Bienvenue Avril

Oui, je te souhaite la bienvenue Avril.

Ce n’est pas de ta faute si on t’oblige à commencer par un jour de blague. Et pour la seconde fois (je dis vraiment bien seconde et pas deuxième car dans ce cas, parait-il, la troisième ne vient pas), on peut dire que la farce est amère. Faute à qui ? Au pangolin ou à la chauve-souris !? on n’en parle plus de ceux-là, on n’en trouve plus sur nos étals, on n’ose même plus offrir un livre à nos petits parlant de l’une ou de l’autre de ces espèces. Alors !? rien n’en est moins sûr, mais on s’en est fait des cheveux, on en a eu des boutons, certains en sont même devenus chauves depuis un an, et ce ne sont pas les seuls à sourire (pour ne pas pleurer) tandis que les autres (à force de se gratter la peau et les méninges) en sont devenus tous écailleux, sans devenir poissons ou pangolins pour autant. OK d’accord, on n’en parle plus. Mais j’ai fait une blague. L’éternelle blague d’accrocher un poisson dans le dos de quelqu’un. Et comme ce jour là, il n’y avait que Pépé… il a gardé ce truc toute la journée dans le dos, l’a fait tomber en se déshabillant le soir… en me faisant remarquer ce qu’il venait de re-trouver… Et oui, la blague était tombée à l’eau.

Avril s’annonce ensoleillé cette année encore, avec une envie d’aller respirer, d’aller voir ailleurs, depuis le temps qu’on garde les pieds dans les mêmes chaussons. Et bien tu pourras. Tu pourras le faire avec tes gosses, si tu en as. Et pendant trois semaines. C’est pas cool tout ça ? Sortir sa chaise sur le balcon, en famille, pour manger, lire, rêver. C’est le pied quand même. Même aller au parc du quartier, à pied, au bout de la rue, derrière chez toi pour pique-niquer et piquer un roupillon, et avoir largement le temps de rentrer avant l’heure du couvre-feu. On prendra des photos qu’on enverra à Mémé. Elle nous remerciera illico en nous envoyant les siennes avec Pépé, ou avec ses cop’. Et puis zut, c’est un peu tombé dans la confusion des photos, pour l’envoi ou le choix, je ne sais plus…

Avril c’est le mois des fêtes, des chocolats et bons repas. Alors on s’aperçoit que Pépé et Mémé ont changé de régime, que les promenades quotidiennes sont remplacées par des parties de pétanques et de concours de fourchettes… Comme d’hab, mais on a le temps de leur dire de faire attention, de se garder en forme… On est rôdé cette année, et on plantera des graines au jardin ou dans des pots. Et re-photos… Ou on se mettra au dessin ou à la peinture pour faire une sorte de journal de bord, faute de carnet de voyage. Et puis, pour faire une blague (ou pour en avoir des neuves) j’ai lancé mes chaussures en l’air pour qu’elles s’accrochent à une branche et faire comme les jeunes mais il faudra encore un peu d’entrainement…

Bienvenue Avril.

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… et puis j’ai confectionné des trousses

Ah… et puis j’ai confectionné des trousses cet hiver.

J’avais assemblé des petites scénettes en appliqué avec mes chutes de tissus de la grandeur de cartes textiles. Pas plus. Une par jour durant le temps de l’avent. Pour les envoyer ? Non, sûrement pas ! Chaque jour la scène était posée et fixée, mais il manquait quelques traits de fil comme des traits de crayons pour souligner le mouvement et des ombres. Je les embellissais de fils ou de perles au fil des jours mais Noël est arrivé puis l’an nouveau et les cartes… je les aurais bien terminées en sorte de maniques ou genre petits tableaux et ça aurait fait… flop ! Alors je les ai rangées… pas trop loin et repris mon tricot. 

J’aime bien alterné plusieurs activités sur une seule journée depuis quelques temps. Les sorties ne sont jamais très longues et pas lointaines ces temps-ci. Alors un peu de cuisine et de lecture, soudain interrompue par une musique et  une furieuse envie de chanter, mais quand on a bien cassé les oreilles de ceux avec qui on partage le lieu, il faut sortir, et quand il pleut et vente trop fort, on s’en retourne aux fourneaux… et laines et tissus. Parce que là vient la question… faut-il vivre pour manger, ou manger pour vivre ?!

Alors j’ai classé ces petites scénettes pas trop finies par thèmes et par couleurs, ou par nuances et par grandeurs. Enfin je ne sais plus. En tout cas, j’en ai sélectionnées trois ou quatre, puis quatre ou cinq et parfois huit… enfin, j’ai cousu en  séries des trousses fermées par une fermeture zippée. Ce fut de la couture détente, croyez-moi. J’en ai une bonne vingtaine maintenant. M’en reste-t-il à faire ? Je le crois, oui, deux ou trois petites scénettes, mais j’ai envie d’essayer un autre modèle de trousse…

Les petits biscuits de tante Gertrude

Connaissez-vous les petits biscuits de tante Gertrude?…

Non, sans doute, si vous n’habitez pas la Touraine. Mais ici, tout le monde les connaît, que l’on soit riche voire Président débordant de culture, ou pauvres et mendiants, grands et petits, les petits surtout. Oui, elle adore les gens. Les enfants surtout, et ceux-ci de leur côté, l’aiment bien aussi, je vous assure.

