lequel les lumières de la ville viennent agoniser. Je sors le repas de mon sac et Sam installé tout près de moi suis mes gestes avec attention et se lèche les babines. Je suis assis sur la couverture que je viens d’étendre sur le pavé. Sam est un bâtard, il remue la queue et baisse les oreilles quand je lui demande s’il a faim. Lui et moi on s’est rencontrés il y a trois ans sur le terrain vague. Il ne portait pas de collier, mais une énorme blessure à la patte. Avec quelques pièces, j’ai acheté de quoi le soigner. On ne s’est plus quittés.

Mélange entre labrador et je ne sais trop quoi, Sam a de grands yeux noisette où se lit le pardon, l’amour, la vérité. Dans son regard il y a parfois bien plus que dans celui des gens que je croise chaque jour. Sam a eu l’occasion de se tirer mais il est resté avec moi. Il y a un an, quelqu’un a proposé de l’adopter. Un vieux monsieur qui venait de perdre son chien et habitait une maison avec un jardin. Sam aurait pu être heureux là-bas. Manger à sa faim chaque jour, dormir sur une couverture près d’une cheminée. Peut-être même sur un canapé. J’ai accepté de le laisser partir, mais une semaine plus tard, le type m’a ramené Sam en me disant qu’il se laissait mourir de faim sans moi.

C’est un soir exceptionnel aujourd’hui, alors j’ouvre la barquette de jambon, laisse les quatre tranches à Sam. Il les a bien gagnées, car c’est souvent grâce à lui que les gens me filent quelques pièces. « Joyeux Noël, mon vieux ! » Il se jette sur la bouffe tandis que je l’observe en souriant. J’enfile mes mitaines en laine avant d’entamer ma première bière. Elle est glacée. « A la tienne, Sam ! »

J’attrape le petit livre dans mon sac à dos et contemple la couverture. C’est une dame qui me l’a offert. Elle habite au-dessus de la supérette et je la vois presque chaque jour quand elle va faire ses courses. Elle ne me file jamais d’argent, peut-être qu’elle n’en a pas beaucoup. Mais ce matin, elle m’a donné ce bouquin en me disant que la nourriture de l’esprit était importante aussi. Je l’ai remercié n’osant pas lui avouer que je ne suis qu’un pauvre illettré à qui il faut dix minutes pour lire une ligne. Grâce à la lumière du lampadaire, je déchiffre à voix haute. « Chiens perdus sans collier ». Sam dresse l’oreille avant de se coucher tout près de moi. « Elle manque pas d’humour, j’te jure… ! »

Des chiens perdus sans collier, voilà ce que nous sommes, lui et moi. C’est peut-être un livre intéressant qui m’apprendrait des choses. Mais ça, je ne le saurai jamais.

Un extrait d’une nouvelle « dans les bras des étoiles » écrite par Karine Giebel lue dans le recueil « 13 à table » édité au profit des Restos du cœur.

 

Si j’étais toi

Si j’étais toi…

Si j’étais toi, je serais bobine
Bien remplie j’aurais bonne mine
et chatoyante pour tes ouvrages
et attrayante, j’aurais pas d’âge

Si j’étais toi
Je viendrai me voir plus souvent
Qu’il fasse beau temps ou temps de vent
Approche-toi sous mon toit

Si j’jette étoile tout là haut
Ce serait les soirs ou nuits d’été
Pour admirer le ciel et sa beauté
Pour aimer la vie et boire ton eau

Si j’étais tout à deux euros
Je serais petits livres évidemment
De haïku et poésie pour ma Maman
Ou de nouvelles pour toi et pleins de mots

Si j’étais toit
Je serais d’ardoise , de chaume ou autrement
Je serais solide à tout moment
Ce serait bien, et toi ?

Si j’étais toile
Ce serait de lin ou crêpe ou soie
Pour des tentures et voiles
ou une chemise et bien chez soi

Si j’étais tout azimut
Je ne serais pas toi mais moi bien sûr
Jamais en rythme, pas à ta mesure
Je me dépêche, voilà la chute

C’est pour répondre à celle qui est loin, Victorhugotte qu’avait sorti son turban, sa boule de cristal et son vieux paquet de cartes.
Et voilà ce qu’elle avait pêché : l’Arcane XVII : l’Etoile. Les consignes étaient celles-ci: « Vous n’y connaissez rien en Tarot ? Moi non-plus. Alors bonne occasion d’imaginer ce que veut bien vous dire cette jeune femme blonde au brushing assez réussi, agenouillée sous une pluie d’étoiles multicolores et peut-être filantes. Elle vous donne dix conseils pour la nouvelle année. Vos dix bonnes résolutions en quelque sorte. Peut-être de boire plus d’eau ? (la main droite) ou de vin rouge ? (la main gauche). A vous de nous dire tout ça sous forme de poème à forme fixe ou non. Il devra commencer par : Si j’étais toi… » Je n’ai pas suivi toutes ces consignes, j’avoue mais j’ai joué, et me suis bien amusée.

