Beaucoup de plaisir à être en retraite

On lui avait dit qu’elle aurait beaucoup de plaisir à être en retraite, qu’elle n’aurait plus besoin de se lever aux aurores, qu’elle pourrait prolonger comme elle le voudrait ses petits-déjeuners du matin dans la chaleur douce de sa maison, qu’elle apprécierait sa vie tranquille au bord du lac… et quand le jour de gloire est arrivé, tout était faux, on nous apprit qu’elle n’avait pas survécu au confinement.

… Pas rigolo tout ça, hein !? Attends je recommence…

Chaque matin, elle se levait à l’aube et quittait bien vite sa maison pour être chez son premier patient dès l’aurore. Elle enchaînait comme ça toute la journée les visites chez les uns et les autres. Ils savaient lui dire combien elle leur apportait chaleur et confort pour vivre parfois seuls ces longues heures jusqu’au lendemain. Elle leur répondait qu’elle aurait beaucoup plus de plaisir à les revoir en forme s’ils restaient tranquilles sans aucun faux-pas de leur part. Mais un soir, sa voiture glissa dans le lac. Et tous voulurent lui rendre gloire.

…C’est triste et ça perd toute chaleur, dis-tu ! Aucun plaisir pour toi et pas même un soupçon de gloire pour moi, me fais-tu comprendre. Tant s’en faut ! Attends que je fouille dans mes sacs… et hop, un entrelacs. C’est que je me suis levée très tôt ce matin. Si ! c’est vrai ! les lueurs de l’aurore n’avaient pas encore pris de couleur, puis devinrent roses…  Je savourais un café noir dans la pénombre, mon premier de la journée, bien tranquille dans un fauteuil… J’avais simplement ouvert les volets. Non ! ici, je n’ai pas de vue sur un lac. J’hésite à ouvrir mon livre… je vais attendre encore un peu, car j’aime bien ces lueurs du jour qui se lève, et je n’ai pas envie d’allumer la lumière… ni de découper des têtes… pour mon petit peuple et les êtres verts de la semaine. Mais non y a rien de macabre! Attends j’ai trouvé…

Et bien ce sera donc l’histoire de la Belle au bois dormant. Celle du Pèr’O et pas des Gremlins. D’abord les personnages… Ah non !? Comme tu voudras… Alors voilà :

C’est l’histoire d’un Roi et d’une Reine qui voulaient un enfant, car ils n’en avaient pas.
Ils voulaient absolument un enfant, car ils étaient mariés depuis longtemps (et parce qu’une famille sans enfant… ).
Puis un jour, la Reine fut enceinte et elle accoucha d’une petite fille.
Ils allaient enfin connaître le plaisir d’être parents, et toute la chaleur que cela procure dans un foyer.

Toutes les fées du pays furent nommées marraines, tant les parents étaient heureux.
Chacune des fées qui défilèrent devant le berceau, donna un don à la Princesse.
La vieille fée, qui n’avait pas compris ce qui se passait, et avait reçu la nouvelle un peu en retard, lui jeta un mauvais sort : l’enfant se percerait la main d’un fuseau et elle en mourrait.
Une jeune Fée modifia ce mauvais sort, car la Princesse se percerait bien la main d’un fuseau, mais au lieu d’en mourir elle dormirait pendant cent ans.
Les parents ne vécurent pas si tranquilles que ça, car… l’enfant demandait beaucoup d’attention.

Elle grandit pourtant, et devint jeune fille, et vous connaissez les ados… ils veulent toujours faire ce qui leur plait et échapper à la vigilance des adultes, une façon de s’épanouir sans doute… si bien que la Princesse se perça donc la main et tomba d’évanouissement ou d’épanouissement, et avant que tous furent ébahis, la bonne Fée qui lui avait sauvé la vie en lui donnant le don de dormir cent ans, réussit aussi à endormir tous les habitants du château…
C’était une façon de sortir les souverains d’un faux pas et la meilleure manière pour que la vieille fée n’en ressente aucune gloire.

Et cent ans plus tard, un Prince vint à passer dans ce château et se trouvait justement là, dans cette chambre, quand la Princesse qui dormait se réveilla, et que toutes les autres personnes se réveillèrent aussi.
Le Prince et la Princesse se marièrent et patati-patata… devinrent parents à leur tour et eurent (Non! pas beaucoup)  seulement deux enfants (même si j’en connais qui disent que deux c’est déjà beaucoup !), une première fille qu’on appela Aurore et le second, un fils qu’on nomma Matin.

Le premier jour de l’été arriva et le Prince dut s’absenter pour aller à la guerre.
C’est là que la Reine Mère Ogresse alla voir son Maître d’Hôtel et lui demanda pour le dîner la petite Aurore, le petit Matin et la Princesse. Mais la Princesse, mère d’Aurore et de petit Matin étaient sous protection dans la loge du Maître d’Hôtel. Et le Prince, qui était parti pour simplement superviser une bataille et qui connaissait bien l’appétit de sa Reine Mère, arriva dans la Cour sur ces entre faits. Alors l’Ogresse enragée se jeta dans le lac et s’y noya.

Quoi ? que dis-tu ? Tu ne comprends pas tout et ça ne correspond pas à ce que tu connais déjà ! Evidemment si tu avais voulu que je te parle des personnages, je t’aurais dit que :

La Princesse était la jeune fille, qu’on nomme « la Belle au bois dormant », qui se pique la main sur un fuseau ensorcelé et qui s’endort pendant cent ans. Elle est très jolie, pleine d’énergie mais un peu étourdie. C’ est la fille du Roi et de la Reine du début de l’histoire. C’est aussi la mère de la petite Aurore et du petit Matin qu’elle a conçus avec son mari le Prince.

Le Prince, c’est celui qui se trouve près de la Princesse quand elle se réveille et qui part pendant l’été pour la guerre. Il est vaillant et beau. C’est aussi le fils du Roi et de la Reine ogresse. Il est aussi le père de la petite Aurore et du petit Matin qu’il a conçus avec sa femme la Princesse.

