Ateliers couture et collage-papiers au périscolaire

J’ai encore eu cette année, avec Monique pour le collage papiers, la chance de pouvoir animer bénévolement cet atelier couture pour une douzaine d’enfants des 2 écoles élémentaires du quartier. Ils étaient autant de filles que de garçons âgés entre 8 et 10 ans à avoir choisi cet exercice de découverte.

Ces activités se sont déroulées sur 2 fois 6 semaines entre novembre et février, pendant 1 heure chaque lundi en fin d’après-midi.

L’objectif cette année avait été fixé par Nicolas et Linda, les 2 responsables du périscolaire de nos 2 écoles élémentaires de quartier. En vue du passage de la flamme olympique dans notre ville en juin prochain, on devait réaliser en tout 2 fois 2 banderoles à dominance rouge aux noms des 2 écoles.

Pour la couture, j’ai proposé de tailler dans un vieux drap que je tiendrais en rouge des rectangles de la grandeur d’une page de cahier où les enfants pourraient broder chacun une grande lettre en laine blanche pour former « allez Freinet » et « allez Seignobos » …

Safiya Zayneb Lucas Zélie Amira Mélyna Maïssa Timothee Nejla Marley Castille Camille Elia ont égayé nos fins d’après-midi chaque lundi avec leurs animatrices très dynamiques, Aude et Bouchra.

Pour la 1ère séance, j’avais tracé chaque lettre sur une feuille A4. Chaque enfant devait choisir une lettre (ils ont souvent choisi leur initiale de prénom, ou lettre contenue dans leur prénom) pour la découper puis la tracer sur un rectangle de tissu rouge.

Pour bien apprendre à tenir une aiguille à coudre, les enfants devaient aligner des points avant sur le tracé de la lettre. Puis recouvrir la lettre au point de chausson. Le plus difficile, c’était de garder le fil dans l’aiguille. Ça n’était pas simple de ré-enfiler le fil dans le chas (oui, c’est un nom rigolo).

C’était chouette de les voir s’appliquer, de respecter les consignes car ils avaient compris qu’ils manipulaient un outil qui pouvait devenir dangereux. Ils riaient aussi de leurs erreurs parfois et surtout de si bien réussir ce point de « lacets de chaussures ».

Au fur et à mesure des semaines, les enfants étaient à l’aise, et c’étaient de véritables discussions et des moments d’échanges plaisants et chaleureux.

Voilà les 2 banderoles tissus presque terminées… il reste juste à accrocher encore quelques tissus colorés et passer les mâts dans les manchons… Pour Monique et moi, ce fut une superbe et précieuse expérience.

Le temps qui passe

« L’horloge ne mesure pas seulement le temps qui passe, mais également la durée d’un ennui et l’impatience d’une attente. » Cette dernière phrase lue me fit lever la tête.
Allez savoir pourquoi ?! je pensai à ma grand-mère qui me disait que la sarriette d’été était préférable à la sarriette d’hiver pour la fabrication de saucisses en raison de son arôme plus doux et plus délicat, et qui ajoutait que, malgré tout, quelque soit la saison ou le temps la cuisine était toujours appréciée si elle était faite avec amour.
A propos de temps, je regardai les murs de la salle. Pas de pendule.
Je ne porte plus de montre depuis belle lurette et mon téléphone était resté dans le cagibi où j’avais laissé quelques affaires avant d’entrer ici. Mais là, j’en étais sûre, je savais que je lisais depuis un moment déjà.
Ma main caressa le dessus de chaise sur laquelle j’étais assise depuis que l’autre m’avait quittée.
Je remarquai que sa toile était rêche, j’aurais préféré tâter du velours, ç’aurait été plus doux et plus chaud.
Je réalisai alors que le zéphyr que je percevais depuis que j’étais dans cette pièce venait d’un léger frémissement de la climatisation installée au dessus du matériel et son faible tremblement devenait une fixation.
Et puis mon regard se posa plus précisément sur cet énorme matériel utilisé pour ce contrôle habituel qui occupait pratiquement tout l’espace. La couleur des vitres m’intriguait soudain. Etait-ce du givre ? Misère, pensai-je alors, nous voilà bien si les frimas s’installent à l intérieur ! Je me levai pour vérifier, et me rassis aussitôt. J’avais froid.

J’étais seule et torse nu, mais elle m’avait dit que ça ne serait pas long et que j’avais bien fait de prendre un livre. D’accord, mais quand même !
Un torrent de mauvaises pensées faisait flot dans ma tête à me fendre le cœur et me faire presque fondre en larmes quand subitement une nouvelle personne apparut sur le seuil de la porte d’en face : Ah, vous êtes toujours là !? Je vais voir, on vous a sûrement oubliée !

Pour répondre à Brigetoun pour l’Agenda Ironique de Mars, car elle disait que pour ce mois-ci le thème était attente, avec utilisation des mots frémissement, zéphyr, frimas, velours, fendre, torrent, seuil et sarriette.

Et pour donner de la couleur et chaleur à cet article, voici ici.

Léger comme une plume

J’ai l’esprit léger comme une plume. Je suis contente d’être en congés.

Ma collègue m’a proposé de partir en nomades avec sa bande de copains, comme ils en ont pris l’habitude depuis quelques années. On y trouvera ensemble cette liberté qu’ont les forains de partir sur la route et de se poser là où ils le décident.

Ensemble… elle peut toujours repasser. Les uns avaient perdu leurs matériel et véhicules dans les feux de forêt la semaine d’avant. Et puis, les autres avaient attrapé froid les jours suivants à vouloir rester dormir en pleine nature à la belle étoile et finissant souvent sous la pluie.

Alors… on est donc parti toutes les deux, en mini convoi, à vélo, à la découverte de notre monde. Mes sacoches contenaient la tente et les accessoires, nos vêtements et la nourriture. Les siennes, plus petites, étaient remplies de cosmétiques et de médicaments, on en a toujours besoin.

Elle était devant et pédalait à vive allure. Je la suivais et admirais le paysage. Dans les montées je respirais plus fort l’air pur et odorant de la campagne. Je m’arrêtais pour faire quelques photos et garder un souvenir de notre périple. Elle avait chaussé les écouteurs de son mp3 sur ses deux oreilles et n’entendait rien d’autre que sa musique, je m’en rendis vite compte.

Elle m’avait recommandé de prendre un parapluie pliant, on ne sait jamais, il pourrait toujours nous servir d’ombrelle quand le soleil serait trop cuisant. En fait d’ombrelle, je l’ai plutôt utilisé, ce premier jour, en guise de bouclier pour faire décamper le chien de la ferme qui nous a coursé durant les quelques lacets qui nous menaient au col. Au fait, qui disait que les chiens ne font que japper quand… ? Oh qu’importe !

Elle m’a distancée. Je l’ai rattrapée plus loin, plus bas au bord de l’eau, où elle s’était arrêtée. Elle avait eu chaud, s’était douchée et m’attendait pour que l’on s’installe et pour manger surtout. Elle a simplement trouvé bizarre de me voir rafistoler une ou deux baleines dans la soirée, et pensait juste que je m’étais assurer de bon état du matériel avant notre départ…

Pour répondre aux Plumes chez Emilie avec les mots récoltés en cette fin de mois d’aout sur le thème de la caravane: chien, musique, pliant, découverte, camper, soleil, route, repasser, dormir, nature, nomade, liberté, feu, forain, froid.

