Cocooning

Cocooning – alors j’ai pensé illico knit mug, oui, j’allais tricoter un gilet pour mon mug, depuis le temps que j’en avais envie, juste essayer par plaisir.

Cocooning

… et voilà, un petit reste de laine, une dizaine de mailles sur des aiguilles n°7, filent et courent les mailles et la laine… 2 brides et 2 boutons pour terminer ce cache-col knit mug… amusant et plaisant… juste par plaisir et pour rire.

J’ai fini mon café, et mangé tous les biscuits; j’ai secoué ma serviette par la fenêtre et laissé les miettes aux oiseaux…  C’était cocooning du jour pour répondre au challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian, et la photo du lundi.

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Quelques épisodes de Noël de mes séries préférées

J’ai revu avec beaucoup de plaisir quelques épisodes de Noël de mes séries préférées.

D’abord Monk, quand il devient l’ennemi public numéro un des enfants de San Francisco lorsqu’il tire sur un homme déguisé en Père Noël. Il aura bien du mal à démontrer que le Père Noël l’avait menacé en premier lieu et qu’il a riposté par légitime défense… C’est dans l’épisode 10 de la saison 6.

Et puis dans l’épisode 9 de la saison 4: C’est Noël et une petite fête est donnée au commissariat de police. Chacun des policiers doit offrir un cadeau à l’un de ses collègues ; la détermination des cadeaux a été faite aléatoirement en piochant les noms dans une urne. Une bouteille de porto est offerte anonymement au capitaine Stottlemeyer, mais celui-ci la remet à son collègue Terry, qui en boit une gorge. Terry s’effondre et meurt peu après : le vin était empoisonné. Qui voulait tuer le capitaine ? Peut-être une vengeance du frère Prager  dont son frère a été tué par le capitaine lors d’une fusillade. Monk a des doutes sur la culpabilité de Prager, mais ce dernier se cache. Monk se déguise en Père Noël et Nathalie en lutin pour faire parler sa fille. On ne tarde pas à le retrouver. Pendant son interrogatoire, Monk découvre un élément qui innocente Prager et qui accuse un policier du commissariat…

Et dans la saison 5 épisode 9, également: Kenneth Woods reproche à son associé Ben Glaser, venu lui rendre visite en camion d’avoir détourné de l’argent sur certaines pièces de moteur. Il ouvre le capot pour lui montrer l’outrage, mais sa cravate aux décors de Noël se prend dans le moteur et se met à l’étouffer. Au lieu de l’aider, Glaser lui fait perdre l’équilibre. À ce même moment, le père de Monk, Jack, qui avait quitté le foyer sans rien dire alors qu’Adrien était tout petit, a été arrêté pour s’être disputé avec un agent suite à une verbalisation, et il demande à le voir. Adrien le libère, mais Jack, routier chez Glaser et Woods, doit partir pour des livraisons urgentes : Adrien, après bien des hésitations, décide de partir l’accompagner pour en apprendre plus sur lui. La livraison en question consiste à distribuer des cadeaux à des orphelinats. Les cadeaux ne conviennent pas du tout à des enfants, et l’itinéraire imposé est absurde. Il n’en faut pas plus à Adrien pour se rendre compte qu’il y a une affaire louche, en même temps qu’il apprend à connaître son père peu à peu.

Quelques épisodes de Noël de mes séries préférées

Et c’est avec autant de plaisir que j’ai suivi les épisodes de Downton Abbey.

Dans l’épisode 9 de la saison 2, on prépare Noël. Les domestiques dressent et décorent un immense sapin dans le hall. Lorsque les cadeaux sont distribués, Lady Mary offre à Anna un magnifique bijou en or. Edith tente de revoir Anthony Strallan, mais celui-ci se dérobe et décline l’invitation à la chasse au faisan du Nouvel An. On accueille pour l’occasion Lord Hepworth, le soupirant de Lady Rosamund qui n’est en réalité qu’un coureur de dot, elle le surprendra quelques jours plus tard avec sa femme de chambre. À la fin de la soirée, Mary sort sur le seuil de Downton, alors que volent des flocons de neige et Matthew la rejoint. Il lui demande de l’épouser. Lady Sybil Crawley et Tom Branson, n’apparaissent pas dans l’épisode, mais on apprend, par une lettre que reçoit Cora, qu’ils sont maintenant mariés et que Sybil est enceinte.

Et puis il y a l’épisode 9 de la saison 5, où Lord et Lady Grantham répondent donc à l’invitation de Lord Sinderby, beau-père de Rose, à une partie de chasse au château de Dancaster. Atmosphère tendue car le majordome méprise Lord Sinderby pour ses origines et Tom parce qu’il a été chauffeur… Mary et Edith, poussées par Tom, font la paix autour de la mémoire de Sybil. Après maintes recherches pendant leurs jours de congé, Molesley et Baxter ont trouvé le pub où Bates a déjeuné à York le jour du meurtre, Robert les remercie chaudement, il va agir en conséquence. Le 24 décembre, il annonce à tous le départ de Tom et manifeste reconnaissance et affection à son beau-fils, très ému aussi. Quant à Carson, tout intimidé, il demande Mrs Hugues en mariage, elle accepte de grand cœur. Bates surgit et part avec Anna fêter Noël dans leur cottage

On s’attache aux personnages et je les ai revus pour un grand moment de détente dans l’ultime saison… l’avez-vous suivie? Carson et Mrs Hugues sont mariés… l’ulcère de Lord Grantham l’oblige à rester au repos… je vous le laisse découvrir…

Voici quelques épisodes de Noël de mes séries préférées pour répondre au challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian.