La Reine Mère Ogresse, c’est la Mère du Prince et belle-mère de la Princesse. C’est une méchante ogresse qui est Reine et qui veut par là ne manger que des mets majestueux comme la Princesse, la petite Aurore et le petit Matin.

La vieille fée, c’est une fée très âgée qui jette un mauvais sort à la Princesse.

La petite Aurore, c’est la fille du Prince et de la Princesse qu’on appelle la « Belle au bois dormant », et la sœur de Matin. Je dirais qu’elle a quatre ans à la fin de l’histoire. Et c’est elle que la Reine Ogresse veut la manger avec sa mère et son frère.

Le petit Matin, c’est le fils de la Princesse et du Prince, et le frère d’Aurore. Je pourrais dire qu’il a trois ans quand la Reine Ogresse veut le manger, et devenu grand Jour à l’heure qu’il est maintenant.

Pour répondre quatre fois (oh j’aurais pu faire plus 😉 ) au défi d’écriture 116 chez Ghislaine avec les 8 mots proposés (aurore, plaisir, lac, faux, gloire, tranquille, matin, chaleur) où sur le thème « Scène de Vie », parce que le confinement donne des idées noires, parce que j’aime les histoires qui font peur, et parce que « raconter des histoires » fait partie de nos scènes de vie. C’est ça, le con… finement.

Publicité

De beaux voyages à raconter

Il y en a toujours qui ont de beaux voyages à raconter.

Il y en a toujours qui pensent aux endroits extraordinaires à découvrir et aux images inoubliables de lieux indescriptibles à garder en mémoires. Dans ma famille on a pas vraiment voyagé si ce n’est que de l’étable pour aller aux champs et quelquefois, un peu plus loin, sur les pans de la colline. Il y a bien des cousins qui partent un jour en charrette ou en camion à l’abattoir. Mais de là, ils n’en sont jamais revenus et n’ont donc pas pu dire si le voyage était beau.

Ah ! mais j’y pense, il y a bien cette virée que j’ai faite quand j’étais jeune effrontée, un peu écervelée et qui a changé ma vie. Car il faut que je vous dise, je suis une vache. On fait partie de la famille des bovins, m’a-t-on dit un jour. Maman, mes sœurs et mes cousines étaient aussi des vaches. Mon père, un taureau et mes oncles et mes cousins étaient des bœufs. Il y a pleins de mots différents pour nous qualifier, parfois compliqués et d’autres dont on ne connaît pas bien la signification. Aussi j’ai toujours eu l’audace de demander des explications, comme abattoir par exemple, ou la différence entre taureau et bœuf… je sais, je saoulais le troupeau avec mes questions. Les plus anciennes ronchonnaient en affirmant que la vie est toute simple et doit le rester, qu’elle se résume pour nous à brouter et ruminer, et que ces tracas ne sont pas bons pour la viande et le lait. Mais ma mère répondait que personne ne devrait avoir envie de mourir idiot, surtout s’il risque de se réincarner en topinambaulx. Elle me faisait taire d’un coup de langue sur le museau, reniflait tendrement à mon oreille et m’invitait doucement à ne pas envenimer les choses. Mes sœurs, envieuses peut-être un peu, se moquaient de moi et me disaient que les baisers aspirants de la mère avaient déjà effacé mes taches à ma naissance et finiraient par me vider complètement de mes connaissances. Oui, car je suis une vache sans tache. J’en étais désolée à l’époque.

Ça me gênait énormément. Tout le monde avait un pelage de couleur, ou tacheté. Moi, j’étais blanche. Tout blanche, d’un blanc laiteux. Et surtout, j’étais la seule petite vache comme ça. C’est d’ailleurs pour ça qu’on m’a appelée Blanchette. Comme la chèvre de Monsieur Seguin, c’est ça, mais ça c’est une autre histoire… J’avais des copines aux noms aussi originaux que moi. Il y avait Roquette qui avec une queue à la forme curieuse, et Frisette qui avait une touffe entre les deux oreilles et dont le poil d’hiver avait tendance à friser énormément. On rigolait bien ensemble, on gambadait souvent, on sautait beaucoup, faisant des entrechats à tout va au lieu de brouter. Mais elles savaient bien aussi se moquer de moi.

Un matin, alors que le jaquemart venait de sonner l’heure de la rumination, Frisette s’est installée près de moi, car elle savait là que c’était mon moment de détresse. Toute excitée, elle riait à gorge déployée et pleine d’herbe qui lui cachait entièrement les dents du fond. Son frère avait rencontré un faiseur de couleurs et de taches qui venait chaque soir de pleine lune. Il fallait rester toute la nuit à regarder l’astre droit dans les yeux sans jamais fermer l’œil. Si par malheur cela arrivait, c’en était fini de la couleur ou des taches ! Bien sûr que je suis sortie ce soir de pleine lune, toute seule et sans bruit. L’obscurité n’était pas rassurante du tout. Je serais bien rentrée me coucher à l’étable, mais les taches c’était ce soir ! Je suis donc restée au milieu du pré, les yeux fixés sur ce disque brillant, luttant pour ne pas m’endormir. Des cris déchiraient la nuit, à m’effrayer et me faire sourciller. Mais c’était des cris du hibou qui hululait et j’ai tenu bon jusqu’au matin. Alors là, j’ai couru à la mare pour voir mon reflet. Rien, pas une tache, aucune couleur. Rien que du blanc ! Frisette m’a trouvée là en train de pleurer. Navrée, elle m’a avoué qu’elle et son frère m’avaient fait une blague. Et c’est ce jour-là que j’ai décidé de partir. J’allais voir l’artiste Pruneau.