Ça s’est passé un samedi

Ça s’est passé un samedi.

J’étais allée danser avec mes copines jusqu’au bout de la nuit comme toutes le semaines. Etait-ce notre âge ou le genre de musique ? C’était devenu une passion pour nous trois. Mais ce soir-là, une ombre s’est pointée et tout a tourné au délire. Un regard avait suffi pour que Marie Jo accepte d’absorber cette satanée boisson éventée et qu’elle s’enflamme en un rien de temps comme envoûtée avec ce machin-là. Ah il aurait fallu la voir ! S’il y en avait eu un, le thermomètre aurait dépassé tous les degrés possibles. Puis, petit à petit, elle perdit toute sa fraîcheur. Mais le pire, c’est qu’elle se mit soudain à tousser. Tousser très fort à se faire sortir tripes et boyaux.  En ce temps-là il n’y avait pas de Sam parce qu’on n’avait pas de bagnole, ni téléphone non plus. On était venu à vélo. Alors on a attendu, Martine et moi, sur le bas-côté de la route que la crise de l’autre finisse par passer pour se décider à rentrer toutes les trois, ensemble comme à chaque fois.

C’est ma participation aux Plumes de juin chez Emilie avec les mots de la récolte en gras dans le texte. Bien sûr, les prénoms ici n’ont rien à voir avec des personnes connues. C’était juste pour écrire et poster quelque chose aujourd’hui.

Elle est curieuse

C’est vrai qu’elle est curieuse, et je la regarde faire.

Ivre de joie de me revoir sûrement, comme tous les soirs, elle plonge la main à l’intérieur de mon sac et ressort mon petit flacon de solution hydro alcoolique. Elle mime le geste de s’en mettre et masse ses mains qui font le bruit de papier froissé en commentant qu’elle préfère ça au savon car elle déteste la mousse et surtout le gaspillage de l’eau. C’est vrai qu’elle est curieuse et je trouve ça comique. Elle fouille un peu plus et fait soudain une grimace. Elle extirpe une aiguille qu’elle a coincée entre son pouce et l’index et qu’elle me tend, puis suce le bout de son doigt piqué. Pendant que je range l’épingle dans sa boite à couture, je la vois retourner subitement mon sac et le vider entièrement sur la table pour plus de sécurité sans doute et ne pas se refaire piquer. Un stylo et ma bourse en tombent et quelques feuilles de mon petit carnet s’éparpillent. C’est vrai qu’il est plus léger maintenant. J’éclate de rire et elle rit aussi. Puis elle se met à écrire, ou plutôt dessiner car il faut dire que ça ne ressemble plus vraiment à rien maintenant… et me demande subitement si je suis passée chez la lingère chercher son armure. Je dois la regarder avec un drôle d’air, car elle remet à rire. Et là elle m’annonce qu’elle boirait bien du champagne pour fêter son envol de demain. Grand Dieu, à quoi pense-t-elle donc réellement à cet instant !? Dites, elle est curieuse, non ? Ou est-ce le fait de vivre dans ma bulle qui fait que les autres me semblent bizarres ?

Savon champagne ivre écrire intérieur envol lingère léger éclater sécurité coincer mousse air aiguille armure étaient les mots récoltés pour les premières Plumes de mai chez Emilie.

Danser sur le vert tendre de la mousse

– Danser sur le vert tendre de la mousse, c’est ce que m’inspire ce mois de mars, dit Marguerite.

– M’asseoir sous un arbre et tricoter en regardant les rayons du soleil jouer entre les branches et les feuilles, ajouta Iris.

– Mettre mon chapeau émeraude et aller voir les enfants de l’école jardiner et semer leurs premières graines, poursuivit Violette avec entrain.

– Ce renouveau est un mélange d’espérance et de peur de ne pas savoir me ménager, finit par dire Rose un peu hésitante

– Mine de rien, l’exercice a été fructueux cet l’après-midi, conclut la monitrice aux quatre résidantes, en cette Saint Patrick je vous ai apporté du jus de cactus et du cake au thé matcha pour le goûter avec quelques petits pois au wasabi.

Vert tendre jardiner émeraude rayon arbre renouveau espérance graine peur chapeau danser soleil mousse ménager mine étaient les mots récoltés pour les Plumes de mars chez Emilie

Hello Mars

Hello Mars. Planète ? Pourquoi pas.

Petit point rouge dans notre ciel quand tu te montres. Et d’autant plus que tu es à l’honneur et visitée ces temps-ci. Les romains ont bien donné ton nom au dieu de la guerre… Je m’adressais plutôt au troisième mois de l’année. Sans toi, je ne serais pas là. Et d’autres aussi. Où ailleurs… et autrement, sans doute.

Mois, tu apportes le printemps. Ou plutôt, tu fermes la porte à l’hiver. Aussi long que Janvier, tu sais te faire majestueux à travers la Nature, ses belles fleurs et nos jardins. Tu annonces la belle saison. Pas que l’hiver soit moche, parce que la neige est magnifique dans sa robe immaculée. Je te soignerai comme janvier et février. Je ne sais pas si tu seras porte ou fenêtre pour mon livre textile, car les jours de l’année s’écoulent avec leurs mystères et leurs surprises.

Je voyais une fenêtre pour février, donnant sur l’extérieur. Très tôt le ciel fut jaune, chargé de sable venu de là-bas. Libre, lui, alors que les frontières sont fermées et contrôlées, les voyages restreints et les projets filent au ralenti. Les jours étaient heureux malgré tout. La tornade de mes petits cœurs ont coloré mes jours, leurs dessins égayent mes murs et leurs mots joyeux habitent encore ma tête et mes pensées. Alors je suis allée chercher mes tissus roses pour ma page de février. J’avoue que c’est une des couleurs que j’avais en vue dès le début.

Roses pour dresser des murs intérieurs, parce que, mine de rien, février fut froid, venté et que les fenêtres sont souvent restées fermées. Roses aussi pour les odeurs et saveurs des mets et desserts au cours de ces jours. Un escalier central de plusieurs marches pour montrer que la situation actuelle n’est pas facile, même si tout va pour le mieux ici. Et j’ai placé, posé et accroché des fleurs. D’énormes bouquets fleuris pour du bonheur et des douceurs. Sans oublier un petit reste de tissu jaune, porteur de souvenir, pour le coin de ciel. Puis j’ai fait cette mince arche finement ouverte vers… quelque chose qu’on souhaite découvrir un jour.

Février, voici ma page rose aux allures de boite à bonbons. Les jours sont grands, frais et de plus en plus ensoleillés. Les oiseaux piaillent de plus en plus. Je crois bien que certains ont trouvé refuge dans mon toit… Les violettes, primevères et pâquerettes colorent mon pré.