Dès que tante Gertrude a deux ou trois enfants autour d’elle, elle a toujours de belles histoires à leur raconter et une boite d’amuse-gueules à ouvrir pour retenir les plus petits ou les esprits vagabonds. A ceux qui les mangeront à la vitesse que prennent les bulles de champagne pour sortir d’un verre, elle leur lâchera en plissant rapidement deux ou trois fois ses sourcils au-dessus de son regard bleu qu’on ne fait pas la course, que leur bouche n’est pas une poubelle et que chaque instant doit se savourer.

Elle a l’âme poétique et donne formes et saveurs particulières de saison à ces croquettes et crackers de toutes sortes. Et pour Noël et la fin d’année, même si elle mêle toujours les mêmes ingrédients sur un lit de farine, ce sont des sapins qui sortent de ses mains et qu’elle offrira en cadeaux.

Avec les mots proposés et recueillis chez Marina pour terminer l’année en douceur.

Douzième jour de confinement

Aujourd’hui c’est samedi, et c’est notre douzième jour de confinement.

J’ai re-compté pour en être sûr. En effet, c’était bien le lendemain du premier tour des élections municipales. Et puis le couvre-feu a été instauré dans la ville. Une des premières à l’avoir imposer, paraît-il. Ça, ça ne me gêne pas beaucoup. Rien ne me gêne, à vrai dire. Je ne suis pas à plaindre, j’ai un jardin, je peux admirer les fleurs en toute tranquillité. Les fleurs des arbres et les fleurs tout court. Elles sont belles en ce début de printemps. Je crois bien que ce sont les plus belles des fleurs. Je peux aussi contacter mes enfants tous les jours, et mes amis aussi si je veux. Je sais qu’ils vont tous bien. Jusqu’à maintenant. J’ai tout pour être heureuse.

J’ai déjà connu cette impression d’être seule. Sans y être vraiment. Confinée dans ma maison. C’était en Mauritanie. Nous étions partis en famille. Mon mari avait un nouveau travail là-bas. J’avais quitté mon travail en France, un mois après lui, et était arrivée avec ma petite fille âgée de vingt mois, à Nouakchott, la capitale. Au début du mois de juin. Les expatriés allaient partir en vacances ou définitivement. Il faisait beau, même très chaud. Et rien à faire… ou balayer inlassablement les grains de sable. Rien d’autre à faire que de compter les mouches qui se posaient mollement sur nos bras… ou sur les vitres que l’on gardaient fermées dès la mi-journée pour se protéger de la chaleur et du sable. Pas de pluie. L’eau de la canalisation ne coulait pas tous les jours dans notre cuve, et cette réserve n’était pas très volumineuse. A peine deux mètres cubes. Et les racines des prosopis s’y étaient insérées et se confondaient aux parois. C’est ce qu’on avait constaté quand l’eau vint à manquer vraiment. Heureusement que l’océan n’était pas loin. A dix ou douze kilomètres, de l’autre côté de la dune. On allait s’y baigner, et s’y laver souvent. J’avais expédié une seule cantine de France avant de partir. Juste le volume permis. On trouverait « tout sur place ». Bien sûr dans une capitale. J’avais eu la bonne idée d’y mettre ma mac. Dans « tout sur place », ça voulait simplement dire « l’indispensable à la vie ».

Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé à tout ça aujourd’hui. Je ne suis pas démunie. L’eau ne manque pas, l’électricité non plus. Et le Net vaut tous les magazines. Une impression de solitude enfouie très profondément qui remonte lentement. Il faut éteindre ça. Je dois respirer.

J’ai tout pour ne pas trouver le temps long. J’ai des livres à lire. Je ne manque pas de matériels pour mes travaux manuels. J’ai assez de farine, sucre et levure pour faire du pain ou gâteaux pour quelques jours. Je peux tailler mes arbustes en topiaires, je peux peindre des cailloux, je peux écrire ici ou avec mes aiguilles sur ma nouvelle chemise… Je sens que je m’occupe pour ne pas tourner en rond.

Ce matin, à vrai dire et sans savoir pourquoi, je suis à bout. Je me suis levée très tôt parce que j’avais froid. J’avais des crampes et je me sentais énervée. Mais de quoi grand dieu ! (et puis zut, je l’écris en minuscule celui-là). C’est vrai , je ne suis pas très gentille, je réponds brusquement comme si j’allais aboyer. Après petit-déjeuner et ma douche, ça devrait être passé.