Joyeux Noël – La nichée sous le portail

Je vous souhaite un très Joyeux Noël – La nichée sous le portail

Si tu entres dans l’église va, et regarde doucement sous la vieille voûte grise ce petit nid innocent.
Aux grands temples où l’on prie, le martinet, frais et pur, suspend la maçonnerie qui contient le plus d’azur.
La couvée est dans la mousse du portail qui s’attendrit ; elle sent sa chaleur douce des ailes de Jésus-Christ.
L’église où l’ombre flamboie, vibre, émue à ces doux bruits ; les oiseaux sont pleins de joie, la pierre est pleine de nuit.
Les saints, graves personnages, sous les porches palpitants aiment ces doux voisinages du baiser et du printemps
Les vierges et les prophètes se penchent dans l’âpre tour sur ces ruches d’oiseaux faites pour le divin miel : amour
L’oiseau se perche sur l’ange ; l’apôtre rit sous l’arceau, – bonjour saint ! dit la mésange le saint dit  » Bonjour, oiseau  »
Les cathédrales sont belles et hautes sous le ciel bleu ; mais le nid des hirondelles est l’édifice de Dieu


Pour ce jour de Noël, j’ai choisi ce poème de Victor Hugo et ma broderie appliquée illustre le défi des oiseaux pour Albine, toute l’année je me suis inspirée des dessins de Geninne.

Sire Oiseau vint dire à la poule

Un matin, Sire Oiseau vint dire à la poule : « Poule, tu as des ailes, pourquoi ne peux-tu pas prendre ton envol comme je le fais ?
— Parce que je n’en suis pas capable », répondit la poule.
L’oiseau reprit : « Pourquoi parler ainsi ? Tu as des pattes, des ailes comme les miennes et tout ce qui est dans mon corps est aussi dans le tien. »
La poule, vexée, se fâcha et ne voulut plus écouter les paroles de l’oiseau : « Va-t’en, dit-elle, va-t’en coucher dans le désert, laisse-moi dormir dans la maison ; je n’apprécie pas le langage que tu me tiens.
— Puisque tu ne veux pas entendre mes paroles, continua l’oiseau, demain les gens te prendront, te tueront et mangeront ta chair. On dirait que tu n’as pas d’intelligence. Alors que je viens t’apprendre la sagesse, tu me repousses. Bientôt, lorsque tu verras les gens venir pour te tuer, peut-être que tu y penseras. » La poule répondit : « Va-t’en, laisse-moi, je n’ai que faire de toi.
— Très bien », dit l’oiseau en partant se percher sur un arbre.

Sire Oiseau vint dire à la poule

Dès l’aurore, le maître de maison se leva et saisit un bâton pour tuer la poule. À sa vue, celle-ci prit son vol, traversa la maison de son maître en poussant des plaintes : « Ce que l’oiseau m’avait prédit hier est arrivé, alors que j’ai refusé de l’écouter »
L’oiseau, toujours perché sur son arbre, dit à la poule : « Entre dans les herbes, car si ton maître te voit, il te tuera. Quand tu seras au milieu de la verdure, ne bouge pas, reste tranquille. »
Elle l’écouta et s’enfuit dans le fourré. L’homme chercha dans l’herbe après elle, sans succès. Fatigué, il rentra chez lui. En le voyant partir, la poule sortit des herbes.

Elle revint vers l’oiseau qui lui donna de nouveaux conseils « S’il vient pour te tuer, ponds un œuf. Quand il le verra, il sera ravi et pensera que tant que la poule pond des œufs, elle n’est pas bonne à tuer. Mais il prendra l’œuf et s’en ira, le fera cuire avec du sel et le mangera. Chaque matin, il viendra chercher à l’endroit où tu pondras un œuf. Voilà le conseil que je te donne, ne l’oublie pas.
— Je te remercie, Sire oiseau, répondit la poule, je ferai ce que tu m’as recommandé, aujourd’hui, demain, jusqu’à ma mort. Je te remercie beaucoup. »
L’oiseau ajouta : « Si tu écoutes mes paroles, les gens n’auront plus envie de te tuer. » Puis il s’en alla.

Finalement, j’hésite encore pour le repas de Noël, entre la poule et le lapin, gibier à plumes ou à poils, dites, vous ne pourriez pas me conseiller?

Gourmandises

Gourmandises aux graines de lin et carvi sur pâte feuilletée, avec un emporte pièce en forme d’étoile, pour cette fois-ci. Demain j’utiliserai peut-être celui en forme de sapin. Je les ai enfourné 15minutes pendant que je préparais le cidre chaud.

Gourmandises

Un oiseau était sur le bord de la fenêtre, j’ai posé mon aiguille et mon dé le temps de l’admirer. Quand il s’est envolé, tout était prêt à partager et déguster en pensant à vous. J’ai savouré aussi, ci et ça pour le plaisir et le challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian.

Mon Noël de rêve

Mon Noël de rêve, rien à voir avec Un Noël de rêve de Glenn Beck.

Mon Noël de rêve, c’est le Noël que je vais vivre cette année avec mes tous premiers petits enfants, et avec tous mes enfants! Que dire d’autres? que je suis aux anges? bien sûr! et je continue ma collection d’histoires d’oiseaux.

C’est l’histoire d’une toute petite fille, Mona, qui a huit ans et qui aime la danse et les dictées. Elle va aussi au parc avec son papa le dimanche et sa maman qui est enceinte. Mona a un oiseau, un gros oiseau noir qui la suit partout.

L’oiseau s’est perché sur son épaule, un jour, alors qu’elle n’avait que trois ans. Comme quelques autres enfants dans son école, Mona a appris à vivre avec l’oiseau. Elle sait qu’à cause de lui, elle habite chez sa tante et que son papa a du mal à trouver du travail. Ses parents ont quitté leur pays en guerre…

Pour connaitre la suite de cette histoire si simple, si vraie, et plaisante cliquez sur L’oiseau de Mona pour feuilleter cet album.

Pour répondre à la 52ème des  53 billets en 2015 chez Agoaye.