Celle qui venait d’ouvrir la porte portait un tablier de cuisine

Corps de moineau dans l’embrasure, celle qui venait d’ouvrir la porte portait un tablier de cuisine avec des motifs à fleurs.

Celle qui venait d’ouvrir la porte portait un tablier de cuisine

Cheveux bouclés et permanentés, le visage de Madame Tout le monde préparant tranquillement le repas du soir. Elle devait avoir quarante-cinq ans et vivait dans une HLM qui n’avait rien à voir avec les barres sombres parasitant les banlieues des grandes villes. L’immeuble, à quelques minutes du centre, était situé face à l’océan et abritait quelques commerces au rez-de-chaussée.

Un vent chaud s’engouffrait dans l’entrée principale, tandis qu’à quelques kilomètres seulement le tonnerre grondait, accompagné d’éclairs. L’orage se gonflait d’électricité, soulevant les vagues à coups de bourrasques.

Extrait de [Angor] de Franck Thilliez, un livre qui se laisse dévorer. Ne vous en faites pas, ici, pas de vague, juste un peu de brouillard et sans vent, si bien qu’on attend les rayons du soleil… et le réveillon. Ben oui, je fais encore mes boutonnières à la main.

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Recevoir un cadeau

« Mémé, que faut-il faire pour recevoir un cadeau pour Noël ? »

Recevoir un cadeau

– Eh bien, il faut écrire une lettre au Père Noël, pour lui faire ta demande…
– C’est tout ?
– Et je pense qu’il faut avoir été sage. Très sage et obéissant, et il faut le lui écrire aussi.
– Ah ! Tant pis alors… mais j’aurais bien aimé des patins à roulettes. Seulement…

Recevoir un cadeau

– Quel est ton problème ?
– Et bien, pendant que tu cousais j’ai piétiné sur les plates-bandes de Papilou et il s’est fâché, alors je suis rentré tout seul, et j’ai laissé des traces dans l’entrée avec mes chaussures crottées que je n’ai pas pu enlever…
– Oh ! Petit garnement, il faut que j’aille voir ça…
– Attends Mémé, c’est qu’après, j’ai eu l’envie de me préparer tout seul un chocolat chaud, mais la boite de cacao était trop lourde et elle tombée par terre
– Oh misère, il faut aller nettoyer…
– Pas tout de suite Mémé, j’ai pas fini…
– Quoi ?
– C’est une blague Mémé ! Je voulais te raconter une histoire qui te fasse peur. Et c’est réussi, non ?
– Peur ou colère, je ne sais pas. Mais viens que je t’embrasse, Petit Filou de mon cœur.
– Mémé, m’aideras-tu à écrire ma lettre sans faute?

Recevoir un cadeau
– Oui, bien sûr, donne-moi juste le temps de finir cette petite couture, et ensuite on se fera un bon chocolat chaud.

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Arrivée des radeaux de bois flotté à l’entrée des rapides

Rien n’est plus excitant que l’arrivée des radeaux de bois flotté à l’entrée des rapides. Le premier à les apercevoir pousse des cris, part en courant le long des berges pour prévenir les habitants du village.

Arrivée des radeaux de bois flotté à l’entrée des rapides

Bientôt ils sont des dizaines, massés sur le rivage, grimpés dans les arbres, à tenter d’apercevoir celui qui pilote le radeau en tête, debout à l’arrière de l’embarcation de rondins géants reliés entre eux et agrippé des deux bras au gouvernail. Premier à passer les rapides et entrer dans la ville, et à revenir en héros, le lendemain ou plus tard, dans la réserve.