Je fus prête. Prête à quoi ? à sortir faire une marche comme d’hab, pardi. C’est mon moteur depuis une grande année. Le soleil brille, le vent souffle comme d’hab, mais avec ma veste matelassée, mon bonnet et mes gants, ça sera parfait. Et cette voix intérieure qui me répète que ça n’est pas possible. Alors je recopie vite fait cette autorisation, cette sorte d’Ausweis dont parlait ma grand-mère, et note la date et l’heure de sortie.

Je suis heureuse d’enfiler mes chaussures. J’ouvre la porte et l’air me semble nouveau. Je jette un « à tout à l’heure » joyeux, comme si j’allais mordre dans un chausson aux pommes. Il me sourit, pour lui c’est comme si j’allais au jardin comme d’hab. Pour moi c’est comme une évasion, et il a du le percevoir car il ajoute « ne reste pas trop longtemps quand même ».

J’ai fait mon tour et ça m’a fait du bien. Je recommencerai avant que ça ne devienne trop pénible.

 

 

La consigne était claire

La consigne était claire, aucune restriction dans l’action du jour.

Pas question de louvoyer sans fin.
Et pas plus de test en guise de prologue cette foi-ci.
L’exécution se fera de suite avec tout le zèle de chacun.
L’existence ou la vue de masque n’était inconnue pour personne même si le mystère de la représentation persistait quelquefois.
« Ce n’est pas parce qu’on est chauve qu’on est sans cerveau », avait-elle prononcé. Ses yeux pétillaient. Quelle drôle d’idée émergée d’un excès d’arquebuse mal dosée sans doute.
Alors comme dans un souvenir sous des influences astrales ou sur un air de sarabande dont la transmission n’était audible que par elle, elle esquissa un fantôme, passeur de visions nouvelles.

Pour répondre à l’atelier 113 chez Ghislaine (avec la proposition suivante:  solitude, refrain, sarabande, passeur, prologue, astrale, chauve, cerveau, souvenir)  et des mots,une histoire chez Olivia (avec la récolte 38: inconnu, restriction, claire, test, transmission, masque, zèle, louvoyer, émerger, arquebuse, pétiller )

Des mots et des plumes au poil

Des mots et des plumes au poil

C’était avec beaucoup de plaisir qu’elle s’allongeait sur sa méridienne chaque après-midi face à la fenêtre, magnifique ventail à la transparence inégalable ouvert sur un merveilleux jardin.

Aujourd’hui, Lavinia était venue lui tailler la causette. A cet instant, elle vantait et fignolait sur la manière de porter ses spartiates qu’elle portait avec grâce, certes et qu’elle avait achetées lors d’un séjour estival italien.

Elle les lavait avec grand soin et s’étalait sur des détails. Puis avisait l’autre, toujours prête à traquer et débusquer les contre-façons, et dénoncer telle ou tel supercherie ou simulacre de la sorte.

Jamais à court de sujet, elle décrivait déjà comment les levantins tanisaient avec talent leur vin blanc qu’elle avait pu déguster dans de magnifiques tâte-vins.

Les mots valsaient dans sa bouche trop animée si bien que de la salive vaselinait au coin de ses lèvres.

Annetta la regardait, l’écoutait et taisait la douleur de sa récente césarienne, trop émue par cette nouvelle natalité. Son esprit anéanti par cette flopée de mots mielleux s’enlisait de vilaines pensées que ce radotage sans intérêt n’évitait en rien. Elle sentait qu’elle n’allait pas être hypocrite plus longtemps car elle ne pouvait plus camoufler cette énorme envie de rire qui lui vrillait l’intestin.

Avec beaucoup de plaisir j’ai mêlé des mots et des plumes au poil aux mots de la récolte 36 chez Olivia ( méridienne, césarienne, douleur, fignoler, causette, spartiate, plaisir ) aux mots de la collecte du 10 sur les petits cahiers d’Emilie ( supercherie, hypocrite, mielleux, camoufler, simulacre, radotage, transparence, taire, traquer ) et l’anagramme de Saint Valentin ( valsaient, nativité, anéanti, levantins, vaselinaient, salive, intestin tanisaient, ventail, étalait, vilaine, talent, sentait, taisait, instant, italien, estival, lavait, vantait ) chez Violette.

Des plumes, des mots, une histoire

Des plumes, des mots, une histoire.

Elle  a une imagination extraordinaire. je l’appelle l’Originale, mais motus. Le jour où je l’ai connue, elle avait proposé cette après-midi créative à toute personne connue ou pas de la contrée. Ça allait être une occasion d’agrandir le groupe des fous, avait-elle annoncé.

Puis avec beaucoup de fantaisie, elle avait parlé d’une possibilité de faire ensuite une fantastique exposition. Le lieu restait à déterminer. Son immense plaisir lui donnait un regard hagard et l’air bizarre. Elle avait fait promettre aux quelques uns qui étaient dans la confidence de toujours garder le silence.