La mort du bouvreuil

La mort du bouvreuil

Le fusil d’un chasseur, un coup parti du bois
Viennent de réveiller mes remords d’autrefois…

La mort du bouvreuil

L’aube sur l’herbe tendre avait semé ses perles,
Et je courais les prés à la piste des merles,
Écolier en vacance: et l’air frais du matin,
L’espoir de rapporter un glorieux butin,
Ce bonheur d’être loin des livres et des thèmes
Enivraient mes quinze ans tout enivrés d’eux-mêmes.
Tel j’allais dans les prés. Or, un joyeux bouvreuil
Son poitrail rouge au vent, son bec ouvert et l’œil
En feu, jetait au ciel sa chanson matinale
Hélas! qu’interrompit soudain l’arme brutale.
Quand le plomb l’atteignit, tout sautillant et vif,
De son gosier saignant un petit cri plaintif
Sortit, quelque duvet vola de sa poitrine;
Puis, fermant ses yeux clairs,quittant la branche fine,
Dans les joncs et les buis de son meurtre souillés,
Lui, si content de vivre, il mourut à mes pieds!

Ah! d’un bon mouvement qui passe sur notre âme,
Pourquoi rougir? La honte est au railleur qui blâme.
Oui, sur ce chanteur mort pour mon plaisir d’enfant,
Mon cœur, à moi chanteur, s’attendrit bien souvent.
Frère ailé, sur ton corps je versai quelques larmes,
Pensif, et m’accusant, je déposai mes armes.
Ton sang n’est point perdu. Nul ne m’a vu depuis
Rougir l’herbe des prés et profaner les buis.
J’eus pitié des oiseaux et j’ai pitié des hommes.
Pauvret, tu m’as fait doux au dur siècle où nous sommes.

Auguste Brizeux ( 1803 – 1858 ).

J’aime écouter et lire les poèmes, les contes et les histoires, et plus encore en cette période de fin d’automne où la nuit tombe vite, alors je continue de parler d’oiseaux…

Quel déchirement

Quel déchirement pour les deux jeunes oies quand les deux clans décidèrent finalement de se séparer. Mais elles ne pouvaient se résoudre à quitter leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs oncles et tantes… La veille du départ des partisans du retour vers le Nord, Alberto et Yolanda se retrouvèrent seuls auprès d’une petite mare. Là, ils osèrent enfin s’avouer leur amour… et leur tristesse de se quitter. Ils rêvaient d’un endroit, où l’hiver serait doux et l’été agréable. Un été comme dans le Nord, et un hiver comme dans le Sud. Petit à petit, une idée germa dans leurs esprits qui devait leur permettre de rester ensemble malgré tout… Tout excités, ils s’envolèrent à tire d’aile pour revenir auprès des autres oies sauvages. Il fallait convaincre les autres et, chacun de son côté, commença à parler à son clan. Ce ne fut pas facile.

Mais le lendemain, au moment où le grand envol était prévu, toutes les oies étaient là. Certaines hésitaient encore, se demandaient que faire et tournaient en rond… Après tout, Alberto et Yolanda n’avaient-ils pas raison ? Pourquoi devaient-elles vraiment choisir entre le froid glacial et l’été torride ?

Finalement, elles avaient adopté la solution originale proposée par Alberto et Yolanda. Vivre l’hiver dans le Sud, et l’été dans le Nord… Faire deux migrations dans l’année, qu’était-ce après tout, comparé aux souffrances de climats trop durs ?

Alberto et Yolanda étaient fous de bonheur. Ils allaient pouvoir passer le reste de leur vie ensemble, sans plus jamais se quitter !

Ils fondèrent d’ailleurs une jolie famille et eurent beaucoup d’oisons, tous plus mignons les uns que les autres… Et c’est depuis ce jour, et grâce à l’ingéniosité de deux oies amoureuses, que les oies sauvages s’envolent en automne pour profiter d’un hiver clément dans le Sud, et qu’elles reprennent le chemin de leur migration vers le Nord, le printemps venu, pour vivre un doux été…

Quel déchirement

C’est sûrement pour ne pas les oublier que nous avons pris l’habitude d’en manger une à Noël.

Quel déchirement, car c’est la fin de l’histoire dont j’ignore le nom de l’auteur.

En attendant la suivante, il me faut continuer à décorer la maison… quelques rubans pour décorer une boule, un sapin en tissu tout petit et bien moelleux et quatre bonhomme de neige couvrent un patchwork… pour répondre au challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian.

Alors commença le voyage le plus long jamais entrepris

…Alors commença le voyage le plus long jamais entrepris par les oiseaux. Ils volaient des jours entiers avant de se poser quelques heures sur un lac ou un étang afin de se reposer et de trouver de quoi se nourrir. C’était très dur pour les petites oies, mais Alberto et Yolanda volaient côte à côte et s’encourageaient lorsque leurs ailes se faisaient lourdes.

Un soir, alors qu’ils avaient volé plus longtemps encore que les jours précédents, leurs efforts furent récompensés. Leurs parents annoncèrent qu’ils étaient arrivés dans leur nouveau lieu de vie. Alberto était bien trop fatigué pour s’en réjouir, et il s’endormit sur le champ. Mais le lendemain matin, quelle surprise il eut en ouvrant les yeux !

Sous ses yeux ébahis s’épanouissaient des fleurs aux couleurs éclatantes et aux parfums enivrants, des arbres qu’il n’avait jamais vus, et les eaux étaient d’un bleu turquoise… Yolanda le rejoint et ils partirent à la découverte du pays du soleil.

Leur automne se passa ainsi, de surprise en surprise et de découverte en découverte. Quant à l’hiver, il n’aurait pu être plus beau. Les températures étaient douces, il n’y avait ni neige ni pluie glacée, l’eau regorgeait toujours de nourriture, et le vent tiède les portait délicieusement dans les airs… Quelle chance ils avaient d’être ici, loin des terres froides du Nord !