Mars arrive sans piège ni filet. Les perspectives sont grises. Les uns viennent quand d’autres ne peuvent pas aller. Les projets continuent. Pas tous au même rythme. Qu’importe. Je vais continuer mon défi pour l’année. Je continuerai dans le recyclage d’éléments récupérés. Et je posterai ici à chaque fois comme une curiosité à lorgner #curiositealorgner . J’aimerais que ce soit à raison d’un assemblage par mois au moins. J’ai ouvert une porte et suis face à un escalier. L’intérieur est rose et agréable. Vais-je y rester ? Une ouverture là-haut mène peut-être vers quelque chose d’agréable à découvrir. Vais-je monter les marches ? Qu’aimerais-je découvrir ? C’est ce que je voudrais représenter pour ce mois de mars.

La belle vie des autres

La belle vie des autres

Jocelyne, avait-elle une chance de réagir autrement dans cette affaire qui lui tord le ventre ?

Elle jette un œil à la pièce avant de la quitter. Tout est bien rangé.  Rien ne dépasse, rien ne traîne. L’ordre et la rigueur sont les seuls garants du bon fonctionnement des choses. Le procureur est incroyablement bordélique. C’est une greffière comme elle dont il avait besoin. Il ne s’en serait jamais sorti autrement, Jocelyne en est certaine. Pourtant elle constate qu’il range bien soigneusement les courriers qu’il reçoit de cette jeune femme depuis des semaines dans cette nouvelle boite ornée d’une grosse cabosse dorée sur le couvercle. Preuve à ses yeux qu’elle est devenue plus importante que tout le reste. Et qu’il est capable de ranger quand il est motivé.

Elle arpente le boulevard sous son parapluie en évitant les aspérités et les crottes sur le trottoir. Elle déteste ces gens qui ne respectent rien et qui laissent traîner leur chien. Elle va encore devoir nettoyer ses talons. Il y a pourtant de nombreux distributeurs d’emballages spécialement réservés à cet usage.

Ce soir il lui faudra faire quelques courses pour sa mère. Elle savait que ce serait une mauvaise idée de prendre cet appartement dans le même immeuble. Mais sa maladie invalidante oblige à quelques sacrifices les plus fous parfois, et le désir de donner l’image d’une bonne fille serviable ne lui permet pas de fuir à l’autre bout du pays comme l’a fait sa sœur. Sa mère n’est pas méchante, elle est mauvaise.

Tu arrives tard !

C’est que je t’ai fait quelques courses.

Et tu as taché ta blouse !

Oui, une personne à la cantine à midi a lâché son plateau.

Ça fait négligé ! 

Je la mettrai à tremper en arrivant chez moi tout à l’heure.

Avant de partir, sors ma soupe du frigo, pose-la au chaud sur le bord du fourneau et mets un couvercle.

Elle s’exécute, et elle s’accroche à l’idée que les quelques marches et les deux étages qui les séparent l’une de l’autre est une sacrée chance pour elle. Que serait leur vie si elle était commune ?! En claquant enfin la porte de son modeste studio, elle s’appuie un instant contre le mur et ferme les yeux. La paroi dans son dos semble presque tiède comme un câlin. Elle n’en a jamais connu de la part de sa mère, seule sa grand-mère, décédée depuis si longtemps, portait sur elle un regard bienveillant. La seule « douceur » que sa mère lui propose parfois, c’est un carré de cette vieille tablette, au goût suranné, qu’elle conserve au frais derrière le récipient à soupe depuis que sa fille a eu la folle idée de lui acheter et gaspiller son argent. Il faut savoir limiter ses plaisirs, lui avait crié sa mère au lieu de lui dire merci. Il y a de quoi broyer du noir. Pourtant, sa grand-mère disait que c’est le chocolat que devrait souvent prescrire un médecin à ses patients. Puis elle se met à imaginer la vie de la femme du procureur, et elle sent monter en elle ce mélange de colère et tristesse. Puisqu’elle ne peut pas être sa femme, elle prendra sa défense. Même s’il avait eu la généreuse attention de partager et lui offrir le dernier chocolat de cette belle boite. Elle se souvient l’avoir fait fondre longtemps entre sa langue et son palais pour le déguster. C’était comme s’il lui avait offert toutes les viennoiseries et pâtisseries de la vitrine d’en face qu’elle regarde souvent avec envie et dont elle se prive depuis toujours. Mais était-ce une manière de la soudoyer, elle, qui s’applique à rester droite et ne pas sombrer dans la luxure ? parce qu’il a placé cette boite maintenant bien en vue pour la narguer, elle en est persuadée. Alors tant pis, il ne s’en tirera pas comme ça. C’est honteux de ne pas voir le mal qu’il fait ou qu’il est sur le point de faire. Honteux, mais il n’en reste pas moins bel homme, avec ce regard ténébreux et ce corps bien bâti. Tout le problème est là.

C’est un extrait de ce livre « Dans le murmure des feuilles qui dansent » de Agnès Ledig, rempli de personnages aussi attachants les uns que les autres, auquel j’ai ajouté les mots récoltés pour participer aux Plumes 21.04 chez Emilie.

Serait-il encore question d’annulation ?

Comment ? Serait-il encore question d’annulation ?! Oh non !

Les élèves ont travaillé sur le sujet, se sont décarcassés et espèrent bien porter cette machination à son terme. Ils ont tout de suite été emballés par le projet et l’ont accueilli avec enthousiasme et empressement. Ils ont cherché et trouvé des idées merveilleuses. On n’était pas loin d’affrontement parfois qui virait vite à la fanfaronnade.

Ils parlaient d’un défi un peu fou, le résultat est bluffant. Ils ont promis de tenir et remplir le cahier des charges en tous points. Chacun sera masqué de façon originale. Tout le monde portera une grosse tête qui lui couvrira correctement le visage et suffisamment ouverte et aérée sur l’arrière pour pouvoir garder cette structure durant toute l’exhibition. Une énorme femme-pantin vêtue de mille carrés de couleurs représentera Carmentran assis sur un char en bois. Et c’est l’ensemble qu’on brûlera le soir venu.

C’est Mademoiselle Merle, l’ancienne surveillante générale, qui les a inspirée. Celle qu’ils avaient surnommée Elmer depuis la nuit des temps pour se moquer de son caractère et de ses robes aussi sombres que l’oiseau éponyme. C’est elle aussi qui ne leur autorisait, comme seul moment de culture-détente durant le carême, l’entrée de la bibliothèque qu’en silence uniquement et sans musique, en confisquant les écouteurs et baladeurs des plus hardis, et qui privait de beignet celui ou celle qui ne respectait déjà pas les règles le mardi-gras. Oui, ils ont osé et ne se sont pas privés de dire tout ce qu’ils pensait d’elle.

C’est ma participation aux Plumes 21.03 chez Emilie avec les mots récoltés en gras.

Salut Février

Salut Février. Bien que tu sois le plus court des douze, tu as tout mon respect.

Petit, tu sais être dur et froid dans le temps et les jours, ou tendre et agréable comme les naissances que tu as semées dans la famille. Je te bichonnerai comme janvier. Mais pas comme une porte. Plutôt une fenêtre. Qu’on laissera fermée si les jours sont trop rudes. Qu’on ouvrira si le printemps s’annonce prématurément. Ou comme un intérieur. Soyeux et chaleureux…

Janvier a ouvert la porte de l’an. J’ai d’abord pensé à une porte vitrée laissant entrer la lumière du jour et faisant voir ce qu’il y a à l’intérieur. Et les circonstances ont fait que l’horizon était plus qu’opaque. On allait en aveugle. Et on aurait aimer être sourd. Mais on restait libre malgré tout. Alors j’ai étalé les tissus devant moi. Enfin, d’après moi, les plus beaux pour ça. J’ai choisi du vert. C’est une couleur que j’aime beaucoup. C’est aussi, paraît-il, couleur d’espoir. Je veux y croire.