Le jour venu, Elle fit apparaître l’orignal d’une multitude de gestes rapides. Et alors, une autre, prise d’une folie semblable, réalisa de mille points et autant de traits un trèfle à quatre feuilles qui traduisait tout le bonheur qu’elle éprouvait à son tour. Puis, d’autres mains, émergèrent des tournesols d’un tableau encore inconnus et pourtant si reconnaissables. Les principes, préjugés, idéologies, concepts, ombres, essais, images avaient cheminé et pris formes à la vitesse de l’éclair dans ces esprits vifs. Qui auraient pu prédire d’une si belle réussite avec tous ces olibrius réunis ? Elle adorait cette citation qui lui servait de devise : « Compte en vain sur l’aubaine d’être seule, toujours escortée par toi-même ».

Elle est unique en son genre. Par sa gentillesse et sa perspicacité. Elle laisse chacun suivre ses envies, ses rêves et ses intentions sans jamais les contredire ni les contrarier. Puis avec un esprit visionnaire, elle sait faire pour qu’ils courent se surprendre d’eux-mêmes. Ce jour-là, tous ont pris le pinceau ou l’outil de leur choix, l’ont trempé dans un peu d’eau ou attaché à un fil, et couvert des pages de papier ou de toiles, avec cette idée d’innover. Sa préférence à elle est de rester le maroufle invisible qui les laisse interloqués.

 

Des plumes, des mots, une histoire pour répondre avec beaucoup de plaisir à Emilie, Olivia et Ghislaine et tous les mots proposés illustré du petit renne au regard hagard et l’air bizarre. Un choix maroufle par pure gentillesse sans surprendre ni innover.

Chut !

Chut !

« C’est la discrétion même, disait-on d’elle, prenez exemple ». Elle paraissait calme aux yeux des grands avec son air presque monacal. Mais pas du tout ! ils ne la connaissaient, car ensuite, elle passait à côté de nous, les petites, et nous jetait un coup d’œil en coin avec son sourire détestable aux lèvres avancées en forme de baiser, mais un de ses doigts tendu pointait le sol, son index droit et son regard de faucon nous imposaient le silence.

Une symphonie de compliments suivait son passage, ç’en était presque un culte à son égard. Mais elle était toujours prête à moucharder avec sa langue de vipère. Comme une pie dans le figuier, elle jacassait auprès de nous sur le dos de chacun et son nez en forme de bec d’aigle la faisait plus passer pour le plus noir des corbeaux.

On étouffait depuis trop longtemps ce cri intérieur qui montait en nous. Ça ne pouvait plus durer, il fallait trouver la manière de la compromettre, ne serait-ce le fait d’un miracle, mais on y croyait, nous les petites. On allait faire du bruit, faire tomber ce mur qu’elle nous avait imposer et elle n’allait plus passer pour la sainte qu’elle était à leurs yeux.

En réponse aux Plumes d’Asphodèle chez Emilie avec les mots proposés. Je n’en ai après personne, je jure, je crache.

Mots pour maux

Des petits poèmes lus et déversés dans les ateliers, mots pour maux.

C’est comme ça que j’ai découvert Marlène Tissot. Elle partage ses états de bien et de mal être, ses insomnies et des tas de petites choses. Le monde de tous les possibles est au bout de son stylo, avec les mots connus de tous mais écrits comme personne.

Objet trouvé
Je suis coincée là
dans un repli du monde
entre un vieux parapluie
aux couleurs passées
une poupée borgne
une montre qui ne tourne plus
très rond et
un bouton de manchette
divorcé
je suis de la grande famille
des objets trouvés
dont on se contrefout
ceux que personne ne
viendra jamais réclamer
et pourtant j’en suis toujours
à espérer
que papa soit au moins
un petit peu
fier de moi
et que maman m’aime
malgré tout

En attendant le générique de fin
Parfois la vie m’emmerde
autant qu’un mauvais film
mais je ne suis pas du genre
à quitter la salle avant
la fin de la projection
est-ce seulement
pour éviter de faire chier
les gens sur les sièges
d’à côté ?

La solitude paisible
A l’hosto on demande des
chambres individuelles
on cherche des
appartements sans vis-à-vis
au restau on voudrait
la petite table à l’écart
dans les transports
on évite de se regarder
de se frôler et
dans l’air moite
de l’ascenseur bondé
on entend presque s’échapper
de nos corps pressés
le besoin violent
de retrouver enfin
un peu d’espace
regagner la solitude paisible
de nos parcelles de terrain très très vague

Extraits de ce petit recueil « Nos parcelles de terrain très très vague » édité chez Asphodèle-éditions et son site est ici.

Des mots une histoire ont repris

Des mots une histoire ont repris, toi tu dors la nuit moi j’ai de l’insomnie.