Le printemps revint à son tour. Yolanda et Alberto étaient des oies adultes maintenant, et ils devraient bientôt trouver un partenaire pour la vie, afin de fonder une famille et avoir de petits oisons… Ils passaient de plus en plus de temps ensemble, et il semblait que rien ne pourrait jamais les séparer ! Leur amitié se transformait en un bel amour, qui grandissait de jour en jour. Mais ils étaient bien trop timides pour avouer leurs sentiments véritables. Alors ils se contentaient de profiter du jour présent aux côtés de leur âme sœur…

C’est donc ensemble qu’ils virent le soleil briller de plus en plus haut dans le ciel, de plus en plus fort. La chaleur devint torride. Le soleil semblait ne jamais vouloir se coucher, et même les nuits, la chaleur devenait insupportable ! Les oies étaient accablées par ces températures qui ne baissaient pas, et chercher leur nourriture devenait de plus en plus difficile lorsque bouger sous la chaleur accablante était déjà un supplice. Même les eaux du lac ne les rafraîchissait plus. Au contraire, sous l’effet de la chaleur, elles étaient devenues vaseuses… L’été dans le Sud fut aussi difficile à vivre que l’hiver dans le Nord.

Alors commença le voyage le plus long jamais entrepris

Alors certaines oies sauvages commencèrent à parler d’un retour vers le Nord, afin d’échapper aux chaleurs torrides. Les autres ne voulaient pas en entendre parler. C’était à en perdre la boule. Elles ne voulaient plus jamais vivre un hiver glacial. Au bout de quelques jours, la colonie était divisée en deux clans opposés. Les uns voulaient retourner vivre dans le Nord, les autres tenaient à rester dans le Sud.

Malheureusement, les parents de Yolanda faisaient partie des premiers, et les parents d’Alberto des seconds… Alors lorsque les deux clans décidèrent finalement de se séparer pour fonder deux colonies distinctes, qui s’installeraient où elles le souhaitaient, Yolanda suivit sa famille pour le long vol du retour vers le Nord, tandis qu’Alberto restait avec les siens près du lac du Sud…. (à suivre)

J’ai décidé de raconter des histoires durant ce mois de décembre, en toute liberté et un brin de liberté.

C’est l’histoire de deux petites oies sauvages

C’est l’histoire de deux petites oies sauvages. Yolanda et Alberto étaient aussi gentilles l’une que l’autre. L’année précédente, elles étaient sorties de leur œuf à quelques jours d’intervalle, et comme leurs parents nichaient près du même lac, elles ne s’étaient plus quittées.

Leur premier printemps fut absolument merveilleux. Tous deux avaient appris à nager sur les eaux du lac, c’était délicieux de patauger dans l’eau fraîche et claire, d’observer les poissons, de jouer entre les roseaux. Les deux amis avaient appris à voler, d’abord maladroitement, puis de façon de plus en plus assurée.

L’été qui suivit fut tout autant agréable. Ils volaient ensemble de longues heures au-dessus des forêts vertes et fraîches et des prairies fleuries. Ils faisaient la sieste à l’ombre des hautes herbes près du lac ou visitaient de petits étangs voisins…

Mais durant l’automne, les jours ne furent pas si beaux. La nature peu à peu changea : les arbres prirent des couleurs flamboyantes avant de perdre leurs feuilles, le soleil se cachait plus souvent, des pluies froides les obligeaient à rester blottis près de leurs parents… Le vent se gonfla de grosses bourrasques qui les faisaient chavirer dans les airs.

Et lorsque l’hiver survint, ce fut vraiment affreux : la neige recouvrit tout, cachant les graines et les herbes qu’ils auraient pu manger. La faim les tenaillait, le froid glacial les pétrifiait, le vent les faisait souffrir… Des jours plus affreux succédaient aux jours affreux. Plus d’une fois, Yolanda et Alberto avaient froid et leurs parents les serraient contre eux pour les protéger du gel et de la neige, ils leur abandonnaient les minuscules morceaux de nourriture difficilement trouvés…

Heureusement, le printemps revint, et la vie reprit son cours. Mais la colonie d’oies sauvages n’était plus aussi insouciante que l’année précédente. Yolanda et Alberto reprirent leurs promenades sur le lac, leurs vols au-dessus des forêts, mais ils assistaient aussi à de longs conciliabules entre les oies adultes. Toutes semblaient graves…

Un soir, alors que l’automne revenait, les parents de Yolanda lui expliquèrent qu’après de longues discussions, la colonie avait décidé de se déplacer vers le sud, dans un pays où le froid n’existait pas et où la nourriture ne manquerait pas. La vie y sera plus belle…

Et la bonne idée m’en a pris de faire cuire ces petits cakes pour répondre au challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian. Allez voir aussi là, Syl prépare de très bonnes choses.

 

Une lumière les avaient éclairés

… Une lumière les avaient éclairés. Les oiseaux eurent une nouvelle idée et décidèrent, sur le champ, d’une nouvelle condition d’élection : le roi serait celui qui saurait pénétrer le plus profondément dans la terre. Et tout cela, en plein jour. C’est ce que j’ai compris, et j’ai bien ri.

C’était vraiment drôle de voir l’oie battre l’herbe avec sa large poitrine. Et le coq, qui s’efforçait de creuser un petit trou dans le sol. Le sort le plus cruel fut réservé au canard qui sauta dans la mare et resta très longtemps le derrière en l’air croyant que le sol y était plus tendre, n’y arrivant pas, il rejoignit les oiseaux en clopinant et se lamentant « quelle débâcle, quel spectacle ! »

Le tout petit oiseau trouva en attendant un trou creusé par une souris et s’y blottit « je suis le roi ! je suis le roi ! C’est bien moi cette fois ! » Les autres piaillèrent encore plus fort « toi notre roi, jamais ! espèce de mauviette ! » et, sans se concerter, ils décidèrent pourtant ensemble de l’emprisonner où il était et l’y laisser pour le restant de sa vie.

Ils confièrent la garde au hibou auquel ils recommandèrent que, pour rien au monde, il ne devait laisser le tricheur s’échapper. Le jour baissa, la lumière aussi et la nuit tomba.