Si le faiseur de couleurs et de taches n’existait pas, Pruneau lui, existait bien. Tout le monde en parlait quand on partait chaque été sur la colline. C’était un artiste qui avait le don de rendre le monde merveilleux. Il habitait de l’autre côté de la montagne, sur la face non visible d’ici. En passant, j’ai dit au revoir au dindon blanc de la basse-cour, qui s’évertuait à glouglouter et à plaire à sa grosse dinde. J’ai traversé le bocage, j’ai franchi des haies, j’ai avancé difficilement sur les rampes caillouteuses, j’ai traversé des champs fleuris de marguerites toutes blanches exhibant leur cœur jaune au soleil. J’ai rencontré des brebis et des chèvres, toutes blanches et qui étaient fières de leur pelage immaculé. J’ai croisé la famille des lapins blancs qui s’étaient salis et couraient à la rivière pour se nettoyer. J’ai dormi en compagnie de la chouette blanche qui ne comprenait pas mon problème. Mais moi, j’étais une vache tout de même et je voulais des taches.

Tous connaissaient Pruneau qui vivait sous les pruniers, et me confirmèrent que j’étais sur le bon chemin… et je suis arrivée. Pruneau était joyeux, et voulait un monde heureux. Il portait un chapeau qui lui cachait les yeux, et quand je lui exposai mon souci, il se mit à réfléchir longtemps, longtemps… et j’ai bien cru qu’il s’était endormi. Quand il eut réfléchi, il sourit et trempa sa queue dans une flaque de boue. Il dessina des taches sur mon dos. Des taches en formes de cœurs et de fleurs, de ronds et carrés et me demanda d’attendre jusqu’à ce que la boue soit sèche. J’étais heureuse, et filai à la mare pour découvrir et constater mon nouveau look. Folle de joie, je remerciai Pruneau et jouai tout l’après-midi dans les prés à saute mouton avec mes nouveaux amis au grand dam de leurs parents. A cette saison, les orages étaient fréquents et la pluie et ses trombes d’eau effacèrent mes taches. Quand le soleil réapparut, j’étais redevenue une vache toute blanche et triste. J’éclatai en sanglots et mon chagrin affecta l’artiste. Il s’assit à côté de moi et me pria de sécher mes larmes, il voulait me montrer quelque chose.

On a marché un moment côte à côte en silence… puis on s’est arrêté sous un arbre. Il me demanda alors de regarder mon dos. L’ombre de l’arbre avait dessiné des taches plus foncées sur mon pelage clair. J’étais belle et heureuse. J’avais retrouvé le sourire. Puis on se déplaça en plein soleil et mes taches disparurent bien sûr. C’est à ce moment là, qu’avec un grand sourire et avant que je perde le mien, il m’expliqua que si je voulais des taches, je n’avais qu’à retourner sous un arbre. Et il ajouta :  « L’essentiel est invisible pour les yeux ».

C’est ma participation au voyage de l’Agenda Ironique proposé par Vérojardine illustrée d’une future page de livre textile. Il y a de belles phrases, comme ça, qui termine bien l’histoire.

 

Entendre à nouveau le cri des kangourous

Me tarde-t-il vraiment d’entendre à nouveau le cri des kangourous ?

Je pense souvent à cette rencontre d’antan. Énorme défi qu’on accepte bon gré mal gré. Il y a eu le défilé aux invalides… et des pique-assiettes, bien sûr. Fameux vestige ! Je sens un sourire monter. N’empêche qu’il y aura toujours cette étincelle dans les yeux de nos petits. Et puis j’entends: « plus d’espoir ! », mon visage s’éteint.

Ressentir cette dualité intérieure, enserrée dans une situation indicible, où les souvenirs se bousculent et les projets restent et attendent… Mais attendre quoi grand dieu puisque d’aventure on ignore ce que demain sera. Je voudrais calmer cette révolte au creux de mon ventre. Mes épaules sont lourdes comme si tous les méandres de la vie y reposaient soudain. J’ai l’impression d’avoir vécu ce moment… Est-ce une répétition ? Drôle d’interprétation, ça va sans dire. Je serais incapable de sortir trois mots de suite sans zézayer. Alors je me tais. J’écoute.

Chaque expiration est un soupir et sa respiration est régulière. Est-ce pour ça que le Finistère porte ce nom ? Faut-il aller au bout du bout pour s’envoler ? Le cygne le fait bien, lui. Fais-moi un signe… les paroles de la chanson trottent dans ma tête et apportent un sourire sur mes lèvres. Il va falloir… ou ne plus falloir y penser… Penser au canard et préparer son foie une dernière fois. Déposer la brioche sous le torchon et la laisser s’enfler sans l’oublier. Ouvrir la bouteille pour que le vin s’oxyde et prenne tous ses arômes.

Ne plus penser et se laisser explorer les méninges comme si des milliers de mains les trituraient en douceur. Sans sursauter, se souvenir des claquements de portes et surveiller l’arrivée des amis, des claquements de langues des convives à la découverte des saveurs, des claquements de glace sur le lac gelé, des claquements de fouet du traîneau qu’on ne verra peut-être jamais dans le ciel…

C’est ma participation à des mots, une histoire chez Olivia avec les mots proposés de ces dernières semaines et mes idées grises.

Lui rendre visite

Lui rendre visite, je lui dois bien ça.

Je le vois tous les mois parfois tous les quinze jours. Il sort peu tout seul et habite près du port maintenant, dans un bel appartement ensoleillé. Je marche d’un bon pas en longeant le parking, je sais qu’il m’attend mais je voudrais tant qu’il retrouve son indépendance. Pas de pluie aujourd’hui, l’air est vif et le ciel encore bien couvert. J’ai pris l’habitude de passer une bonne partie de cette journée avec lui jusqu’au soir et je pars après le dîner qu’on prépare souvent ensemble. On sort marcher au bord de l’eau ou on discute devant un jeu de société. Il me raconte sa vie ou essaie de s’en rappeler… Il y eut une époque où on aurait pu croire qu’une araignée et sa toile occupaient sa tête toute entière. Il va mieux à ce jour, bien raccommodé et presque guéri. Rien qu’en y pensant les larmes me viennent aux yeux. En ce début d’après-midi les passants ne sont pas très nombreux. Un tapis de feuilles jonche le trottoir, certaines dansent devant nous au rythme du vent d’automne. Va-t-on sortir ou jouer ? Je remarque la vitrine d’un fleuriste riche en couleurs, puis celle du primeur superbement achalandée mais mon sac est déjà plein de belles et bonnes choses. Soudain je stoppe, c’est sa silhouette que je reconnais dans le bar à bulles. Surprise, un peu inquiète même, je pousse la porte et entre. J’avais connu sa préférence pour la bouteille au temps où les drogues de toutes sortes avaient bien peu d’effets sur ses souffrances. Une avalanche de pensées contradictoires m’envahissent, j’ai chaud tout à coup et respire fort mais quand son regard se pose sur moi, je lui souris. Il est souriant lui-aussi, et beau. Il se lève aussitôt et vient vers moi d’un pas assuré. Il a toujours été beau, mais il a presque rajeuni à cet instant. Il me prend dans ses bras et me serre très fort comme avant. Je suis bien et il sent bon. Pendant un moment, je crois bien que mes pieds n’ont plus touché terre. Il pose ses lèvres dans mon cou pour un bisou furtif et chuchote à mes oreilles: « Ne t’en fais pas et sois heureuse, tout va bien, je t’attendais ».