Tout est noir dehors et c’est encore l’hiver, je regarde le pré vert et je vois les juniors.
En sortant de l’école ils nous ont raconté ce grand chemin de fer qui les a emmenés tout autour de la terre dans un wagon doré. Tout autour de la terre ils ont pu admirer la mer qui se promenait avec ses crustacés, le grand poulpe argenté et ses saumons fumés.
Ils s’en furent dans le soir un très beau soir d’automne, hélas quand ils arrivent c’est déjà le printemps. Les feuilles qui étaient mortes sont toutes ressuscitées, les lilas, les rosiers, le muguet et les lys, tous sont parfumés.
Et ceux qui fabriquaient écoutaient la musique, dormaient leur content et mangeaient à leur faim, en dégustant en plus du fromage bien fait, un strict superflu.
Mais voilà le soleil, le soleil qui leur dit « prenez de la peine, la peine de vous asseoir, prenez un verre de bière si le cœur vous en dit ». Un peu désappointés sans être désolés, submergés d’émotion, ils tendent leur verre bien sûr et avalent la boisson, ils en reprennent et reprennent des couleurs, les couleurs de la vie. Alors toutes les bêtes, les arbres et les plantes, tous les enfants du monde se mettent à chanter, à chanter à tue-tête la vraie chanson vivante la chanson de l’été. Je les ai regardés et trinqué avec eux, et là-haut la lune m’a souri quand j’ai levé les yeux.

Pour répondre à Des mots une histoire chez Olivia Bellington, avec les mots proposés de la semaine… et une envie de Prévert en pensant à mes petits.

 

 

C’était l’hiver je m’en souviens

C’était l’hiver je m’en souviens.

C'était l'hiver je m'en souviens

Je m’en souviens c’était l’hiver, en janvier dernier ou celui d’avant peut-être.
L’air était froid, l’atmosphère un peu grise depuis des jours, la saison s’éternisait dans une langueur immortelle.
Le vent soufflait plus fort que d’habitude et soulevait les feuilles brunies par le temps, sèches et légères qu’il réduisait en confettis si petits, presque en poussière.
Et soudain il est arrivé sur le bord de ma fenêtre, écrasé par une grosse bourrasque et suffocant. Des sanglots soulevaient sa poitrine, mais il gardait les yeux vifs.
Il reprenait son souffle blotti contre le mur. Je n’osais bouger de crainte qu’il ne s’envole.
Des plumettes de son duvet dansaient sur son ventre et lui donnaient un air éméché. Il chavirait et tanguait d’une patte sur l’autre, bousculé par les rafales.
Des cris brefs et aigus émis du fond de sa gorge tels les sons sortis du violon d’un apprenti-musicien le faisaient se redresser. Je l’observais et l’admirais.
Puis il est finalement reparti et j’ai rêvé encore à lui pendant des heures en brodant ces quelques points.

Sur les consignes d’Estelle et pour l’Atelier sous les feuilles, je ne voulais pas parler de l’automne pour répondre avec ses mots choisis au défi d’A vos claviers #10 d’octobre.

Maîtres du jeu

Maîtres du jeu.

Maîtres du jeu


Mardi 6h55
Valise en main, elle se dirige vers l’autocar garé au milieu du parking. La porte ouverte, pourtant le chauffeur n’est pas là. Elle jette un œil alentour : personne. Rendez-vous fixé à 7h30, elle est en avance. Un peu anxieuse, comme chaque fois qu’elle emmène ses protégés en excursion, elle monte les marches du Mercedes. Un véhicule flambant neuf, ses mêmes vont être ravis ! Elle se retourne, tombe nez à nez avec un homme. Petit cri de frayeur.
– Pardon ! dit-elle en riant. Je ne vous avais pas entendu ! Vous devez être le chauffeur ?
Il se contente d’acquiescer.
– Sonia Lopez, l’éducatrice qui organise cette sortie. Enchantée !
Il saisit la main qu’elle lui tend, la serre un peu trop fort.
– Gilles.
– Ah… ? Votre patron m’avait parlé d’un Bernard quelque chose…
– Bernard a eu un malaise, je le remplace au pied levé.
– Pas trop grave, j’espère ?
– Quoi donc ?
– Le malaise…
– Pas sûr qu’il survive.
La jeune femme reste bouche bée.
– Je plaisante, précise le chauffeur avec un petit sourire.
Un type grand, mince, pour ne pas dire maigre, avec un visage taillé à la serpe. Qui la fixe droit dans les yeux. Ces yeux qu’il a clairs. Et fascinants.
– Comme la porte était ouverte, je me suis permise de monter.
Putain, ce regard… A tomber à la renverse. Fenêtre turquoise ouverte sur un abîme sans fond.
– Les gamins ne vont pas tarder, bavarde-telle pour dissimuler sa gêne.