Une lumière les avaient éclairés

Les oiseaux fatigués par ces épreuves rentrèrent chez eux. Le hibou resta tout seul près du trou, immobile, à le fixer de ses yeux énormes. Il fut gagné par la fatigue et pensa tout haut presqu’en ronronnant « je peux fermer un seul œil et surveiller de l’autre. Il veillera pour éviter que ce roitelet infâme ne puisse s’enfuir » Il ferma donc un œil et guetta de l’autre. Le petit oiseau coquin essaya bien de sortir la tête du trou, mais le hibou s’approcha vite et força l’autre à rentrer immédiatement. Puis le hibou ouvrit l’œil fermé et ferma l’autre, et se promit de faire ainsi toute la nuit. Mais une fois, il ferma l’œil ouvert avant d’ouvrir l’autre. Les deux yeux ne furent fermés qu’un instant, tout juste. Le roitelet s’en aperçut et s’enfuit aussitôt.

Depuis le hibou ne peut plus sortir à la lumière du jour, car les autres oiseaux lui en feraient voir de toutes les couleurs. Il ne sort que la nuit et chasse les souris. Le petit roitelet préfère, lui, ne pas se montrer car il ne veut plus risquer de se faire rattraper. Il se cache, se faufile dans les haies et il crie quand il se sent en sécurité « je suis le roi, je suis le roi, le roi c’est moi ! » et les autres se moquent et lui répondent « roitelet, roitelet, tu te caches dans les haies »

Je prends le temps de les écouter maintenant et je peux entendre les oiseaux parler. C’est l’alouette la plus heureuse, c’est elle qui le dit quand elle monte vers le ciel aux premiers rayons du soleil au printemps et grisolle « quelle joie, que la terre est belle, quel bonheur de vivre sur elle »

Écoutez les oiseaux autrement maintenant. Avec ce conte des frères Grimm c’est ma participation au challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian. J’ai préparé ma petite lumière de Noël pour ce défi du lundi. Et pour les amateurs de FB, c’est ici.

Un marathon chez les oiseaux

… C’était organisé comme un marathon chez les oiseaux. Ils étaient tous déchainés et tout allait s’enchainer, les épreuves comme les épisodes d’une série TV…

…L’assemblée générale décida que le roi serait l’oiseau qui volerait le plus haut. Une rainette cachée dans un buisson coassa « quelle idée insensée, bête à pleurer ! » car elle pensait qu’une telle élection n’apporterait que des embêtements. Une corneille eut tôt fait de la faire taire et croassa qu’il n’y aurait pas de vacarme et que la compétition serait « très belle, très belle !»

Les oiseaux rassemblés décidèrent qu’ils partiraient tous à l’aube pour qu’aucun ne puisse crier en cherchant des excuses « j’aurais sûrement pu voler plus haut encore mais la tombée de la nuit m’en a empêché »

C’est ce que je comprenais à ce que je les entendais.

Lorsque le départ fut donné, tous les oiseaux rassemblés se dirigèrent vers le ciel. Des nuages de poussière montèrent des champs, on entendit un bourdonnement intense, le battement des ailes, des soufflements et des sifflements et, à première vue, on aurait pu croire qu’un gros nuage tout noir s’élevait vers le ciel à toute vitesse. Les petits oiseaux furent vite à bout de souffle et prirent du retard. Puis, ne pouvant plus continuer, ils redescendirent au sol. Les oiseaux plus grands tinrent le coup plus longtemps, mais aucun ne peut égaler l’aigle qui montait toujours plus haut et encore et encore, et il aurait presque pu crever les yeux du soleil.

Lorsqu’il aperçut que les autres n’arrivaient pas à le suivre, il se dit « pourquoi monter plus haut encore, puisqu’il est clair que le roi c’est moi ! » et il descendit lentement jusqu’au sol. Les oiseaux se mirent aussitôt à l’acclamer « c’est toi qui seras notre roi, car aucun de nous n’a pu monter aussi haut que toi ! »

« Sauf moi » s’écria le petit oiseau sans nom. En effet, il s’était caché avant le départ de la course entre les plumes de la poitrine de l’aigle et n’étant pas fatigué, il s’envola et monta si haut qu’il pouvait apercevoir le bon Dieu assis sur son trône céleste. Ayant atteint cette hauteur incroyable, il replia ses ailes, descendit jusqu’au sol et cria d’une voix sifflante « Je suis le roi ! je suis le roi ! le roi c’est moi ! » « Toi, notre roi ? jamais, espèce de tricheur ! » s’écrièrent tous les autres oiseaux en colère. Et, sur le champ, ils décidèrent d’une nouvelle condition d’élection : le roi serait celui qui saurait pénétrer le plus profondément dans la terre… (à suivre)

Un marathon chez les oiseaux

… C’était organisé comme un marathon chez les oiseaux. Ils étaient tous déchainés et tout allait s’enchainer, les épreuves comme les épisodes d’une série TV… j’aurais pu vous dire que, moi, pour les séries TV, je préfère Columbo et Arabesque, les James Bond et Millénium pour le challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarianje vous dirai simplement que mes deux épisodes préférés sont la venue au monde de mes deux petits, l’un en mars et l’autre en août…  j’ajouterai que les défis comme ceux-ci et les ouvrages des Oiseaux chez Albine, les rencontres des Plumes chez Asphodèle et AmeGraphique du petit carré jaune font vraiment partie de mes plus beaux souvenirs de 2015… je l’écris pour répondre aux  53 billets en 2015 chez Agoaye et  je pourrai le répéter éternellement… 

Alors je vous raconterai la suite de mon histoire d’oiseaux demain… les oiseaux envahissent ce mois, comment voulez-vous que je vous parle d’autres choses?

 

Réajuster mes lunettes avant de prendre mon ouvrage

M’essuyer les mains et les masser exagérément, réajuster mes lunettes avant de prendre mon ouvrage, prendre un livre et passer la paume de la main sur la couverture comme une caresse, jeter un œil sur l’horloge et sourire d’entendre son tic-tac sont des petits gestes naturels, des habitudes que je fais sans y penser vraiment, des tics diront certains, des actions douces de la vie.

