Petit Bosco a marché longtemps.

Il avait décidé que c’était la meilleure des occasions pour soigner ses maux. Il est parti loin, très loin à en user le bout et la semelle de ses chaussures. Il avait besoin d’évasion certes, mais n’avait laissé aucun mot pour Mémé, pas même une virgule. Sa colère l’avait étouffé et empêché de se livrer.
Au fil des années qui l’ont vu grandir, elle n’avait jamais refusé de lui lire les plus beaux contes et légendes. Des histoires les plus farfelues ou les plus occultes qui calmaient ses peurs et le faisaient rire. Et lui, dont elle s’était tant occupée et qu’elle appelait son Petit Page, gardait le silence.
Les jours ont passé. Puis des semaines et des mois. Avant de déménager, elle a dû se débarrasser de tous ses livres. Elle s’en défit pour donner du plaisir à d’autres, qu’elle a dit. Ce fut cependant pour elle une sorte d’autodafé. Elle n’a emporté que le chat Pitre et son fauteuil préféré. Aujourd’hui son esprit s’envole à loisir et ses mots perdent leur vrai sens. S’il revient la voir par hasard, elle lui offrira de s’asseoir sur sa bibliothèque et de partager ses roses comme elle le fait à chaque fois avec moi quand je viens lui tenir compagnie les après-midis.
Pour répondre aux Plumes 22.20 chez Emilie avec les mots recueillis sur le thème Lecture (bibliothèque, page, virgule, rose, conte, autodafé, évasion, user, lire, livrer, loisir, occasion, occuper, occulte).
Ton texte est plein de douceur et de nostalgie.
Nice blog
J’admire ce don d’évocation ! Quelques mots, quelques phrases et c’est l’histoire d’une vie qui surgit, toute chargée d’émotions. Chapeau bas, Danielle
J’aime les livres qui voyagent, surtout s’ils font des heureux ailleurs que chez soi 🙂
Ton texte est émouvant. Merci Patchcath.
Bon dimanche ensoleillé à toi !
Texte émouvant et triste… Beau en somme…
Comme quoi la lecture est le meilleur remède à la solitude qui fait perdre la tête !
Bises
Ce sont de fameux moments d’évasion, c’est vrai 😉 Des occasions de vivre dans des mondes différents du tien sans jamais le quitter malgré tout. Merci de ces petits exercices Emilie, Bon dimanche à toi et tes Mambos
Contente de te retrouvé ici, j’avais sûrement la mauvaise adresse de ton blog et j’ai bien ton texte agréable à lire.
avec le sourire
😉 Merci Lilou. Tes mots réchauffent comme un rayon de soleil
Vaillant petit Bosco. Ah il n’est pas le seul à user ses chaussures. Il a fallu qu’on change les nôtres pour pouvoir continuer notre marathon quotidien !
J’ai complètement loupé cet atelier !
Mais comment se fesse ? 😡😂
Bravo pour toi qui es restée vigilante.
Ah les chaussures! On peut en parler si tu veux. Je fais pas mal de choses mais pas encore de souliers. Faudrait peut-être s’y mettre. Parce que passer par le clic et collecte, ça risque d’être clic et collecte et renvoi et re-clic et re-collecte… tu vois !? oui j’aime bien essayer quand même et toucher et tourner sur la gauche, sur la droite et voir si ça me sied et si ça ne me blesse pas et si… et si… C’est pareil pour les livres… Merci de tes mots MJo
Chaussures de marche seulement. Et en achetant les mêmes ou presque que celles que nous avons dû jeter ! Première fois que je faisais ça. Pour les autres, je suis comme toi ce qui ne m’empêche pas quelquefois de regretter mon achat ! 😂 c’est fou comme c’est le lendemain que je vois que j’aurais dû peut-être…mais bon tant pis…😡😂 bon dimanche
😉
Se débarrasser de livres c’est difficile.
Je fais du bénévolat dans une bibliothèque et parfois il faut jeter, c’est pas possible de tout garder.
Bon week-end
C’est vrai Claudie que c’est très difficile 😉 et j’aime bien cette idée de boites à livres qui s’installent par ci par là
C’est très émouvant. J’espère qu’il reviendra la voir.
Le monde d’avant ne revient jamais, tu le sais bien Lydia 😉 Merci de tes mots
Malheureusement…
Bises.
Bon jour,
Après les livres racontés, il faut vivre la vivre et se créer ses propres histoires … 😉
Bonne journée 🙂
Max-Louis
Oui, se créer ses propres histoires au risque de se raconter toujours la même chose parce qu’on ne sait plus qu’on l’a déjà fait 😉 Merci Max-Louis, que la vie te soit douce jusqu’aux prochains mots
devoir se défaire de ses livres en fin de vie, quelle tristesse!
Elle les a sûrement confiés au bon endroit pour que d’autres aient le même plaisir qu’elle à les lire. 😉 C’est vrai que je suis restée encore à la lecture sur papier, je porte une importance au toucher du livre, à son odeur aussi. C’est une période actuelle de dure contrainte.
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