Arrivée des radeaux de bois flotté à l’entrée des rapides

La drave commence dans le haut-pays, chaque année vers la mi-mai. Avec leurs perches, leurs pioche et des bâtons de dynamite, les hommes dégagent de leurs prisons de glace les troncs coupés l’été précédent et jetés dans les rivières.
Les billes de bois dévalent les cours d’eau, forment des bouchons qu’ils faut faire sauter, s’assemblent dans les fleuves et les lacs.
Sur les rives du lac, à cinq cent kilomètres à l’ouest, des millions de mètres cubes de chênes et de pins sont assemblés, attachés en immenses radeaux. Sur ces villes flottantes, les hommes campent dans de grandes tentes, dorment, mangent, rament, tirent, poussent pendant des semaines.
Il faut déjouer les sortilèges du fleuve, utiliser la force du courant sans se laisser emporter, éviter les bras morts d’où il est difficile de s’extirper. En équilibre sur les rondins, surtout ne pas glisser, ne pas tomber entre deux troncs qui vont vous broyer.
Ils sont draveurs et passent leur vie au fil du fleuve, en savent tous les détours, mais mourraient en quelques minutes si un faux-pas les précipitait dans l’écume.

Extrait de « Ciel d’acier » de Michel Moutot, qui raconte la belle histoire de John Laliberté, ironworker comme ses ancêtres, qui sectionne l’acier à la recherche de survivants. Un peu plus de quatre cents pages à lire avec plaisir et admiration pour ces hommes courageux. La légende dit qu’ils n’ont pas le vertige. Peut-on apprendre à maitriser sa peur?

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On a des pieds pour aller danser

– On a des pieds pour aller danser, et puis des hanches à balancer, et des épaules à remuer…

On a des pieds pour aller danser

– Monsieur, tous mes procès allaient être finis, il ne m’en restent plus que quatre ou cinq petits: l’un contre mon mari, l’autre contre mon père et contre mes enfants; ah Monsieur la misère.

– On a des pieds pour aller danser, et puis des hanches à balancer, et des épaules à remuer…

On a des pieds pour aller danser

– Je ne sais quel biais ils ont imaginé, ni tout ce qu’il ont fait, mais on leur a donné un arrêt par lequel, moi vêtue et nourrie, on me défend, Monsieur, de plaider de ma vie.

– Certes, tu vas pas rester dans le canapé à regarder les gugus à la télé, te dire que la vie c’est moche, que t’as plus rien dans tes poches

– Le trait est noir, j’en suis surprise…

On a des pieds pour aller danser

– Tu vas pas rester dans le canapé à regarder les gugus à la télé, te dire de voter pour eux, qu’il y a que ça qui rend heureux

– Monsieur, j’en suis au désespoir…

– « T’as le bridon » dirait le hanneton, « t’as le cafard » dirait le canard, on a des pieds pour aller danser et puis des hanches à balancer et des épaules à remuer. Tu vas pas rester dans le canapé à regarder les gugus à la télé, te dire qu’faut faire gaffe à tout y a du mauvais temps partout…

On a des pieds pour aller danser

Chanson (de P Sébastien) et scènette (de J Racine) mêlées pour cette broderie sur le devant d’un sac pour Bébé.

Guide touristique

Guide touristique pour un voyage extraordinaire

Une fois à l’intérieur, c’est un festival de couleurs.

Petits conseils : Pour pouvoir admirer totalement les lieux, penser à emporter un coussin gonflable en U, car vous devrez lever constamment les yeux pour vous repérer et celui-ci calera votre tête et vos épaules sans fatigue.

Et sur les indications de votre médecin, il serait bien vu toutefois de se faire vacciner pour ne pas s’enliser, suivre très précisément un des itinéraires brodés sur cette carte textile et marquer votre chemin parcouru à votre tour à votre retour. Un dessin vaut mieux qu’un long discours.

Guide touristique

Pas à pas vous descendez à dans les pas des autres sur une pente à 10% sans escalier et sans rampe de maintien. Vous pénétrez dans la première salle, et c’est l’étonnement  : une voute de reliefs s’offrent au regard ! Toute notion de distance devient relative sous des plafonds dont la hauteur est à ce jour encore inestimable !

Le parcours débute sitôt l’entrée, au pied d’un énorme cône d’éboulis situé à l’aplomb du puits d’entrée naturel par lequel les premiers explorateurs ont pénétré… L’amas de sédiments formé par tout ce qui est tombé ou a été jeté dans ce trou livre de précieux indices sur les évolutions du monde en surface. Les ossements d’animaux mis au jour lors des campagnes de fouilles révèlent par exemple que tyrannosaures et brontosaures vivaient dans la région pendant la dernière époque glaciaire.