Ce court texte pour répondre cette semaine à des mots, une histoire chez Olivia avec les mots récoltés.

On tend souvent la main juste par habitude

On tend souvent la main juste par habitude vers un quotidien,

sans espoir forcément d’y découvrir quelque chose en particulier. C’est pour moi un motif de lecture rapide du matin en attendant que les rayons du soleil tardif de l’automne réchauffent l’air frais au dehors.

J’ai donc tendu la main vers la gazette laissée sur le coin de la table, et l’ai dépliée à la page des bulles. Mes épaules se détendaient et je souriais à l’idée d’y lire un truc plaisant. Mais cette fois encore c’était partie remise, car je sentais le regard soupçonneux presque inquiet de Mémé, arrivée clopin-clopant dans le hall d’entrée et marquant déjà son impatience avec sa canne sur le carrelage.

Je levai la tête et lui fis un clin d’œil. Je ne suis pas sûre qu’il faille lui répéter sans fin les mêmes mots. L’ordre dans sa tête n’est plus le même qu’avant et il faudra s’y faire. Elle se frottait les mains de contentement. Elle portait les gants roses qu’elle avait tricotés avec pleins de petits restes de laines et qui lui allaient si bien.

C’est ma participation à des mots, une histoire chez Olivia avec les mots récoltés : souvent – ordre – soupçonneux – gazette – espoir – bulle – particulier – faille

Des mots dits et une histoire chez Olivia

des mots dits et une histoire chez Olivia

La canicule plombe l’atmosphère cette semaine encore, et je reste au frais dans la cuisine dont la large porte-fenêtre s’ouvre au nord et donne directement sur le jardin ensoleillé. Avec ses rosiers, hortensias et buddleias tous fleuris, et le gros figuier portant ses fruits presque mûrs et étendant largement son ombre sur la pelouse, ç’aurait pu être comme un conte de fées ce weekend, s’il n’y avait pas eu ce clébard qui aboyait chez les voisins depuis vendredi soir. C’est comme ça toutes les fins de semaine quand il fait beau. Ils partent et se moquent pas mal de l’animal.

Alors, fatiguée de l’entendre, je suis allée avec mon arrosoir plein d’eau fraîche pour vérifier s’il avait à boire. Mais il avait tourné tant et tant de fois autour du piquet qu’il avait raccourci sa longueur de corde et ne pouvait plus atteindre son auge dont l’eau s’était évaporée. Quelle misère ! Et quelle odeur ! son enclos, jamais nettoyé, est un vrai crottoir. Il ne faut pas être expert en la matière pour constater que ce chien n’est pas aimé de ses maîtres.

J’ai hésité, puis j’ai ouvert la porte. La pauvre bête n’aboyait plus, se tenait plutôt tranquille, soufflait fort et souffrait terriblement apparemment. Je suis rentrée à côté de lui, mais sa corde était trop entortillée et je ne pouvais pas défaire tous ces nœuds sans tirer sur le cou de l’animal et lui faire mal. Je le détachai. Merde, je n’avais pas refermé la porte derrière moi et il s’est barré, le con… pour aller se rouler dans l’herbe fraîche sous les arbres. Ah oui, comme je le comprends. Ça y est la corde est dénouée… et le toutou revient à toute vitesse et me saute dessus sans que je puisse me protéger… Patatras… puis se retourne vers l’auge que j’ai remplie et lape, lape tant qu’il peut.

Bon, je suis toute sale, mais il est revenu et je peux le laisser là, rassurée. Comment ne pas s’émouvoir de ce gros merci chavirant.

C’est pour répondre à des mots dits et une histoire chez Olivia avec les mots proposés et en pensant à tous les êtres vivants touchés par la canicule de ce début d’été, et les textes des autres participants sont là.

Des mots neufs et une histoire chez Olivia

Des mots neufs et une histoire chez Olivia

Le téléphone bien calé dans le creux de sa main droite et son casque sur la tête, mon père était déjà debout ce lundi matin dans l’embrasure de la porte d’entrée, prêt à intervenir. Il gardait l’index levé le long de l’appareil, pointant vers une direction inconnue et le pouce plié, cliquant rapidement sur les touches. La pluie et l’orage avaient tout détruit dans la nuit pas loin d’ici et, chez nous, avaient rassemblé les feuilles, des branches et des tuiles en bouquets déstructurés ça et là dans les jardins et sur les routes. Il ne pleuvait plus, mais la complainte du vent hurlait encore là-haut dans la montagne sous les nuages. Je crois que c’est un jour comme celui-ci quand j’ai perdu ma mère, que je suis sortie de l’enfance et ai oublié toute sa magie.

C’est pour répondre à des mots neufs et une histoire chez Olivia avec les mots proposés et en pensant aux gens d’ici touchés par l’orage de l’avant-été,
et les autres textes sont là.

Spa

Spa, trois lettres pour un nom court… très court.