Ce pagne vert avec ces impressions marrons comme des moulures m’a plu. J’ai découpé, positionné et assemblé. Comme si j’avais scié, pointé et entouré la porte de lignes parallèles très serrées dans le même tissu pour figurer les poutres de soutien… Je n’ai pas été rapide dans cette confection. J’avais des tissus gris et brun foncé, des rayés et à carreaux. Plus les jours passaient, plus les journaux faisaient entendre des bruits de clés et de verrous qui risquaient de se fermer. Je voulais peut-être simplement que cette porte reflète le moment. Ces impressions marrons ressemblaient également à de grosses ferrures. Aussi j’ai taillé le verso de la porte dans ce tissu vert et y broderai des gonds et une serrure en temps voulu. Fallait donner quand même une apparence de porte, alors broder ses courbures de plusieurs rangées de point de chaînette. Chaînette pour marquer que la liberté était fragile jusqu’au bout du mois.

Long mois de Janvier. Voici ma porte aux allures de coffre fort. Bouton doré comme poignée et fil d’or pour souligner l’arabesque sur la moulure centrale. Ce sera finalement l’enveloppe d’un livre textile. Comme une couverture d’un journal annuel que je complèterai au fil des mois. Je n’ai jamais fait ça. Et je taille de ce pas le dos de ce livre dans le même tissu vert. Pour une année pleine d’espoir. Janvier se termine. La porte s’ouvre sur un jardin. Un beau jardin lumineux où vivent et volent des oiseaux sur un tissu clair. J’exagèrerai leur plumage par quelques points de broderie un jour prochain. Ça, c’est ma troisième page de couverture. Fin janvier, la Liberté n’est pas totalement acquise. Les jours sont grands maintenant, encore enneigés à certains endroits, ensoleillés parfois, mais dans l’ensemble souvent humides. Juste assez pour réveiller les oiseaux et les plantes. Pendant que les uns piaillent, picorent et se cachent dans les feuillus, les autres percent la terre, l’herbe ou la neige et pointent le ciel.

Février arrive sans cage ni grille, mine de rien. Les uns et les autres vont et viennent encore. Les projets continuent. Pas tous au même rythme. Qu’importe. Les jours méritent d’être vécus. Je continuerai ce défi tout au long de l’année. Je continuerai dans le tri et la reconversion d’éléments récupérés. Et je posterai ici à chaque fois comme une curiosité à lorgner #curiositealorgner . J’aimerais que ce soit à raison d’un assemblage par mois au moins. Une fois que la porte d’une maison s’ouvre, qu’aimerait-on découvrir ? C’est ce que je voudrais représenter pour ce mois de février. Une autre porte ou un intérieur ? Quelque chose d’austère ou d’accueillant ? Je sais que si je laisse le temps passer, la couleur des jours déteindront sur ma page de février.

Les aléas de la vie sont ainsi

Les aléas de la vie sont ainsi faits.

Mais on ne peut s’empêcher de constater que le hasard distribue plus de chance à certains qu’à d’autres, mine de rien. Chez Alex, la nostalgie a plutôt des traits d’angoisse et douleurs. A aucun moment elle ne souhaite revivre sa jeunesse. Elle se souvient. Les jours les plus heureux de son enfance sont ceux passés loin de la maison que ses parents avaient restaurée quand ils sont arrivés dans le New-Jersey lors de vacances d’été. En famille à six, avec ses frères et sœurs, sans ses grands-parents.

Elle ne s’est jamais résignée. A s’en rendre même malade à l’adolescence. Elle a un regret. De ne pas avoir su exprimer son premier mal-être à trois ans à peine. Elle ne connaissait pas encore les mots pour le dire. Et ces maux qu’elle avait subis, ces sœurs et elle allaient les encaisser pendant des années. Elle a parlé pourtant, elles ont décrit les faits et fait comprendre à leur parents leur détresse. Sans jamais obtenir l’intérêt escompté. Elles allaient devoir faire comme si elles n’en étaient pas affectées et comme si ce qui s’était passé n’avait pas de conséquence. A cet âge, comment ne pas croire les parents expliquant que c’était le mieux pour elles ?

Des souvenirs, elle en a et elle écrit. Comme les goûters où l’on discutait en dégustant le thé accompagné d’une madeleine remplacée par un banana-split les dimanches après-midi. Suivaient les parties de dames sur la petite table du salon proposées par sa grand-mère qu’elle gagnait souvent et qu’on aurait pu croire joyeuses, très vite assombries par l’haleine chaude de son grand-père soudain derrière elle qui se penchait dans son cou pour s’émerveiller de son vif entrain et de sa réussite.

Disparaître… Disparaître et ne jamais ré-apparaître, c’est ce dont elle rêve chaque fois que s’assoit son grand-père sur le bord de son lit en enlevant son dentier et, si elle résiste, sachant lui répéter d’une haleine fétide qu’il est un sorcier, qu’il pourrait la tourmenter jusqu’après la mort et qu’il ne faut rien dire à personne.

C’est ma participation aux deuxièmes Plumes chez Emilie pour 2021 avec les mots proposés et notés en gras pour parler du livre que je viens de fermer. Ce livre est tout autre de l’idée que j’avais eu en lisant la quatrième de couverture. Etudiante en droit à Harvard, Alex Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu’au jour où son chemin croise celui d’un tueur emprisonné en Louisiane, Ricky Langley, dont la confession ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alex ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire. Elle n’aura alors qu’une obsession : enquêter sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.

Ce coin me semble idéal

– Où je me mets ? – Ce coin me semble idéal.

Berthe s’est laissé guider vers un amas de foin au-dessus duquel perçait le soleil entre les planches lâches de la grange, prodiguant une lumière chaude et intime. Posée sur une botte, Berthe attendait la suite, mal à l’aise.

– Eh bien, Berthe, a dit Norbert en attente d’une évidence.

– Oui ? Quoi ? a demandé Berthe, paumée.

– Nous sommes là pour peindre un nu.

– Et ?

Norbert n’a rien ajouté et a attendu que Berthe arrive à la conclusion par elle-même.

– Ah oui, merde, la robe !

Une femme si belle et des manières si rudes, Norbert avait trouvé un sujet en or. Berthe a commencé à baisser ses bretelles puis a ressenti une gêne inattendue.

– Ça vous dérangerait pas de vous tourner ?

– Aucunement.

Norbert avait l’habitude de la pudeur avant l’exhibition et s’est exécuté sans discuter.

– Norbert ?

– Oui, Berthe ?

– Votre chien. Il me reluque. Il me met mal à l’aise.

– Oh pardon. Allez viens Renoir.

Norbert a sorti le labrador de la grange, puis a préparé sa palette de fusains.

– Prenez votre temps, Berthe, et faites-moi signe quand vous êtes prête.