Les concrétions sont ici d’une profusion et diversité remarquable entre gigantisme et extrême finesse. De mystérieuses formes de la caverne transportent dans un monde féerique d’où jaillissent forêts de piles d’assiettes, palmiers géants dont les pétales sont nés de l’éclatement des gouttes d’eau à leur sommet. Plus loin, un rideau de stalactites a rejoint les stalagmites situées dessous pour former un imposant buffet d’orgues.

Vous êtes au cœur de la plus grande découverte et pour en sortir car vous n’êtes pas légion à ce jour, il vous restera donc à compter vos pas de couleur comme ceux que vous avez suivis en entrant, en levant la tête, car vous serez sans dessus-dessous.

A votre retour, vous aurez envie de les noter à votre tour de couleurs différentes sur le site de voyages pour les futurs inscrits en partance.

Dernières remarques avant de partir : Il est nécessaire de se munir de pochettes étanches pour l’électronique tant le champ magnétique est intense à l’intérieur de la Terre et il est fortement indiqué de ne pas s’accrocher aux fils libres au risque de glisser et disparaitre à jamais.

… pour ma 3ème participation au défi du printemps proposé par « Tu dines ce soir » en toute liberté et inspiré d’un Aven tout proche…

Mon péché mignon favori

Mon péché mignon favori, ce n’est pas un mets. Bien sûr que je suis gourmande, je le reconnais volontiers.

C’est simplement prendre du temps pour faire ce que j’aime. Faire le tour de mon jardin en buvant mon café après le repas et redécouvrir telle ou telle fleur d’une année sur l’autre.

Écouter de la musique qui me plait en lisant un bon livre, le dos calé sur mon coussin préféré.

Assembler une petite confection avec l’idée de faire plaisir à l’un ou à l’autre en écoutant une histoire que l’on me lit. Oui c’est possible avec les livres audio maintenant. Une sacrée trouvaille ça encore.

Mon péché mignon favori

Voilà mon petit bonheur, mon péché mignon, parce que c’est vraiment personnel et ça ne fait du bien d’abord qu’à moi.

… pour les 53 billets en 2015 chez Agoaye.

Épaule contre épaule

Épaule contre épaule, huit hommes dansent sur le plateau. Leurs bras noués forment de longues tresses humaines et leurs corps se mesurent plus qu’ils se combattent.

Épaule contre épaule, c’est une vision de la beauté simple et concrète. Il n’y a pas de guerre entre eux, ni de sexe. Une amitié robuste les attache les uns aux autres. Liens de sang, liens de peuple.

Épaule contre épaule, un jour de fête sur une place. Ils pourraient avoir bu. Leur danse a l’odeur des mains au travail, l’odeur des champs. Terre et soleil et courage et pudeur.

Épaule contre épaule, ils laissent surgir le souvenir lointain de danses anciennes et chatoyantes. Ils surgis­sent des farandoles aussitôt dispersées, en cercle, une ronde, vite avalés par la nuit et l’oubli. Les figures éclatent. Les corps exultent. Les têtes volent.

Épaule contre épaule, abandonnés à la seule ivresse de danser comme des vagues déchaînées.

Épaule contre épaule

« d’après une histoire vraie » de Christian Rizzo, amoureux habituel de couleurs, de tissus, pour le challenge AmeGraphique chez le carré jaune de ce jeudi. Voilà ce à quoi j’ai pensé en ajustant son costume coloré pour son prochain spectacle. Je ne suis intervenue pourtant que sur les côtés, les épaules étaient bien faites, et le tomber reste impeccable.

Si un jour un fil dépasse d’une couture

Si un jour un fil dépasse d’une couture,
Et qu’arrive l’envie de tirer doucement dessus,
Ne le fais pas, disait maman, ne le fais pas,
Parce qu’un fil rebelle comme ça qui dépasse,
On ne va pas se voiler la face,
C’est pas toujours une couture mal cousue…

Si un jour un fil dépasse de son cœur,
Et que vient l’irrésistible tentation de tirer dessus,
Ne le faites pas, disait ma mère, ne le faites pas,
Parce qu’un fil qui dépasse comme ça,
Sur la poche avant de son pardessus,
C’est pas toujours une couture mal cousue…

Si un jour un fil dépasse d'une couture

J’ai saisi ce petit fil hirsute insignifiant
J’ai tiré encore et encore, délicatement,
C’est le fil de ton corps et de ta vie que tu vois là,
Dépassée, je n’en voyais pas le bout,
Une grosse bobine de fil qu’on déroule,
Un tricot qu’on détricote rang par rang…

Un fil dehors, un écheveau dedans,
Et plus je tirais, plus le fil se déroulait,
Ça ne se fait pas, que tu disais, ça ne se fait pas,
J’avais décousu peu à peu mon cœur,
Effiloché, pêle-mêle, un fil enchevêtré.