Extrait de « Maîtres du jeu » de Karine Giebel, un tout petit recueil de deux nouvelles que j’aurais intitulé « frissons sous la chaleur ». Détente et fin de vacances.

C’était un joli restaurant indonésien

« C’était un joli restaurant indonésien bien situé, à l’intérieur spacieux et peu éclairé.

C’était un joli restaurant indonésien

Bougies, lumières indirectes, objets de bronze et de cuivre, renvoyaient des reflets parcimonieux sur les tables et les visages. Le long des murs, des silhouettes derrière les parois de toile projettent des ombres d’une troublante élégance. Pour les femmes, un avantage : le clair-obscur est clément avec les rides et autres imperfections. Pour les hommes, un avant-goût de victoire :on est déjà au lit, ou presque.

Elle avait choisi l’endroit pour une autre raison : les tables espacées ménageaient une vraie intimité. Elle ne voulait pas de témoins gênants pour la première rencontre. Curieusement, elle se sentait à l’aise, lui en revanche paraissait hors sujet. Elle savourait ce spectacle. Quel que soit le déroulement de la soirée, le contempler dans cette posture était un régal. »

et quelques chapitres et petits points plus loin :

« Quand le soleil se leva, il était un autre homme. Recroquevillé au fond d’une souche pourrie, recouvert de feuilles, il ne sentait plus les piqûres de moustiques ni les insectes qui grouillaient dans son froc. Enveloppé dans sa cape de pluie-indispensable dans la région- , il n’était plus qu’un élément parmi d’autres du bourbier.  »

Extraits de Congo Requiem de JC Grangé, lecture d’été, frissons d’un matin ensoleillé.

La première phrase d’un nouveau roman

La première phrase d’un nouveau roman

La première phrase d'un nouveau roman

« Je cherchais depuis six mois la première phrase d’un nouveau roman lorsque quelqu’un frappa à la porte.
Juillet et août avaient été si impitoyable que je me demandai si une seule personne avait eu le courage d’escalader les quatre étages pour débouler, ruisselant, sous mes tuiles, ici, dans ce four.
Ruisselant je l’étais moi-même depuis des semaines, sous les trente-cinq degrés immuables de mon appartement.
Malgré les dix douches quotidiennes mon cerveau s’était lui-aussi mis à fondre, et je mentais à mon éditeur au téléphone en lui répétant que ça avançait.
Pas le moindre premier mot d’un quelconque début d’histoire. Rien. Je n’avais plus rien à dire. »

Premiers mots de Lettre à mes tueurs de René Frégni, un peu de 2018, une lecture retrouvée suite à un jeu, sourire de début de journée.

La bête de Basse-ville

La bête de Basse-ville

La bête de Basse-ville

Le vent et la tempête faisaient rage cette nuit de la fin de novembre. Holmes et moi étions restés silencieux toute la soirée. Lui, occupé avec une lentille puissante à déchiffrer les restes d’une inscription d’origine sur un palimpseste. Moi, plongé dans un récent traité de phrénologie. Dehors le vent hurlait sur Baker Street tandis que la pluie frappait violemment les fenêtres. Il était étrange, ici, au cœur même de la ville, entouré de tous côtés par quinze kilomètres d’ouvrages bâtis de la main de l’homme, de sentir la poigne de la Nature.(1) Je me levai coinçant mon magazine sous mon coude gauche et me dirigeai vers la fenêtre pour regarder au dehors. Lorsque je passai derrière mon ami, je remarquai que sa tasse de porcelaine était encore pleine au bord de sa table de travail devant son microscope, et qu’un des tiroirs de droite, le plus bas, était resté entrouvert.
Mais la puissance des éléments déchaînés absorbèrent mon attention, et je portai mon regard sur la rue déserte. Les lampadaires espacés éclairaient la rue boueuse et le trottoir luisant disparaissant au bout de la rue sous les reflets d’une inondation naissante dans le virage en bordure du parc. Rien d’autre n’allait se passer par un temps pareil. Je m’étais retourné à nouveau vers l’intérieur. J’observais Holmes, il était resté ainsi plusieurs heures assis en silence, son long dos courbé en avant et sa tête inclinée sur sa poitrine,(2)  qui ressemblait étrangement à celle de cet animal dont il avait affiché une photo sur le mur face à lui.

Absorbés comme nous l’étions et au milieu des rugissements du vent, nous n’avions pas entendu les pas dans l’escalier :
– C’en est trop maintenant, ce sera pangolin au menu demain si ça continue !