Autrefois chaque son avait sa propre signification et son importance. Lorsque le marteau d’un forgeron retentissait sur le métal, il chantait « je forge, je forge, boum, boum, boum ! » Lorsque le rabot d’un menuisier grinçait, il s’encourageait au travail en répétant sans cesse « un grincement par ci, un grincement par là, ils sont tous pour toi ! » et lorsque les roues d’un moulin tournaient, elles murmuraient « que Dieu nous garde, clapotis, clapotas, que Dieu nous garde, clac, clac ! » Lorsque la tricoteuse croisent ses aiguilles, elles se disent « tiqueti tiqueta, passe le fil et croise là » et quand la couturière se met à l’ouvrage, on entend « pique pique aïe aïe aïe mets ton dé et ça ira »

Écouter le vent dans les branches nues de l’hiver, entendre les oiseaux piailler devant la maison tous contents d’avoir trouvé les miettes que je leur ai laissées, ce sont des sons familiers de ma vie. Ouvrir mes oreilles pour essayer de les comprendre est devenue une habitude, une action douce de la vie presque naturelle… et c’est comme ça que je les ai surpris raconter leur histoire…

Réajuster mes lunettes avant de prendre mon ouvrage

Un jour, les oiseaux décidèrent d’élire leur roi, parce qu’ils ne voulaient plus vivre sans maître.

C’est ce que j’ai cru comprendre, car je les ai bien entendu ensuite.

Les oiseaux voulurent se consulter avant de prendre leur décision et un beau matin du mois de mai, ils quittèrent leurs forêts et leurs champs pour tous se rassembler.

Un petit oiseau n’était pas d’accord, car il vivait librement et voulait continuer ainsi. C’était le vanneau. Il voletait tout affolé et gazouillait « où dois-je voler, où dois-je m’en aller ? » Finalement il décida de vivre à l’écart, s’installa au bord d’un marécage isolé et ne rejoignit plus jamais les autres.

Il y avait l’aigle, le pinson, le hibou et la caille, l’alouette et le moineau, le coucou et la huppe bref tous ceux qui existaient… La poule d’eau qui ignorait tout de l’élection prévue se trouva là par hasard et fut toute surprise par tant de monde. Elle se mit à caqueter « quoi ?quoi ? » Le coq la rassura en criant « c’est le grand rassemblement ! » lui expliquant ce qui se préparait en se vantant quelque peu « ils ont invité les héros, et moi-aussi ! ».

Un tout petit oiseau arriva en sautillant à la grande réunion et se mêla aux autres. Il n’avait pas encore de nom… (à suivre)

Je vous raconterai la suite demain…

Poser mon ouvrage et réajuster mes lunettes avant de le prendre sur mes genoux pour lui chanter une chanson ou lui lire une histoire sont des petits gestes naturels, des actions douces de ma vie comme poser mes lèvres sur sa tête pour un bisou pour répondre aux  53 billets en 2015 chez Agoaye et pour le challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian en toute liberté.

 

Le Singe de Hartlepool

Inspiré d’une légende tristement célèbre du Nord de l’Angleterre, le Singe de Hartlepool est une fable tragi-comique qui parle de nationalisme va-t-en-guerre et du racisme ignorant qui ne connaît pas de frontières…

1814, au large des côtes du petit village anglais de Hartlepool, un navire de la flotte napoléonienne fait naufrage lors d’une tempête. Au petit matin, sur la plage, les villageois retrouvent un survivant parmi les débris. C’est un singe qui jouait le rôle de mascotte à bord du vaisseau, et qui porte l’uniforme français. Or les habitants de Hartlepool détestent les Français, même s’ils n’en ont jamais vu en vrai. D’ailleurs, ils n’ont jamais vu de singe non plus. Mais ce naufragé arrogant et bestial correspond assez bien à l’idée qu’ils se font d’un Français… Il n’en faut pas plus pour qu’une cour martiale s’improvise.

Le Singe de Hartlepool

C’est aux 4èmes rencontres de la BD à la cartoucherie que j’ai acheté le Singe de Hartlepool écrit par Wilfrid Lupano, où j’ai rencontré le dessinateur Jérémie Moreau qui me l’a dédicacée et découvert une histoire vraie et vraiment drôle, on en parle bien là et ici aussi. Et c’est là que je poste ma carte de vœux pour le challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian.

 

De l’or pour toute une vie

« … De l’or pour toute une vie, lui avait dit le capitaine.  Osamu courut à la maison. « Yukiko ! Il y a un homme au port qui nous donnera de l’or pour une vie entière… si tu tisses une autre voile »

La crainte saisit Yukiko. « Non, Osamu, je suis désolée ! »
« Yukiko ! De l’or pour toute une vie ! Tu comprends ? Nous n’aurons plus jamais faim. »
« Mais ces voiles, Osamu, elles me coûtent si cher. Elles me prennent le meilleur de moi-même. »

De l’or pour toute une vie
Osamu fronça les sourcils. « Yukiko, tu es ma femme ! » dit-il d’une voix sourde. « Tu dois m’obéir ! »
Yukiko se mit à gémir. « Bien », fit-elle en tremblant, « mais promets-moi de ne pas regarder. »
« Je te le promets ! Vas-y ! Tisse-moi cette voile ! »
Yukiko poussa le paravent à travers la pièce et disparut. Osamu sortit de la maison. Il regardait le navire à l’ancre dans le port. Une journée s’écoula. Puis une autre. Yukiko travaillait toujours. Un troisième jour passa. Elle n’avait jamais travaillé aussi longtemps. Mais que fait-elle ? se demanda Osamu.
« Yukiko ! » appela-t-il. « Veux-tu du thé ? Du riz ? » Mais elle ne répondit pas. Pourquoi, se demandait Osamu, Yukiko serait-elle la seule à savoir tisser des voiles magiques ? Pourquoi n’apprendrais-je pas, moi aussi, comment tisser le vent ? Je pourrais réaliser de nombreuses voiles, et épargner à Yukiko le travail dont elle ne veut plus. Il pouvait entendre glisser la navette et basculer le métier à tisser. « Yukiko ! Réponds-moi ! »
Incapable de se maîtriser plus longtemps, Osamu contourna le paravent. Un long bec se balança devant lui. Des yeux noirs et tristes le dévisageaient. C’était la grue qu’il avait recueillie et soignée.
« Yukiko ! »
L’oiseau tissait ses propres plumes. Blanches et mêlées de vent, elles formaient une voile tremblante.
« Yukiko ! » cria Osamu. Mais, pour seule réponse, la femme oiseau fit un bruit étouffé, comme le ronronnement d’un chat dans les roseaux. Alors, elle ouvrit ses ailes abîmées, se glissa par la fenêtre et s’envola. Osamu ne la revit jamais. Il tissa de simples voiles jusqu’à la fin de ses jours, là, à sa fenêtre, en regardant les marais et les grues.