Les mots de Norbert lui donnaient confiance. Se dévoiler ainsi n’était pas habituel, mais elle sentait que ça allait être un grand moment de découverte. Elle essayait de faire le vide dans sa tête pour la garder froide. Elle retrouva très vite des gestes naturels pour se désaper, comme ceux qu’elle avait pour croquer dans une pomme ou pour attiser le foyer de sa cuisinière.

– Un « Bong » métallique a résonné alors que Berthe laissait glisser sa robe à grosses fleurs blanches à ses pieds. « Merde, le Luger ! »

– Tout va bien, Berthe ?

– Oui, c’est rien, c’est juste… un marteau qui traînait. Vous pouvez vous retourner.

Ce qu’a fait Norbert. Berthe s’est ainsi offerte, cheveux sauvages lâchés sur les épaules, les seins nus superbement dressés, et la fine petite culotte pour seul vêtement, était une image d’un érotisme fou. Le peintre a dû reprendre l’ascendant sur l’homme émoustillé, et a entamé la taille de ses fusains.

– Et, hum, Berthe, il s’agit d’un nu, je vous rappelle.

– Et ?

– Votre culotte, Berthe.

– Ah oui, je suis conne. Voilà.

Norbert a dégluti. Et le peintre s’est fait éclipser par l’homme pris d’une gaule grandiose.

– Je me mets dans quelle position ? a demandé Berthe innocemment. Norbert en a cassé le fusain entre ses doigts.

Je me permets de fusionner dans cet article ma participation aux premières Plumes de l’an 21 chez Emilie avec les mots récoltés (découverte blanc vide confiance croquer naturel grand métal dévoiler culotte tête froid foyer fusionner) avec un court extrait (en italique) du texte drôle et plein d’émotions que je viens de lire et qui colle admirablement au thème proposé pour remercier le Père Noël qui m’a offert ce petit bijou poétique: « Mamie Luger » de Benoît Philippon.

Bonjour Janvier

Bonjour Janvier. J’ai envie de saluer avec respect ce premier mois de l’an nouveau.

Dans le contexte actuel, j’aurais même tendance à vouloir le bichonner, le servir comme le ferait un esclave pour son maître. Et de l’amadouer peut-être un peu pour en connaître plus sur ce qui vient.

C’est pour moi comme une porte que l’on ouvre sur l’inconnu. On vient de refermer la vieille malle où on a rangé ce que l’on ne veut plus voir et qu’on triera plus tard. Ce qu’ont été nos instants de vie et ceux qu’on a plus ou moins bien vécus. On pense évidemment à ce qu’on n’a pas eu du tout envie de faire et qui nous ont fait procrastiner tant et tant. Et reviennent les moments qu’on s’était promis de vivre. Là avec l’an qui change de numéro, le temps paraît clair à nouveau. Comme un tableau blanc sur lequel on aurait envie d’écrire, on prête au temps une attention nouvelle. Cette clarté prend tout à coup de l’importance.

On prend des résolutions. Pour garder bonne conscience ou juste parce que d’autres l’ont fait aussi, on se dépêche d’en prendre. Des bonnes. Avec d’autres mots, sous une autre forme. On se sent presque obligé. Ça me fait cet effet. On s’exprime par écrit ou à voix haute pour s’en persuader. Dire et lire à deux fois pour bien entendre les mots choisis et les retenir.

Bien qu’on dise que la première saison de l’année est le printemps, en janvier on est toujours en hiver. Certes les jours commencent à grandir sérieusement, mais il fait encore froid dans nos contrées et la lumière est blafarde. Alors on met en place des projets parce qu’on ne peut simplement pas toujours hiberner ou alors ça se verrait trop et les jours ne mériteraient pas d’être vécus.

Alors moi-aussi aujourd’hui je me mets au défi. Je ne sais pas si c’est neuf, parce que l’essentiel sera fait avec du vieux. Je ne sais pas non plus si ce sera bon, j’essaierai que ce soit beau. Pour l’an 21 je continuerai dans le tri et l’utilisation ou la reconversion d’éléments récupérés. Et je posterai ici à chaque fois comme une curiosité à lorgner #curiositealorgner . J’aimerais que ce soit à raison d’un assemblage par mois au moins. Je vais essayer de représenter une porte pour ce mois de janvier. La porte que j’aimerais pousser ou que j’ai déjà ouverte…

Les petits biscuits de tante Gertrude

Connaissez-vous les petits biscuits de tante Gertrude?…

Non, sans doute, si vous n’habitez pas la Touraine. Mais ici, tout le monde les connaît, que l’on soit riche voire Président débordant de culture, ou pauvres et mendiants, grands et petits, les petits surtout. Oui, elle adore les gens. Les enfants surtout, et ceux-ci de leur côté, l’aiment bien aussi, je vous assure.

Dès que tante Gertrude a deux ou trois enfants autour d’elle, elle a toujours de belles histoires à leur raconter et une boite d’amuse-gueules à ouvrir pour retenir les plus petits ou les esprits vagabonds. A ceux qui les mangeront à la vitesse que prennent les bulles de champagne pour sortir d’un verre, elle leur lâchera en plissant rapidement deux ou trois fois ses sourcils au-dessus de son regard bleu qu’on ne fait pas la course, que leur bouche n’est pas une poubelle et que chaque instant doit se savourer.

Elle a l’âme poétique et donne formes et saveurs particulières de saison à ces croquettes et crackers de toutes sortes. Et pour Noël et la fin d’année, même si elle mêle toujours les mêmes ingrédients sur un lit de farine, ce sont des sapins qui sortent de ses mains et qu’elle offrira en cadeaux.

Avec les mots proposés et recueillis chez Marina pour terminer l’année en douceur.

Petit Bosco a marché longtemps

Petit Bosco a marché longtemps.

Il avait décidé que c’était la meilleure des occasions pour soigner ses maux. Il est parti loin, très loin à en user le bout et la semelle de ses chaussures. Il avait besoin d’évasion certes, mais n’avait laissé aucun mot pour Mémé, pas même une virgule. Sa colère l’avait étouffé et empêché de se livrer.

Au fil des années qui l’ont vu grandir, elle n’avait jamais refusé de lui lire les plus beaux contes et légendes. Des histoires les plus farfelues ou les plus occultes qui calmaient ses peurs et le faisaient rire. Et lui, dont elle s’était tant occupée et qu’elle appelait son Petit Page, gardait le silence.

Les jours ont passé. Puis des semaines et des mois. Avant de déménager, elle a dû se débarrasser de tous ses livres. Elle s’en défit pour donner du plaisir à d’autres, qu’elle a dit. Ce fut cependant pour elle une sorte d’autodafé. Elle n’a emporté que le chat Pitre et son fauteuil préféré. Aujourd’hui son esprit s’envole à loisir et ses mots perdent leur vrai sens. S’il revient la voir par hasard, elle lui offrira de s’asseoir sur sa bibliothèque et de partager ses roses comme elle le fait à chaque fois avec moi quand je viens lui tenir compagnie les après-midis.

Pour répondre aux Plumes 22.20 chez Emilie avec les mots recueillis sur le thème Lecture (bibliothèque, page, virgule, rose, conte, autodafé, évasion, user, lire, livrer, loisir, occasion, occuper, occulte).