La porte venait de s’ouvrir violemment poussée par Mrs Hudson apparemment excédée. Nous sursautâmes de pair et ni sa tasse, ni ma revue ne purent être retenues dans leur chute. Avec le même élan et dans un large geste, notre logeuse jeta ce qu’elle tenait en direction de Holmes : « Tenez, vos chères loques ! et pensez y demain, sinon… « . La porte se referma derrière la femme aussi subitement qu’elle ne l’avait ouverte.
Holmes tenait le projectile à deux mains, lui ravi et presque souriant, moi plutôt hébété par cette irruption subite. Le paquet sans ficelle ni corde était une de ses vestes de coupe ancienne que je lui connaissais et qu’il ne portait plus depuis longtemps mais qui avait souffert récemment sans aucun doute au vu de l’état du tweed et du nombre de rapiéçages. Je m’étais assis dans mon fauteuil un peu pétrifié de toute cette agitation :
– Pourquoi veut-elle cuisiner votre pangolin, Holmes ? Pauvre Mrs Hudson ! Que lui est-il passé par la tête ?

Holmes ne fit aucune allusion à l’affaire et comme à son habitude sembla perdu dans ses pensées. (3) Il déposa ce qu’il tenait au pied de son bureau, se pencha dans son tiroir pour en ressortir aussitôt un genre de panier carré qu’il tenait par deux grandes anses de chaque côté and last, but not least qui contenait d’autres vestes mises en boules et sérieusement défraîchies.
– Il faut que je vous montre ceci, dit Holmes en s’approchant de moi. Le tissu se mit à bouger, je vis le visage de mon ami s’éclairer pendant que mes yeux s’agrandissaient de surprise. Il découvrit un pan de la veste qui abritait un autre pangolin, mais bien plus petit que celui qui lui avait servi de couvre-chef, il y a quelques semaines.(4)  L’esprit passablement confus mais une petite flamme renaissant au cœur,(5) je regardais Holmes, béat, et lui me regardait comme sil m’avait fait la plus grande des farces.
– C’était une pangoline ? articulais-je
– Et nous allons sauver l’espèce !
– Mais alors pourquoi notre cuisinière parle-t-elle de les cuisiner ?
– Une affaire élémentaire mon cher Watson, s’exclama Holmes avec chaleur en sautant sur ses pieds.(1) « J’ai demandé au jardinier d’apporter de la nourriture pour ces bêtes et chaque jour, il dépose des fourmis dans le hall, dans ma vieille veste que vous voyez là rendue étanche par son épouse dans une sorte de raccommodage à sa façon », continua-t–il en s’activant à ramasser les débris au sol et tout en présentant la veste entrouverte aux deux animaux gourmands.
Aucune fourmi ne pouvait s’échapper bien loin aussitôt happée par une immense langue, et en peu de temps, tout fut avalé. Les bêtes se nichaient dans le tweed le coupant un peu plus de leurs écailles.
– J’ai prévenu notre logeuse de cette naissance et de ma demande à Bannister, ajoutait Holmes. Mrs Hudson était fière d’être dans la confidence et se sentait utile à la planète mais elle m’a mis en garde, elle tient à garder la maison propre et impeccable. Le jardinier, lui, serait bien venu jusqu’ici mais l’accès aux étages lui est interdit avec ses bottes. Si bien que quand j’oublie l’heure et laisse passer le temps et qu’elle aperçoit ce sac d’insectes dans le hall, elle disjoncte un peu. Mais ne vous en faites pas, dans une demi-heure notre dîner sera prêt. »

Pendant que Holmes allumait sa pipe à nouveau perdu dans ses pensées, le regard vague fixé sur ces deux bestioles repues, je mis le feu aux brindilles préparées dans la cheminée qui craquaient en s’enflammant rapidement. Mon ami avait raison, car je sentais déjà le fumet du velouté de pois et lard.

  • (1) Le pince-nez en or (ou presque), Sir Arthur Conan Doyle
  • (2) Les hommes dansants, Sir Arthur Conan Doyle
  • (3) Les trois étudiants, Sir Arthur Conan Doyle
  • (4) Breakfast Tea, Ecriturbulente
  • (5) L’entrepreneur de Norwood, Sir Arthur Conan Doyle

écrit pour participer à l’Agenda Ironique de Juillet proposé cette fois-ci par Palimpzeste.

Se mettre à nu

Se mettre à nu… c’est pas facile, j’ai hésité bien entendu. Je ne voulais pas être vue.

Se mettre à nu

Le bon moment j’ai attendu. Turlututu chapeau pointu, je ne sais comment ce jour est venu.

Je n’avais pas mis mes bas et je sortis une jambe: elle fut gelée. Puis j’ai tendu un bras et j’ai pris froid. Et là j’ai toussé mouché craché… ça a continué et bien duré deux ou trois mois.

J’ai réessayé en juin et enlevai mes lunettes. Sans elles rien était net. Je voyais trouble mais j’étais bien. Je restai au dehors, je me sentais pousser des ailes, j’étais légère comme un oiseau dans l’air.

L’air de rien, toujours en juin il faisait chaud, j’ai quitté le haut et montré mes seins. Juste un collier au ton bleuté autour du cou. Collet monté, me direz-vous. Pourquoi pas bien ? Et du coup, si peu vêtus, les autres aussi. Combien ? qu’importe le nombre et les formes, ceux-ci étaient gros tant pis et ceux-là tous riquiqui.  Dommage, aurais-je du cacher les miens ? Non ma foi, c’est chouette ainsi et si tout va bien j’enlève le bas demain.