Et chaque automne, à la saison des orages, il attend que quelqu’un frappe à sa porte. »

Un conte de Odds Bodkin et Gennadij Spirin, « La femme oiseau » paru à Paris, aux Éd. Casterman en 1998 que j’ai posé là en petites miettes chaque jour depuis le 4 de ce mois au milieu des cadeaux que je prépare pour le challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian.

Le temps passa

« … Le temps passa. Revint l’automne, la saison des tempêtes. Les grues, dans les marais, grandissaient. Elles ébouriffaient leurs plumes parmi les joncs et les feuilles. Un jour, alors qu’Osamu se trouvait au village, arriva un gros navire marchand. Un grand capitaine en sortit. C’était un riche commerçant. Le capitaine questionna les pêcheurs dans le port, et tous lui indiquèrent Osamu.
« J’ai longtemps navigué pour te trouver, Osamu », dit le capitaine. « Je veux que tu tisses une voile magique pour mon bateau. »
Osamu pensa à Yukiko et à la promesse qu’il lui avait faite. « Je ne peux pas », répondit-il. « Je n’en réaliserai pas d’autre. »
Le capitaine éclata de rire. « Allons, Osamu, je te donnerai assez d’or pour que tu ne doives plus jamais travailler ! »
De l’or pour une vie entière…, se dit Osamu. Il courut à la maison. « Yukiko ! Il y a un homme au port qui nous donnera de l’or pour une vie entière… si tu tisses une autre voile. » … (à suivre) »

Le temps passa

Une suite au conte d’hier pour le challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian. Et pour les amateurs de FB, c’est ici.

Le temps passa, l’hiver aussi

« … Le temps passa, l’hiver aussi. Et arriva le printemps. La pluie tomba, les marais reverdirent. Et les grues furent de retour.

Le temps passa, l'hiver aussi

À la fin du printemps, l’or avait disparu. Osama et Yukiko eurent faim une nouvelle fois. Et Osama dit : « Yukiko, tu devais tisser une autre voile magique. »
« Oh, mon homme, je ne pourrai pas », répondit-elle. « Ça m’épuise, de tisser des voiles pareilles. Ça me fait peur. »
« Mais, femme, je t’en prie ! Une de plus ! Je ne t’en demanderai pas d’autre ! » insista Osamu.
Yukiko l’aimait.
« Ne regarde pas », dit-elle. Et elle disparut derrière le paravent.
Une journée entière s’écoula.
« Yukiko ! » appela Osamu. « Veux-tu de l’eau ? Ou du riz ? » Pour seule réponse, il entendit le balancement du métier à tisser.
À la fin du deuxième jour, Yukiko réapparut, épuisée, tenant une seconde voile. Plus belle que la première, elle aussi haussait comme le vent. Ne pensant qu’à l’or, Osamu courut au village vendre la voile. Tout le monde louait son talent, car il n’avait dit à personne que c’était Yukiko qui avait tissé ces voiles. Il reçut assez d’or pour vivre six longs mois… (à suivre) »

La suite du conte de Odds Bodkin et Gennadij Spirin et des nouveaux petits chaussons pour le challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian.

Le gel couvrait les branches

« … Le temps passa. Dehors le gel couvrait les branches noires, et Yukiko était toujours là. Osamu n’osait rêver qu’elle reste. Et il avait peur de lui demander de l’épouser. Il était si pauvre… Tandis que les jours passaient, l’amour grandit entre eux. Sans un mot, Yukiko devint sa femme.
Mais Osamu restait un pauvre tailleur de voiles. Et arriva le moment où dans la petite maison au-dessus des marais, il n’y eut plus assez de nourriture pour eux deux. Yukiko s’en rendit compte. Elle dit à son mari : « Je vais te tisser une voile magique, que tu pourras aller vendre au village en bas. »
« Tu peux tisser une voile magique ? »
Elle poussa le paravent à travers la chambre, pour cacher le métier à tisser qui se trouvait près de la fenêtre. « Oui, mais promets-moi de ne jamais me regarder travailler », dit-elle.
« Pourquoi ? » demanda Osamu.
« Promets-moi », insista Yukiko.
Et Osamu promit.
Yukiko se mit au travail. Osamu entendait la navette glisser et le métier à tisser basculer. Les heures passaient. La nuit tombait. Osamu s’endormit. À l’aube, Yukiko travaillait toujours derrière le paravent. Lorsqu’enfin elle réapparut, Yukiko semblait très fatiguée. « C’est normal », se dit Osamu. « Elle a travaillé toute la nuit. »
Mais lorsque Yukiko lui mit la voile dans les bras, il oublia tout. Bien qu’extrêmement solide, la voile ne pesait presque rien. Un souffle venu de très loin s’échappait d’entre ses plis. Osamu écouta de plus près. Il écarquilla les yeux. Yukiko avait tissé du vent ! Osamu courut jusqu’au port avec la voile magique. Il la montra à tous et en reçut assez d’or pour vivre une demi-année ! Fou de joie, il se précipita chez lui. Yukiko souriait… (à suivre) »

Le gel couvrait les branches

La suite du conte de Odds Bodkin et Gennadij Spirin pour les lectures de fin de semaine proposées pour le challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian.