Si un jour un fil dépasse d'une couture

Le passé, le présent, le futur proche,
Mes peines tissées avec mes joies,
Mes passions brodées avec mes rêves,
On peut y laisser son âme et son corps à cette beauté là
Le fil de la vie sous toutes ses coutures.
Le cœur battu à plates coutures…

Au fil du temps, le cœur recousu,
Tiré à quatre épingles à ce que j’ai cru,
Juste un petit fil invisible à l’œil nu,
J’y fais attention, maintenant,  à ce petit truc-là
Un rêve qui ne tient qu’à ce fil,
Ça j’y tiens.

C’est ma participation au challenge AmeGraphique chez le carré jaune pour ce jeudi d’après le joli poème de Capucine, un billet illustré de mon « paillasson » de pied de biche et ma souris-dé pique-aiguilles.

Nid d’ange pour mon petit ange

Je venais de le terminer ce nid d’ange pour mon petit ange quand il est arrivé. J’avais mis ce tout dernier ouvrage dans ma valise.

Nid d'ange pour mon petit ange

Je me suis dépêchée pour arriver à temps! J’ai trouvé le modèle chez Palily et je l’en remercie.

Nid d'ange pour mon petit ange

Il est découpé dans du polaire à pois de Mondial Tissus et bordé d’un petit biais bleu à motifs blancs et rouges taillé dans le travers d’un tissu de coton mélangé. Le rabat rouge de la capuche est doublé dans le même tissu que le biais. Et un petit boutonnage original.

Nid d'ange pour mon petit ange

Une astuce pour l’attache, un bouton de chaque côté sur le rabat du devant et une bride en élastique fixé au tissu arrière par un petit biais.

Nid d'ange pour mon petit ange

Look at this! Couverture nomade que l’on dit aussi, avec sa forme spéciale qui s’adapte aux harnais des nouvelles poussettes et porte-bébé.

 

Cartographie

La cartographie, c’est l’ensemble des opérations ayant pour objet l’élaboration, la rédaction et l’édition de cartes.
Je lisais la définition de ce mot proposé pour cette semaine. Il était écrit aussi qu’elle est proche de la géodésie, science qui s’efforce de décrire, mesurer et rendre compte de la forme et des dimensions. Mais ça peut être aussi une représentation spatiale d’une réalité non géographique.
J’ai souri et me suis remise au traçage. Le principe majeur de la cartographie est la représentation de données sur un support réduit représentant un espace généralement tenu pour réel.
Sur une grande feuille, j’avais presque fini de noter tous les repères pour le patron en grandeur réelle. L’objectif de la carte, c’est une représentation concise et efficace, la simplification de phénomènes complexes à l’œuvre sur l’espace représenté afin de permettre une compréhension rapide et pertinente.
Je pris les ciseaux pour découper les gabarits. La création de carte débute avec la définition du projet cartographique.
Je regardais avec envie les tissus que j’avais rassemblés pour mon ouvrage. La collecte d’informations est en deux parties, premièrement, le relevé des contours et de l’espace support à représenter, et deuxièmement, le relevé des données statistiques à représenter sur cet espace.
J’ai déposé le papier sur les tissus et taillé chaque morceau en suivant les contours. Vient ensuite un travail de sélection des informations, de conception graphique, puis d’assemblage, et de renseignement de la carte.
J’ai refermé le livre. J’ai passé doucement la main sur la couverture nomade que je venais de terminer.

Cartographie

C’est ma participation au défi proposé par AmeGraphique chez le carré jaune et un grand merci à Palily.

 

Atelier Patchwork

Atelier Patchwork du mercredi soir. On a utilisé la MAC, juste pour coudre une petite trousse à la façon de KA.

Atelier Patchwork

C’était une première pour certaines. Les tissus étaient découpés et préparés.

Atelier Patchwork

 

Il fallait juste placer la fermeture zippée et faire quelques coutures. Huit en tout, et quelquefois, très courtes.

Atelier Patchwork

Ce ne fut qu’une partie de rire. Chacune a du, sans mentir, ré-enfiler le fil au moins deux fois avant chaque couture.

Les mains allaient vite et je n’ai pas pu suivre pour les photos, je vous les montrerai finies sur un prochain billet.