Le petit Bosco file sur l’ancien chemin de halage

Le petit Bosco file sur l’ancien chemin de halage.

Les bateaux à vapeur et les péniches aux chargements bâchés descendent le fleuve jusqu’à la mer. Il marche vite, droit devant lui. Tantôt, il aurait fait un signe de la main aux mariniers en criant qu’un jour il prendra leur place, mais là, il a plutôt envie de se cacher de honte ou par pudeur, et surtout par tristesse. Un brouillard dans ses yeux l’aveugle. Sa mère n’a pas mieux choisi que le jour de son anniversaire à lui, pour annoncer à tous qu’elle s’était mariée pendant son voyage à l’étranger. Les regards se sont tournés vers elle. C’était donc là son secret dont elle faisait mystère depuis quelques mois. Alors ce matin, sans plus en dire, il a décidé de mettre les voiles. Il a juste pris son sac à dos, et posé sur ses épaules son perroquet qui s’accroche à son nouveau pull bleu marine.

Et avant de fermer la porte, il a vérifié que ses écouteurs étaient bien fourrés au fond de sa poche. Sans bien chercher à les convaincre d’ailleurs, elle leur avait vaguement expliqué hier au soir pendant le dessert qu’elle n’avait jamais souhaité de grande assemblée, et qu’ils pouvaient tous comprendre sans devoir argumenter et délibérer devant un imposant conseil. Elle menait sa vie comme bon lui semblait. Alors lui-aussi a décidé et a choisi de n’échanger ni avec elle, ni personne. Il sait que son départ fera débat au sein de la famille. Qu’importe !?

Aujourd’hui, imperscrutable et sans en causer à quiconque, il va partir et les quitter tous. Est-ce ainsi que Marie-Béatrice croyait épater ses amies et sa famille en épousant cette brute !? C’était bien la peine de parler d’altruisme à ses triplés durant leur enfance. Qu’en reste-t-il ? Était-ce utile de leur asséner ces paroles et ces articles si vite périmés ? Il sait qu’agir de cette manière va le mettre dans une situation précaire, qu’il ne choisit pas la sécurité, mais il n’a pas envie de capituler. Il est perturbé, un feu brûle dans sa tête. Sacrebleu, ce sera terrible pour Mémé qui l’a tant aidé à remplir ses pages d’écriture. En pensant à elle, il touche sa poche située juste sur son cœur, et tâte le recueil des poésies dictées par son maître qu’elle aimait l’entendre réciter. Et les crêpes au beurre au parfum subtil et sublime de fleur d’oranger qu’elle lui faisait déguster. Tant pis ! A chaque pas, il glane rageusement d’une main crispée les épis de graminées sur le bas-coté. Ses doigts sont abîmés. Ses yeux brillants sont injectés de sang comme des rubis, ses orbites sont creusés. Lui, si calme d’habitude, a des envies de meurtres.

Il atteint les remparts. Ce n’est plus en mètres que se compte la distance qui le sépare de la maison, mais en dizaines de kilomètres maintenant.

Pour répondre dans l’ordre aux Plumes 14.20 chez Emilie avec les mots recueillis sur le thème Voile (mariée, vapeur, mystère, perroquet, bosco, cacher, pudeur, marine, secret, mer, anniversaire, brouillard, bleu, bâcher), au défi 123 chez Ghislaine avec 8 mots (débat, convaincre, argumenter, échanger, expliquer, délibérer, écouteurs, assemblée)  sur le thème Réunion et au Mot mystère 26 chez LilouSoleil dont les mots anagrammes de imperscrutable sont en italiques.

Elle s’est adossée au mur à palabres

Elle s’est adossée au mur à palabres pour l’attendre en cette fin de journée.

Arrivée la première comme d’habitude, elle s’est assise sur le banc de craie, là où ils discutent tous les deux pendant des heures. En bi-coloriage avec des paroles sans fin, des discussions à imaginer un monde idéal, leurs échanges sont des plus chimériques. Ça la détend.

Parfois il vient avec un pote. L’autre jour, c’étaient un rêveur orbicole avec qui il partageait ses goûts et ses idées d’oniromancie. Avec qui viendra-t-il ce soir ?

La lune est claire, et pourtant un éclair corail et agile zèbre soudain le ciel et lui donne un teint boréal. Il annonce peut-être l’orage prochain.

Impatiente et soucieuse, elle bigle sur l’horizon obscur devenu cirage à présent. C’est qu’il travaille loin, au robage de cigare à la fabrique de l’autre côté du bocage.

Les yeux dans le vague, elle n’arrête pas d’enrouler autour de son index, un petit papier qu’elle a sorti de sa poche où elle avait noté sa liste des choses à faire aujourd’hui. Oh misère, elle a trop brodé et son doigt la fait souffrir. Elle était obligée finir ce boléro bariolé, très coloré. Elle regarde sa main, ce bandage de papier, chiffonné maintenant, qu’elle loge aussitôt dans une cavité du mur entre pierre et argile, et se lève pour se dégourdir les jambes et les bras en sautillant. Elle aperçoit enfin la silhouette gracile, sur un fond de ciel libre et élargi tout à coup.

Il est seul, lui fait signe de ses mains qu’il agite au dessus de sa tête et avance en cabriole et pas de danse comme s’il avait une superbe musique dans la tête. Il l’imite tout simplement et rigole. Heureuse, elle se rassied sur le banc de craie et s’adosse à nouveau au mur à palabres.

Pour répondre à des mots, une histoire chez Olivia avec les mots de la récolte 50 (liste, palabre, misère, mur, oniromancie, danse, chimérique) et au défi du mot-mystère 25 chez Lilou avec les mots anagrammes de acribologie en italique.

On est allé au musée en ce jour de rentrée

On est allé au musée en ce jour de rentrée

-On devait être critique d’art pour le tableau que l’on avait tiré au sort parmi cinq au choix.
Adèle continue et explique que cette visite était virtuelle, que les tableaux représentaient tous une scène estivale et que Mémé devra trouver le titre de chacun quand tous auront parlé :
-… comme tu le fais parfois pour raccommoder un torchon, ici c’est avec une multitude de petits points brodés en noir sur toile de drap blanc que sont représentés les mouvements rapides des grains de sable fin soulevés par le passage d’un petit chien tenu en laisse par sa maîtresse dont on ne voyait que les pieds et le bas de sa jupe.
Pour représenter cette agitation, le peintre a laissé tomber toutes ces mitochondries avec justesse et un pinceau spécial sans doute. Cette toile est placée dans celles du futurisme, c’est marrant quand même non ?
N’avait-il qu’une seule couleur sur sa palette, a-t-il voulu donner un côté moderne de photo en noir et blanc en oubliant les couleurs de l’été, ou avait-il vécu la scène lui-même allongé sur la plage avec des lunettes de soleil ?
Ça on ne le saura jamais et ça n’a aucune importance puisqu’on voit juste et bien ce qu’il a voulu montrer.

Mémé apprécie, trouve ce début bien joli et sourit :
-Keskecébo, à qui le tour maintenant ?