Se mettre à nu

Oser et divaguer pour répondre à Valentyne et l’agenda ironique et sourire avec une page de mon body-flip-book.

L’été de Théodore de Banville #6

L’été de Théodore de Banville #6

L'été de Théodore de Banville #6

Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.
Il brûle tout, hommes et choses,
Dans sa placide cruauté.

Il met le désir effronté
Sur les jeunes lèvres décloses ;
Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.

Roi superbe, il plane irrité
Dans des splendeurs d’apothéoses
Sur les horizons grandioses ;
Fauve dans la blanche clarté,
Il brille, le sauvage Été.

 

Ce sera ma participation aux poésies du jeudi chez Asphodèle (et plutôt ici, chez Martine) et au défi du fil DDF#6, avec cette application brodée du bleuet qui arrive à sa fin, le matelassage est pour bientôt, et cet ouvrage ira rejoindre ma collections de fleurs, mon herbier très spécial.

 

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Si je gagne au loto

Si je gagne au loto, je serai heureuse. Oui, je serai heureuse, parce que je sais ce que c’est. Nous avons gagné une voiture. C’était il y a une quinzaine d’années, nous avions gagné une 106 blanche. Après avoir acheté un seul carton de loto, à la sortie d’un supermarché. C’était d’ailleurs inhabituel, d’aller dans cet endroit. J’avais juste envie d’une déchiqueteuse ou broyeuse de déchets verts, et profité des soldes. « Il y a de nombreux beaux lots à gagner » avait-il ajouté, celui qui nous le proposait, avec un joyeux sourire en notant nos nom et adresse derrière le carton. Nous avions souri, n’y croyant pas trop, plutôt contents d’avoir fait notre BA au vu du prix du carton…

Si je gagne au loto, je serai heureuse, encore une fois, bien sûr. Mais est-ce que ça peut se produire plusieurs fois de gagner le 1er gros lot de l’Ultime Partie? Pour gagner il faut jouer, d’abord J’ai encore une fois acheté un carton cette année… pas pour gagner, bien sûr, juste en pensant à la bouille que feront les autres gagnants qu’en ils apprendront que ce sont eux cette année…

C’est un rêve qui se réalise quand on ne l’attend plus. Un peu comme habiter un château, ou une maison de rêve…

Si je gagne au loto

qu’on aurait construit avec de petits moyens…

Si je gagne au loto

et dont la porte s’ouvre enfin…

Pour répondre avec un grand sourire aux  53 billets en 2015 chez Agoaye en toute liberté.

Le poète venait chaque soir poétiser un peu

Le poète venait chaque soir poétiser un peu, lui caresser le poil et changer son foin.
Il vérifiait toujours avant de le quitter que le clapier fut bien fermé.
– Tu as la belle vie Lapin, disait-il tâtant l’animal et rêvant de festin.
Presque sans respirer, il se laissait bercer des mots doux du gardien,
n’imaginant pas une autre vie et ne sachant parler, son esprit fugue et s’abstrait aux siens.
Un volatile au merveilleux plumage venait à son tour chaque matin.
Il savait se montrer, examinait le coin, s’approchait du grillage et s’accrochait, grattait dans la paille et picorait le grain.
– Tu as la belle vie Lapin, je te le dis, ne rêve pas d’autre chose. 
Ce matin-là, le souffle court, l’oiseau moins vaniteux parlait de cavale…
– Tu sais, l’automne arrive et les chasseurs aussi. Non! pas de voyage… d’envolée du nid pour échapper aux balles. Ça sent la poudre, là-bas… le cri des fusils a pris mes petits…
Soudain il envie la cage et inspecte l’endroit… de la place, il en voit et parle de partage à l’autre, il y croit si des fois…

Le poète venait chaque soir poétiser un peu

Oiseau a-t-il ouvert la cage? Lapin s’est-il sauvé ou bien est-il resté? et à eux deux, font-ils bon ménage? Poète-gardien est-il chasseur? et le chasseur a-t-il du cœur? Je n’en sais rien, je manque de mots pour les Plumes 46 de Novembre chez Asphodèle.

Aux âmes sœurs et jumelles

Aux âmes
Sœurs et jumelles
Pour un sourire et un regard
Heureuses lectures qu’elles vont avoir
On sait quand, mais on ne sait d’où
De toute part, d’un peu partout
Et sans se voir, elles vont parler
L’une et l’autre écrire ici pour elles
Elles aiment
… se retrouver.

Aux âmes sœurs et jumelles

Aujourd’hui, c’est la poésie du jeudi chez Asphodèle de ma composition comme elle le demandait, sous forme d’acrostiche, en toute liberté.