Ma robe d’été est terminée

Ma robe d’été est terminée et en regardant tout ce méli-mélo d’animaux et de fleurs ça m’a donné envie de chanter…

Ma robe d'été est terminée

Un bon petit diable à la fleur de l’âge,
La jambe légère et l’œil polisson,
Et la bouche pleine de joyeux ramages,
Allait à la chasse aux papillons.

Ma robe d'été est terminée

Comme il atteignait l’orée du village,
Filant sa quenouille, il vit Cendrillon,
Il lui dit : « Bonjour, que Dieu te ménage,
Je t’emmène à la chasse aux papillons. »

Cendrillon ravie de quitter sa cage,
Met sa robe neuve et ses bottillons
Et bras dessus bras dessous vers les frais bocages
Ils vont à la chasse aux papillons.

Ma robe d'été est terminée

Il ne savait pas que sous les ombrages,
Se cachait l’amour et son aiguillon,
Et qu’il transperçait les cœurs de leur âge,
Les cœurs des chasseurs de papillons.

Quand il se fit tendre, elle lui dit : « Je présage
Que c’est pas dans les plis de mon cotillon,
Ni dans l’échancrure de mon corsage,
Qu’on va à la chasse aux papillons. »

Sur sa bouche en feu qui criait : « Sois sage ! »
Il posa sa bouche en guise de bâillon,
Et ce fut le plus charmant des remue-ménage
Qu’on ait vu de mémoire de papillon

Un volcan dans l’âme, ils revinrent au village,
En se promettant d’aller des millions,
Des milliards de fois, et même davantage,
Ensemble à la chasse aux papillons.

Mais tant qu’ils s’aimeront, tant que les nuages,
Porteurs de chagrins, les épargneront,
Il fera bon voler dans les frais bocages,
Ils feront pas la chasse aux papillons.

Ma robe d'été est terminée

 de G Brassens 

mais où vais-je aller pour la porter maintenant? c’est qu’il ne fait pas bien chaud ici, et partir? c’est que les routes sont chargées partout…

La princesse aux milles trousses

La princesse aux milles trousses.

Il était une fois un prince qui voulait épouser une princesse, mais une vraie princesse. Il fit le tour de la Terre pour en trouver une mais il y avait toujours quelque chose qui clochait. Des princesses, il n’en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses ? C’était difficile à apprécier. Il rentra chez lui tout triste, il aurait tant voulu rencontrer une véritable princesse.

Un soir, par un temps merveilleux et sous un ciel étoilé, on frappa à la porte du château et le vieux roi lui-même alla ouvrir. C’était une princesse qui était là, dehors. Mais grands dieux ! de quoi avait-elle l’air, mouillée comme une soupe, ayant traversé le jardin au moment où les arrosages automatiques s’étaient déclenchés ! L’eau coulait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par la pointe de ses chaussures et ressortait par le talon… et elle prétendait être une véritable princesse !

« Nous allons bien voir ça », pensa la vieille reine, et elle ne dit rien. Elle avait lu dans sa jeunesse l’histoire de la princesse au petit pois. Elle alla donc dans la chambre à coucher, retira toute la literie et mit un petit pois au fond du lit. Puis elle empila vingt matelas sur le petit pois et ajouta par dessus vingt édredons en plumes d’eider. C’est là-dessus que la princesse coucha cette nuit-là. Au matin, on lui demanda comment elle avait dormi.

« Merveilleusement bien, répondit-elle, j’ai vu que vous avez l’habitude vous aussi de recevoir vos hôtes comme chez nous et j’ai admiré votre belle collection de matelas et édredons que vous possédez. Rassurez-vous, je n’ai ni bleus ni noirs sur tout le corps, je suis très sensible et j’ai trouvé le petit pois que vous aviez caché sous les milles matelas et édredons. C’est une farce qui a été faite à une de mes aïeules par ses futurs beaux-parents et, dans la famille, nous faisons, depuis ce temps-là, cette blague à chacun de nos invités. »

Alors ils surent que c’était une vraie princesse, elle avait la peau sensible et elle aurait senti le petit pois. Ils rirent ensemble de cette aventure. Le prince, heureux de cette authenticité, la prit donc pour femme, sûr maintenant d’avoir trouvé une vraie princesse. Le petit pois, gardé par la princesse, alla rejoindre ses collections dans une de ses trousses. Ce que le prince ne savait pas c’est qu’elle faisait une collection de tout.

La princesse aux milles trousses

Récit simplement inspiré de la vraie histoire de la Princesse au petit pois.