Bébert s’avance et précise que chacun devait également utiliser un mot nouveau, et là-aussi Mémé devra les deviner. Son tableau a presque les mêmes dimensions que celui d’Adèle mais plus ancien et représente un magnifique paysage maritime :
-Les couleurs du ciel d’été, des montagnes pâles et les bateaux aux voiles claires se reflètent dans la mer jusqu’aux confinités de l’horizon. On voit en premier plan, des personnages en pleines activités de l’été. Un laboureur et un berger, très proches l’un de l’autre sans pourtant vouloir se parler plus que ça.
Un peu comme le meunier et Pépé quand on va au moulin, l’un à surveiller la roue qui tourne correctement et l’autre qui siffle discrètement entre ses dents parce qu’il sait qu’il va te faire plaisir avec tout ce qu’il va rapporter.
Et bien là, l’un est absorbé par la profondeur parfaite de ses tranchées parallèles dans un sol bien tendre pour obtenir une belle récolte, et l’autre qui a le nez face au vent du large et le regard perdu vers les bateaux et dont les moutons se gardent tout seuls entre le champ et la mer.
Ils pourraient tomber à l’eau, comme ce gars dont on n’aperçoit que les jambes qui se noie peut-être et que personne ne voit, pas même le pêcheur sur la rive tout près de lui.
Est-il tombé du ciel ou d’un bateau, s’entraîne-il au meilleur des plongeons ou est-il à la recherche d’huîtres perlières ? Comme ça n’était pas la mode de représenter des concours de plongeons ou des chercheurs de perles, on peut écarter ces idées.
Alors c’est lui, ce gars, qui est important dans ce tableau, et insignifiant et presque invisible dans cette beauté qu’est la Nature. Il est peint dans un coin sombre, où la mer est d’un vert émeraude et lugubre, alors que le reste est de couleurs claires et ensoleillées. Il est dans un endroit poissonneux et pourrait bien se faire manger par un plus gros de cette espèce.
Il semble en grande difficulté, mais personne ne fait attention à lui, comme s’il était puni d’avoir désobéi. Comme quand maman me mettait au coin après une bêtise, tu sais Mémé, et disait « il est puni, on ne le regarde plus et il reste tout seul ».
On pourrait craindre le plus grand des malheurs pour lui avec ce rouge sang du foulard du pêcheur et la chemise du paysan au centre du tableau qui a soudain son importance.

-Keskesameplet, on continue ?

-Mon tableau, dit Coco maintenant, est bien plus grand que les deux premiers présentés là, mais contemporain de celui d’Adèle. Il paraît tout simple comme ça, mais plus on l’observe, plus le choix des détails et des couleurs à son importance.
On aperçoit le ciel et la mer à l’horizon par deux lignes de bleus à peine différents l’un de l’autre qu’ils pourraient se confondre. Mais ce sont trois hommes tous nus jouant aux boules sur une pelouse bien verte qui sont l’objet principal de la scène. La nudité des personnages et le jeu de pétanque en fait un tableau estival.
Quoique les boules sont noires, et cette couleur trompe-l’œil pourraient les faire passer pour des truffes que ces jeunes gens auraient trouvées.
Oui, ils sont jeunes car les épaules sont fines, leurs torses sont parfaits, leurs ventres pas bedonnants et les silhouettes juvéniles. Le fait d’être nus peut aussi marquer un signe de liberté pour ces trois hommes.
La façon désinvolte de porter sa chlamyde pour l’un d’eux montre le peu d’habitude de se bien vêtir ou signe d’insouciance… ou est-ce que ce personnage debout est plus important que les deux autres encore inclinés devant lui ?
Ou sont-ils tellement absorbés par ce qu’ils font, en train d’inventer et de créer ?
D’ailleurs, le vert de l’herbe et le rose des corps en font quelque chose de frais et de nouveau et les têtes baissées et leurs yeux à peine ouverts leur donnent en air pensant.

-Kelbonidécemuzé, je ne m’en lasse pas

-Mon tableau est très coloré et immense, annonce Dédé, tu peux bien ajouter un mètre de plus en longueur et largeur aux dimensions de celui dont Coco a parlé.
Le mien représente deux femmes à bicyclettes. Leurs cheveux sont courts et flamboyants et les vélos bleu turquoise.
La chaleur est ardente car le fond du tableau est jaune d’or en grandes traînées verticales pour montrer le soleil de plomb.
Et les femmes sont torses nus. On en voit une de face qui parle et qui à l’air contente, d’ailleurs elle porte un rouge à lèvres assorti à sa chevelure. Mais l’autre de profil avec un slip noir paraît fatiguée et semble aller dans une autre direction.
C’est une scène de rue, un peu banale, où ces dames, l’été en bord de mer, parfois dénudées, font des tours de vélo à se promener sans but précis juste parce qu’il fait beau.
Le peintre original a voulu l’accrocher avec une révolution d’un demi-tour et présenter ces femmes la tête en bas.
Mais la poitrine de la femme de face n’a pas changé de sens, et ça, c’est trop rigolo, n’est-ce pas Mémé ?

-Komecébien, en effet c’est rigolo et magnifiquement intéressant tout ce que vous savez voir dans un tableau.

-Attends Mémé, dit Emma, il reste le mien. Il n’est pas rigolo du tout, même s’il y a un visage très souriant en son milieu.
Mon tableau est moderne, puisque l’homme qui y est représenté porte un T-shirt blanc et un pantalon noir, un peu comme n’importe qui aujourd’hui.
Cet homme court pieds nus sur un sol gris clair qui pourrait être du sable. On ne voit pas de marques de pas au sol, trop court. Ce manque de profondeur pourrait marquer qu’il arrive au dessus d’une dune ou sur une route en haut d’une côte. L’ombre est courte et sombre par terre et sur le devant de son maillot, il peut être midi. Et le ciel est beau bleu porteur de cumulus très blancs annonçant une merveilleuse journée.
Le visage au rire franc et massif montre une bouche aux lèvres rouges démesurément ouverte par un rire laissant apercevoir les dents blanches impeccables comme les touches d’un piano et le noir du fond de sa gorge comme un trou béant. Les cheveux sont noirs également, et courts, un peu plaqués.
Ce pourrait être une mascarade, ou un spectacle. Mais ce rire paraît forcé et tellement grand que les yeux sont fermés. D’ailleurs, ce visage n’a rien à regarder puisqu’il est dans les mains de celui qui court. Comme si l’autre criait pour se faire remarquer et dire tout le contraire de ce qui fait rire habituellement.
J’aurais dit qu’il n’y avait que trois couleurs pour ce tableau : bleu pour le ciel, blanc pur pour les nuages et blanc-ivoire pour le visage et gris, allant du très clair ou noir, mais il y a ce rouge à lèvres sanguinaire très important.
Un tableau d’aujourd’hui tracé comme une affiche de propagande d’une autre époque. C’est assez frappant et dérangeant.

Mémé n’en revient pas. Elle reste sans voix et les étreint l’un après l’autre. Puis elle s’apprête à jouer le jeu des devinettes en s’appliquant. Mais les enfants plus pressés et excités d’avoir émerveillé Mémé en l’emmenant au musée, dévoilent très vite les noms des tableaux, les auteurs et les mots imposés.