Un spa ou SPA. Juste un mot, ou doit-on lire lettre après l’autre ? Est-ce une abréviation ou un acronyme ? Le deuxième en est un, je le sais. Là où je suis à l’instant, je profite de l’eau de l’un et me moque complètement du second. Ce n’est pas que je n’aime pas les animaux, j’en ai à ma maison. De ceux qui ne me feront pas mettre en procès par mes voisins pour leurs cris du matin. On a une tortue, un poisson rouge, non, pas de chien, ni de chat, même si c’est le sud et on n’a pas de spa à la maison.

Ce sera une belle journée bien chaude, car à l’heure qu’il est, le thermomètre atteint déjà la graduation du nombre de jours maximum dans un mois d’été. Eh, j’entends qu’on s’affaire en cuisine, il est temps que je sorte du bain et mette la main à la pâte. A mon tour, je pouvais profiter, m’avaient-elles dit, c’est un fait, j’ai eu chaud, mais quand même. Tout ça pour spa… Mes pensées gambergent d’une légèreté sans scrupule, il faudra que je mène ma petite enquête, car là, je n’ai pas de dictionnaire sous la main.

Je suis prête et place les assiettes et les couverts sur une belle nappe aux couleurs de l’arc-en-ciel, on va tous s’attabler à l’ombre, sur la terrasse où les bonnes odeurs arrivent, jouent dans nos narines et petit à petit ouvrent nos appétits… A propos de spa, je poserai la question à Marjo au repas de midi. Son nom est un diminutif de Marjolaine, ç’aurait pu venir de Marie-Josée aussi. C’est joli un nom de fleur comme prénom. Tiens, pour l’anecdote, elle m’a avoué un jour qu’elle a laissé tomber la fin car deux syllabes, elle trouva ça mieux et surtout qu’elle n’a jamais supporté la laine, elle a toujours eu trop chaud et ça la piquait, à ce qu’elle disait, et de ce fait, elle n’a jamais appris à tricoter non plus. Elle a une sœur, Rosa, que je ne connais pas, quand elle m’en parle elle dit que Rosa lit. Est-elle vraiment toujours plongée dans ses livres ou est-ce une boutade ? C’est vraiment très bien cette idée de spa avec cette location pour un weekend prolongé entre amies. Ça aurait pu vouloir dire « sortie plaisante et amicale ».

Pour répondre à des mots, une histoire chez Olivia avec les mots proposés de la récolte 8, et je ne pensais pas faire tout un plat autour d’un tout petit mot, que je n’ai d’abord pas vu, puis mal lu…

Ivre dans sa tête et l’air fantoche

Ivre dans sa tête et l’air fantoche,

elle laissait son esprit tanguer comme le corps des matelots sur un bateau dans la tempête. Elle savait broder, coudre et tricoter dans la divinité. Placée très jeune par ses parents pour des travaux manuels chez les uns et les autres, elle vécut longtemps comme ça, puis ils vieillirent et disparurent. Alors, elle n’est plus allée chez les uns ou les autres, erra dans les rues de la ville et s’installa près du théâtre, au bout du pont. Là-dessous, elle partageait sa bicoque de cartons et de chiffons. Et c’est une voiture dorée roulant à vive allure par une nuit d’été qui finit par la ramasser. On la reconnut à ses mitaines tricotées aux mains et elle avait laissé son petit stock de laines en pelotons et ses chaussons sous le pont.

Pour répondre à des mots, une histoire chez Olivia avec les mots proposés, et si le récit est triste, c’est que le ciel pleure ici.

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants

… la fin habituelle « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » et puis… les années passent. La vie évolue, les récits d’autrefois changent, on pourrait bientôt lire :  » Ils vécurent enfants jusqu’à la fin des temps et firent beaucoup d’heureux ». De toutes façons, ça commence toujours par…
l était une fois…

Tiens, par exemple…

… une petite fille de Village, la plus jolie qu’on eût su voir. Sa mère en était folle et sa mère-grand carrément folle dingue. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge qui lui seyait si bien que partout on l’appelait le Petit Chaperon rouge. Un jour sa mère ayant cuit et fait des galettes lui dit :
« Va voir comme se porte ta mère-grand car on m’a dit qu’elle avait quelque souci, porte-lui une galette et ce petit pot de beurre. »
Le Petit Chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère-grand qui demeurait dans un autre Village.
En passant dans un bois elle rencontra compère le Loup qui eut bien envie de la manger, mais il n’osa à cause de quelques Bûcherons qui étaient dans la Forêt.

Ah oui, à propos de bûcherons… Il était une fois

un Bûcheron et une Bûcheronne qui avaient eu sept enfants tous garçons issus de leur mariage consommé. L’aîné n’avait que trois ans de plus que le plus jeune.
On s’étonnera que le Bûcheron ait eu tant d’enfants en si peu de temps mais c’est que sa femme était fertile sans doute mais surtout, allait vite en besogne et n’en faisait pas moins que deux à la fois.
S’ils avaient été fort pauvres dans leur jeunesse, et orphelins très jeunes (leurs parents avaient été mangés par l’Ogre) ils étaient néanmoins devenus adultes, costauds et en bonne santé, travaillaient à la mine mais avaient gardé une taille d’enfants, ben oui, ils étaient nains (je vous en reparlerai plus loin mais revenons au conte en cours).

… Le loup lui demanda où elle allait, la pauvre enfant, qui ne savait pas qu’il est dangereux de s’arrêter parler à un Loup, lui dit :
– Je vais voir ma Mère-grand, et lui porter une galette avec un petit pot de beurre.
– Demeure-t-elle loin ? lui dit le Loup.
– Oh ! oui, dit le Petit Chaperon rouge, c’est par-delà le moulin que vous voyez là-bas.
– Eh bien, dit le Loup, je veux l’aller voir aussi, je m’y en vais par ce chemin-ci, et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plus tôt y sera (t’en fais pas, c’est comme ça que parlent les Loups).
Le Loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qu’il croyait le plus court et la petite fille s’en alla par le chemin le plus long, s’amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons, et à faire des bouquets des petites fleurs qu’elle rencontrait.
Son capuchon étant tombé dans son dos, sa belle chevelure blonde s’étalait sur ses épaules, mais elle eut tôt fait de se recoiffer et cacher ses cheveux quand elle crut voir au loin les trois ours et elle pâlit (c’est d’ailleurs depuis cet épisode qu’elle ne tenait plus à ce qu’on l’appela Boucles d’Or). Était-ce une illusion, en tous cas elle bifurqua et,  bien vite, aperçut la maison de sa Mère-grand, passa tout près des ruines de celles des trois petits cochons qu’elle n’avait pas vus depuis belle lurette, et reconnut plus loin la mine appartenant à sa grande cousine.