Il avait réchauffé le bel oiseau auprès du feu

« … Il avait réchauffé le bel oiseau auprès du feu en lui lissant les plumes. Bientôt, la grue ouvrit des yeux noirs et brillants.

Pendant trois jours, Osamu la soigna. Puis, il la vit s’envoler. Le temps passa et, une nuit, une grande tempête éclata en mer. À travers la pluie battante, Osamu entendit frapper à sa porte.
« Qui est-ce ? » demanda-t-il. Une belle jeune femme le dévisagea, de ses yeux noirs et brillants.
« Qui es-tu ? » dit-il, surpris.
« Laisse-moi entrer ! » implora la jeune femme, grelottante dans ses vêtements mouillés.
« Oh ! Pardonne-moi. Entre, je t’en prie. » Et Osamu s’inclina à genoux tandis qu’elle avançait. Jamais de toute sa vie il n’avait approché une aussi jolie jeune femme.
Osamu servit du riz et du thé à la jeune femme, et un petit morceau de ce précieux poisson que lui avaient donné les pêcheurs. Elle s’arrêta de grelotter. Ils étaient à genoux, l’un à côté de l’autre. La flamme de la lampe vacilla. Il finit par retrouver ses mots. Comment était-elle arrivée chez lui ? Où se trouvait sa famille ? D’où venait-elle ? Osamu lui posa beaucoup de questions, mais tout ce que la jeune femme voulut bien lui dire, c’était qu’elle s’appelait Yukiko… (à suivre) »

Il avait réchauffé le bel oiseau auprès du feu

La suite du conte de Odds Bodkin et Gennadij Spirin pour les lectures de fin de semaine proposées pour le challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian. Et là même les sorcières lisent.

La huppe

Savez-vous que la Huppe est le seul oiseau capable de trouver un point d’eau dans le désert ? C’est pour cette raison que la reine de Saba l’envoya comme messagère à Jérusalem pour annoncer à Salomon sa venue… Ah la Huppe! Voici l’histoire de celle qui entra par mégarde dans la demeure des hiboux

La huppe

« C’était à la tombée du jour quand une huppe s’engouffra par hasard dans la demeure des hiboux. Ils s’étonnèrent fort de leurs différences et toute la nuit ils échangèrent sur toutes sortes de sujets. Ce fut si passionnant que les hiboux en oublièrent de sortir cette nuit-là.
Au lever du jour, la huppe voulut prendre congé de ses hôtes en les remerciant. Mais ceux-ci furent fort effrayés :
–  Comment ? Tu veux sortir alors que le soleil brille ! Cela n’est pas possible ! Le soleil est l’ennemi des oiseaux ; il les aveugle. Les oiseaux ne peuvent sortir durant le jour ! C’est trop dangereux…
– Je vous assure qu’il n’en est pas ainsi pour moi, tempéra la huppe. Je ne suis pas semblable à vous. Je peux fort bien sortir sans danger durant le jour…
– Cela n’est pas possible, répliquèrent en chœur tous les hiboux. De ce point de vue, tous les oiseaux sont semblables. Pour ton bien, nous ne pouvons te laisser sortir. Le soleil te rendrait aveugle et nous serions responsables de ce malheur !
Les hiboux barrèrent la sortie du nid à la huppe, à grands coups de bec !
– Tiens, lui disaient-ils à chaque coup, voilà pour t’apprendre la sagesse !
Ils lui auraient même crevé les yeux à coups de bec pour l’empêcher de sortir… Tout cela pour que le soleil ne l’aveugle pas !

En un éclair, la huppe jugea la situation :
– Ces fous croient vraiment que tous les oiseaux sont à leur image. Il est inutile de les contrarier, cela ne fait que les rendre plus agressifs.
Elle décida donc de contrefaire les hiboux. C’est trop dangereux de contrarier les fous.
Elle fit la raisonnable :
– Vous avez raison ; je me range à votre avis… Les oiseaux ne peuvent sortir que la nuit ! Merci à vous d’avoir ainsi pris soin de moi !
– Ah ! Enfin ! Te voilà raisonnable ! Nous savions bien que tu étais comme nous que le soleil aveugle, et qui ne pouvons sortir, comme tous les autres oiseaux, cela nous en avons la certitude, qu’à la nuit tombée.

La huppe passa la journée dans la demeure des hiboux, à méditer sur la folie de ceux qui se croient sages. A la nuit tombée, échappant à ses geôliers, elle regagna d’un coup d’aile un buisson proche pour y passer la nuit et attendre le lever du soleil… »

Un conte pour petits et grands… Les uns lisent les contes, et d’autres les écoutent, ils sont appréciés, certes, mais on a parfois l’impression d’être entré par mégarde … dans la demeure des hiboux ! C’est à Sohravardî que nous devons ce conte de la huppe.Ce n’est pas d’aujourd’hui que les hiboux, qui ne peuvent supporter l’éclat du soleil de la vérité, s’en prennent pour leur bien à ceux dont les yeux sont ouverts sur un réel qui leur échappe… A certains signes, apparemment il était évident que rien ne changera pour autant. Il y aura toujours des hiboux face aux huppes, et vice et versa… En chacun de nous, conteur y compris, sommeille un inquisiteur qu’il nous faut connaître, un loup qui se déguise en mouton comme il a été dit ! Qu’il est facile de le devenir tant la contagion est grande ! Nous devons tant de fois faire comme la huppe, à l’école, dans la famille, dans notre travail ou ailleurs… La folie des gens ordinaires exerce une telle pression qu’il n’est pas toujours facile d’attendre la nuit pour s’envoler en toute liberté…en attendant le lever du soleil…

Un conte pour petits et grands… Les uns lisent les contes, et d’autres les écoutent, ils sont appréciés quand le temps se fait moins chaud dehors… à la tombée de la nuit, ou en attendant le lever du soleil…