Pour répondre à la proposition de JPL des Arts et des Mots pour l’Agenda Ironique de mai avec 6 mots à placer (Confinités- Révolution- Mascarade- Mitochondries- Trompe l’œil et keskecébo) et 5 tableaux (je n’ai pas su choisir) suivants :
la Chute d’Icare de Pieter Brueghel l’Ancien (datant de 1558) 73,5x112cm
Les Joueurs de boules de Henri Matisse (datant de 1908) 115×147cm
Dynamisme d’un chien en laisse de Giacomo Balla (datant de 1912) 90,8×110cm
Les demoiselles d’Olmo II de Georg Baselitz (datant de 1981) 250x249cm
Le céphalophore de Yué Minjun

Le ciel était bleu hier et le vent de nord-ouest soufflait fort

Le ciel était bleu hier et le vent de nord-ouest soufflait fort.

Maman nous a fait poser les sacs de tourbe dans sa torpedo pour les vendre au marché. Avec l’argent on pourra réparer le toit écroulé de la grange qui obstrue le passage dont les poutres forment un vieux turbeh et passeront au rebut et en bois de chauffage cet hiver.

Pendant ces semaines sans école, elle nous a appris à labourer et à tisser en expliquant ce qu’était le boustrophédon, à bien doser les épices dans la soupe et la poudre à lever dans les gâteaux, à ramasser les œufs pondus sans ôter le leurre pour les poules, à buter les turneps, à opter de réciter quelque strophe plutôt que de bouder de trop suer sous le vent et la chaleur et de craindre de puer. 

Aujourd’hui, nous brodons les boutons plutôt que de les coudre, savons cuisiner presque aussi bien qu’elle de fameux brouets pour accompagner les tournedos du dimanche, ne faisons plus les bourdes du début, n’avons plus besoin de quelconque promesse pour nous booster et sommes plus soudés, à ce qu’elle dit. Elle doit être fière des résultats obtenus, car elle ne nous appelle plus « mauvaise troupe ».

Le ciel est bleu et le vent de nord-ouest souffle fort. C’est le premier jour de l’été et dans une semaine, ce sera la rentrée.
-On est sans doute sur la bonne voie cette fois-ci, a dit notre mère, cette date tombe à pic.
On la sentit de très bon poil soudain, comme si ce petit rien l’eut délivrée d’un poids.

C’est vrai qu’à cette saison, elle se doit de garder courage et ne donner aucun signe de faiblesse, car les travaux de force ont commencé et vont se poursuivre quelques mois encore.

Au coucher, après le fricot du soir comme d’habitude, que certains ont bâfrer, ce qui l’a un peu énervée, sans toutefois lui faire perdre patience, elle borde le petit et nous remercie d’un baiser sur la joue pour l’avoir bien aider et pour les efforts qu’on a su fournir dans la journée. Puis elle permet, à nous les plus grands, de laisser notre lampe éclairée pour lire un peu mais fait promettre d’éteindre dans une demi-heure tout au plus.
C’est une femme qui excelle de douceur et de tendresse, au caractère égal, mais reste intraitable sur certaines choses à ne pas négocier.

Cependant ce soir, le ciel est bleu sombre, le vent souffle encore et on subodore un heurt dans ses mots, ses paroles ont fait des rebonds dans sa bouche et sa langue un détour, comme si son bonheur allait s’user tout à coup. Alors prudents, nous pouvons oser un regard interrogateur.
-Demain je dois me rendre chez le meunier, répond-elle.
C’est Honoré, un homme de corpulence massive qui porte la tonsure et se dit abstème (mais ne peut duper personne) et vecteur d’ondes malsaines qui me donne envie de fuir. Le ciel sera-t-il encore bleu ?

J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce texte pour répondre aux Plumes 13.20 chez Emilie sur le thème Force avec les mots recueillis en gras, à Des mots, une histoire chez Olivia avec la récolte 49 dont les mots sont en gras, au défi 122 chez Ghislaine avec 8 mots en gras sur le thème Saison et au Mot mystère 24 chez LilouSoleil dont les mots anagrammes sont en italiques.

 

En rentrant de la foire à la nuit tombante il s’arrête toujours ici

En rentrant de la foire à la nuit tombante il s’arrête toujours ici.

Il dépose son biclou contre le grand feuillu, tout fleuri à cette saison. Il relève sa freluque un peu folle qui lui tombe sur le front, et fouille dans sa poche pour trouver son mouchoir. Il a eu chaud et s’essuie le visage, puis le replie avant de le ranger. Il prend son temps pour se remettre de ses émotions. Alors il avance et piétine une bouillée d’herbes fraîches comme un fouleur de raisin pour se débarrasser de la terre qui pourrait être collée sous ses souliers, même si le temps est bien sec comme ce soir. C’est ce qu’il répond si on le questionne. Il fait des yeux tous ronds qui pointent vers l’infini, il est trop drôle, un peu loufoque aussi, et approche sans me voir à la fenêtre, comme si sa tête était soudain vide et toute idée absente. Je souris car je connais ses gestes par cœur.

Il est fidèle le Clodio, et à l’heure pour venir manger son fricot. Ce soir ce sera le ragoût de poisson de ma mère, tenu au chaud sur la cuisinière pour qui viendra céder aux arômes et douceur de la rouille déjà posée dans des bols sur chaque table. Il vont être nombreux à entrer, car on aperçoit la lueur des éclairs au loin.

Il annonce la foudre et la colère du ciel en posant bruyamment la bouteille de cidre qu’il apporte à chaque fois. Il a entendu la chouette ululer très fort dans la montée et sa douleur au genou lui recherche querelle, ce sont des signes, affirme-t-il. Mon frère me donne un gros coup de coude, et rigole silencieusement en me montrant que ce clodo se gratte le froque au niveau de la couille. Ma mère l’houspille illico avec son torchon qui nous frôle, nous renvoie coudre et floquer comme elle nous l’avait demandé et dit qu’elle devra sûrement en découdre avec son jeune fou pas très docile. C’est sa façon de s’excuser auprès de ce bon drille. Je pars fâchée contre ce querelleur de frangin, s’il recommence, je lui croque l’oreille.

Je l’aime bien moi, Clodio, il a toujours de belles histoires à raconter, avec des mots venus d’ailleurs, c’est un peu mon idole. Après manger, il reste assis à écouter les autres ou à dire à son tour. Alors il croise ses mains ridées et les ouvre juste pour regarder l’intérieur des paumes comme si un texte y était noté, et le voilà parti à fermer et rouvrir ses mains comme des ailes de papillon, et à parler sans fin. Il a beaucoup voyagé et fait toutes sortes de métiers, quelque peu ludique, comme quilleur dans un grand bowling de bord de mer, et aussi cilleur à la volerie des aigles, godilleur en marais poitevin, cueilleur de gousses de vanille quand il était dans les îles, tout juste défroqué après avoir été prêtre. Et c’est pour ça que mon frère l’appelle Frollo.

En réponse au défi 121 chez Ghislaine avec les 8 mots en gras, et au défi du mot-mystère 23 chez LilouSoleil formé des lettres « eee i oo uu cdfq ll r » dont les mots anagrammes utilisés sont en italiques.