Ah oui, à propos de cette parente… Il était une fois

une jeune fille au teint de lys, aux cheveux noirs comme l’ébène et aux lèvres rouge sang, qui s’appelait Blanche Neige.
C’était une jeune femme moderne, entreprenante et très heureuse depuis qu’elle avait brisé le miroir magique sur la tête de sa sorcière de marâtre qui l’avait du coup lobotomisée mais pas du tout défigurée, et qui n’était plus mégère du tout. La brave dame était maintenant la seule et la meilleure grand-mère de tout le pays, un peu simplette mais très accueillante, et elle habitait dans la plus jolie petite maison des bois par delà le moulin.
Un jour, la jeune fille très ambitieuse trouva au détour d’une forêt une petite entreprise qui ne payait pas de mine, même si c’était une culture de champignons de Paris dans des anciennes mines. Ayant réuni ses maigres économies et intérêts de placements de toutes les pièces d’or cachées dans la double paroi du miroir, elle la racheta, décidée d’en faire la plus grande entreprise de la région. La production était acceptable, mais la maintenance laissait franchement à désirer. La plus grosse difficulté résidait dans l’ordre des locaux et l’hygiène corporelle de ses employés. C’était une fratrie de sept nains qui avaient toujours vécu dans les bois, livrés à eux-mêmes depuis la nuit des temps et qui n’en faisaient qu’à leur tête. Elle les avait observés, leur avait attribué un nom fort qualifiant et eut toutes les peines du monde pour remettre chacun à son travail et obtenir d’eux qu’ils se lavent et nettoient les lieux.
Au Prof un peu trop phraseur, elle fit des schémas mettant en évidence les vertus de l’hygiène, à Atchoum allergique, elle démontra l’influence de la poussière sur le rythme de ses éternuements, à Timide maladif, elle parla au creux de l’oreille et en tête à tête, à Joyeux exubérant, elle raconta une histoire drôle, elle embrigada Grincheux, contestataire né, en le mettant publiquement au défi de se laver, elle prit Simplet, abruti congénital, par les sentiments, quant à Dormeur tire-au-flanc, elle laissa faire les autres…
Au bout d’une semaine, elle était harassée, mais ces bons hommes étaient propres et l’atelier rutilait.
La production retrouva son meilleur niveau et l’entreprise obtint le premier label bio.
Elle put par la suite revendre l’entreprise en engrangeant un pécule et se constituer ainsi une dot tout à fait correcte pour séduire un beau prince charmant… (Mais… mais ceci est une autre histoire ! revenons à nos moutons, euh non… car le Loup les a tous mangés.)

Alors… Le petit chaperon rouge venait de découvrir un chemin beaucoup plus court pour aller chez son aïeule. Elle arriva donc avant le Loup. L’animal ne fut pas longtemps à arriver à la maison de la Mère-grand, il heurta à la porte :
« Toc toc toc ». « Qui est là ? ». « C’est votre petite fille le Petit Chaperon rouge, dit le Loup, en contrefaisant sa voix, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre. »
La bonne Mère-grand, en pleine forme, mise au courant par sa petite fille de sa rencontre avec le Loup, et qui connaissait l’histoire par cœur (ce n’est pas une utopie), attendait derrière la porte avec un gourdin dans la main, et elle dit quand même : « Tire la chevillette, la bobinette cherra. »

Le Loup tira la chevillette, la porte s’ouvrit et le gourdin s’abattit sur la tête de l’animal et l’estourbit. Le petit chaperon lui ficela rapidement les quatre pattes ensemble, et avec sa grand-mère le balancèrent illico dans la poubelle que les éboueurs allaient vider le soir même dans leur camion-benne.

Le Petit Chaperon rouge regarda sa Mère-grand et lui sourit. Elle savait qu’elle vivrait enfant jusqu’à la fin des temps et ferait beaucoup d’heureux dans la contrée. Elles s’installèrent dans les fauteuils, célébrèrent leur victoire et répétèrent ces mots, les plus merveilleux du récit :
Ma mère-grand, que vous avez de grands bras ? C’est pour mieux t’embrasser, ma fille.
Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes ? C’est pour mieux courir, mon enfant.
Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles? C’est pour mieux t’entendre, mon enfant.
Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux ? C’est pour mieux te voir, mon enfant.
Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents ? C’est pour te manger.
Elles croquèrent toutes deux dans leur part de galette et la mangèrent.

J’ai révisé (euh, revisité) mes contes et écrit sur une idée d’Emilie pour ses plumes, avec les mots proposés et une image trouvée sur le Net, mais je crains la censure de la part des grands heureux restés enfants.

Jusqu’au dernier flocon

Rien n’est plus grisant que d’aimer la vie jusqu’au dernier flocon.

Jusqu'au dernier flocon

Juste encore un conte qui commence ainsi : Il était une fois…
Un petit flocon qui rêvait de voir le printemps.
Si petit , si transparent et insignifiant
Qu’on ne le vit presque pas sur le bord de la fenêtre où il se tapit.
Une toute petite maisonnette illuminée de mille bougies et si
Accueillante qu’il aurait bien voulu y entrer.
Un vent glacial soufflait au dehors et le charriait
Dans l’embrasure où il courrait et s’agitait,
Étourdit, bousculé et éméché.
Rien n’était plus drôle,  avec les autres flocons, que de danser,
N’hésitant pas à se coller les uns aux autres pour résister
Ignorant ceux qui dégringolaient à terre
Et ceux qui s’envolaient plus loin portés dans l’air.
Résistant au fil des jours plus longs et rassuré par la lumière,
Flocon s’accrocha caché dans un coin d’ombre et vit derrière
Les autres fondre et partir dans les rayons du soleil qui revint.
On parla de beaux jours et de nouvelles pousses au jardin.
« C’est le printemps qui revient » que les oiseaux chantèrent.
On vit la mousse et le lichen reprendre vie sur le muret de pierre
Nul baiser sur son cœur ne fut meilleur pour la fleur que cette goutte en forme de croix.

Juste un sourire, une respiration (pour apaiser mon cœur) et l’an sera fini. Juste un regard sur lundi vieux et d’un battement de cils l’an dit neuf est là.

Vous êtes nombreux à avoir voté pour les textes de l’AI de l’Ond , et les pourcentages le disent, alors j’écris (ou je crie, c’est juste une histoire d’accent) « Mets tes palmes, Carnets Paresseux, digne de prendre le relais de l’Aönd pour rejoindre son pingouin et son canard pour l’an dit neuf et cancaner ou jaboter, caqueter ou braire (oui oui oui 😉 ) comme il te plaira ».
(¯`v´¯)
.`•.¸.•´ ★
¸.•´.•´¨) ¸.•¨)
¸.•(¸.•´(¸.•´ (¸.•¨¯`♥*  ¸¸.•*¨*• ☆

Profiter de la vie

Profiter de la vie… et

Profiter de la vie

Parfois
Raconter des histoires… qui font peur.
Ouille ouille ouille disait le loup depuis des semaines
Fou à lier tant il avait mal aux dents
Il ne trouvait personne pour aller dans sa bouche et le soigner
Tant il était effrayant, jusqu’au jour où le crocodile lui
Expliqua qu’il avait un oiseau, précieux compagnon dentiste qui
Rentrait picorer autour de ses dents et le prévenait ainsi de ces maux.
Dans la bouche du loup, l’oiseau entra
Et soigna l’animal qui pour le remercier…
Le croqua.
Abominable canidé, inconsolable crocodile,
Vous ne verrez plus jamais l’un et l’autre côte à côte depuis que
Involontairement, ou instinctivement ou ignoblement, le volatile fut
Effroyablement, égoïstement et goulûment dévoré.

Pour confectionner un bon repas

Ma mère était une championne pour confectionner un bon repas.

Pour confectionner un bon repas

Oui, elle était championne pour confectionner un bon repas et faire pour que la maison soit chaude et accueillante.Elle tenait ça de Mémé, à c’est ce qu’elle disait, mais je n’ai pas de souvenir de mon aïeule que je n’ai pas connue. Et je ne suis plus très sûr des souvenirs que je garde de ma mère, ça fait tellement longtemps qu’elle m’a quitté.

Ce soir, je partagerai mon repas avec Sam, avec vue sur le fleuve dans lequel les lumières de la ville viennent agoniser. Je sors le repas de mon sac et Sam installé tout près de moi suis mes gestes avec attention et se lèche les babines. Je suis assis sur la couverture que je viens d’étendre sur le pavé. Sam est un bâtard, il remue la queue et baisse les oreilles quand je lui demande s’il a faim. Lui et moi on s’est rencontrés il y a trois ans sur le terrain vague. Il ne portait pas de collier, mais une énorme blessure à la patte. Avec quelques pièces, j’ai acheté de quoi le soigner. On ne s’est plus quittés.

Mélange entre labrador et je ne sais trop quoi, Sam a de grands yeux noisette où se lit le pardon, l’amour, la vérité. Dans son regard il y a parfois bien plus que dans celui des gens que je croise chaque jour. Sam a eu l’occasion de se tirer mais il est resté avec moi. Il y a un an, quelqu’un a proposé de l’adopter. Un vieux monsieur qui venait de perdre son chien et habitait une maison avec un jardin. Sam aurait pu être heureux là-bas. Manger à sa faim chaque jour, dormir sur une couverture près d’une cheminée. Peut-être même sur un canapé. J’ai accepté de le laisser partir, mais une semaine plus tard, le type m’a ramené Sam en me disant qu’il se laissait mourir de faim sans moi.

C’est un soir exceptionnel aujourd’hui, alors j’ouvre la barquette de jambon, laisse les quatre tranches à Sam. Il les a bien gagnées, car c’est souvent grâce à lui que les gens me filent quelques pièces. « Joyeux Noël, mon vieux ! » Il se jette sur la bouffe tandis que je l’observe en souriant. J’enfile mes mitaines en laine avant d’entamer ma première bière. Elle est glacée. « A la tienne, Sam ! »

J’attrape le petit livre dans mon sac à dos et contemple la couverture. C’est une dame qui me l’a offert. Elle habite au-dessus de la supérette et je la vois presque chaque jour quand elle va faire ses courses. Elle ne me file jamais d’argent, peut-être qu’elle n’en a pas beaucoup. Mais ce matin, elle m’a donné ce bouquin en me disant que la nourriture de l’esprit était importante aussi. Je l’ai remercié n’osant pas lui avouer que je ne suis qu’un pauvre illettré à qui il faut dix minutes pour lire une ligne. Grâce à la lumière du lampadaire, je déchiffre à voix haute. « Chiens perdus sans collier ». Sam dresse l’oreille avant de se coucher tout près de moi. « Elle manque pas d’humour, j’te jure… ! »

Des chiens perdus sans collier, voilà ce que nous sommes, lui et moi. C’est peut-être un livre intéressant qui m’apprendrait des choses. Mais ça, je ne le saurai jamais.

Un extrait d’une nouvelle « dans les bras des étoiles » écrite par Karine Giebel lue dans le recueil « 13 à table » édité au profit des Restos du cœur.

 

On entend la neige tomber doucement

On entend la neige tomber doucement et pourtant je ne ressens ni le froid ni l’humidité habituelle.

On entend la neige tomber doucement

J’ai l’esprit embrumé et la respiration haletante… j’ai très chaud. Si ma mère m’affublait, il n’y a pas si longtemps de ça, du mot « canard » qu’elle trouvait tendre et mignon sans doute, bien que je sois volatile, je ne suis pas cet animal, à proprement parler. En ce moment justement, je suis en posture d’y ressembler, et pas qu’un peu. Ce soir, on fêtera le réveillon de Noël. Des parfums de mandarines et pain d’épices m’entourent et me shootent.

Onésime vient de réaliser à quel point il est en retard. Les douze coups de midi sonnent au clocher et les odeurs de brioches remplissent la maison et remplacent allègrement celles de Mc Bacon et Cheeseburgers. Il s’empresse de rentrer chez lui, fâché, et jure : « La pingouination est assez complexe, il va me falloir plus de temps. »

Pour l’instant, c’est moi qui suis honteux et confus, il est trop tard bien sûr, car je suis pris. Si ma mère me voyait ! Elle qui me disait hier encore  : « Sens-tu l’air chargé d’iode, le goût du sel qui pénètre ta peau ? Regarde ! La mer s’approche. (C’est plutôt marre et hot, pour moi et ici, ça sent le poivre et la muscade aussi.) Regarde, l’étendue mergnifique». Je regardais oui, et ma mère s’étala, là, devant moi, et Onésime, hargneux, jurait déjà à côté de moi à l’attention d’un autre : « Fatalimace ! Nous voici en insolitude ! La route court sous l’eau d’artificelles habitudes ! Mets tes bottes ! » Ses cris et ses miasmes atteignirent les pingouins que nous sommes et la polimalie des virgules fut dissout en délibules mirifiques !» Ma mère, toujours étendue sur la glace, put me dire tendrement : « On n’a qu’à prononcer des mots d’amour comme ça, ça nous tiendra chaud ! », ce furent les derniers mots qu’elle m’adressa ce jour-là. Des odeurs d’ail et de persil fleurent bon le beurre d’escargots embaumant la cuisine. J’ai la douce impression que je ferai partie de leur fête…

J’entends Onésime et l’autre ricaner bêtement et manipuler des outils et ustensiles, d’ici je ne les vois pas, car je suis allongé sur une table. Tandis qu’ils rient à nouveau, Madeleine se lève, incommodée par le grognement des mioches, s’approche de moi, me renifle et me glisse : «Paradoxalement tu deviens drolatour avec cette diatribe, sentirais-tu la crevette arctique ? » Elle a la bouche pleine et croque à mon oreille. Je reconnais l’odeur. Ma mère m’avait offert des jumeleines, qu’elle mange en me fixant les yeux dans les yeux. Je ne peux pas bouger, je suis ficelé comme une volaille à rôtir qu’on s’apprête à farcir. Je suis maintenu, je ne sais comment, cependant ni mort et ni plumé. D’ailleurs un pingouin, est-ce que ça se…

Je suis entrain de penser que c’est un rendez-vous créaginaire et cruel quand Elodie surgit et bondit sur la croqueuse : « Pffff ! Tu ne peux pas t’en empêcher ! » l’autre dit seulement : « Chuuuutttt, »  mais la méchante criait plus fort «  Ils sont pour moi, les derniers mots de la fin ! » et la tua.

« Hella tu as… » (là c’est Onésime, mauvais, qui fonce sur elle). En effet, mes liens sont rompus et je m’échappe… J’ai l’esprit embrumé et la respiration haletante, mais je file ! « Ond, Ond » ce sont les seuls mots qui sortent de ma bouche. Je cours et je vole, enfin presque, me jeter dans l’onde, revoir ma mère pour lui dire de ne plus jamais m’appeler « canard », et embrasser les miens, car pour moi, ce soir, ç’aurait pu être la fin.

C’est ma proposition pour l’Agenda Ironique de l’ond proposé ici.

Centenaire

Commémoration, Armistice, Centenaire, Grande Guerre, tranchées, Hommage, poilus, gueules cassées, bleuets…

« Pitié pour nos soldats qui sont morts! Pitié pour nous vivants qui étions auprès d’eux, pour nous qui nous battrons demain, nous qui mourrons, nous qui souffrirons dans nos chairs mutilées! Pitié pour nous, forçats de guerre qui n’avions pas voulu cela, pour nous tous qui étions des hommes, et qui désespérons de jamais le redevenir. » Ce sont les mots de Maurice Genevoix dans La Boue qui ont été choisis comme préface de « Paroles de poilus », recueil de 8000 lettres sur l’idée de JP Guéno et Radio-France

Un magnifique projet de Délit-Maille a pris fin, commencé depuis quatre ans, pour rendre hommage à ces soldats qui ont sacrifié leur jeunesse et souvent leur vie entre 1914 et 1918.

Photo extraite d’un article « Wool War One ou La Grande Guerre racontée en tricot »

 

 

Le plaisir de tricoter

Les jours et les nuits se sont adoucis, je retrouve le plaisir de tricoter… Laine… moutons… chèvres…

Le plaisir de tricoter

« Dès que les chèvres ont brouté,
Certain esprit de liberté
Leur fait chercher fortune : elles vont en voyage
Vers les endroits du pâturage
Les moins fréquentés des humains :
Là, s’il est quelque lieu sans route et sans chemins,
Un rocher, quelque mont pendant en précipices,
C’est où ces dames vont promener leurs caprices.
Rien ne peut arrêter cet animal grimpant.
Deux chèvres donc s’émancipant,
Toutes deux ayant patte blanche,
Quittèrent les bas prés, chacune de sa part.
L’une vers l’autre allait pour quelque bon hasard.
Un ruisseau se rencontre, et pour pont une planche.
Deux belettes à peine auraient passé de front
Sur ce pont ;
D’ailleurs, l’onde rapide et le ruisseau profond
Devaient faire trembler de peur ces amazones.
Malgré tant de dangers, l’une de ces personnes
Pose un pied sur la planche, et l’autre en fait autant.
Je m’imagine voir, avec Louis le Grand,
Philippe Quatre qui s’avance
Dans l’île de la Conférence.
Ainsi s’avançaient pas à pas,
Nez à nez, nos aventurières,
Qui toutes deux étant fort fières,
Vers le milieu du pont ne se voulurent pas
L’une à l’autre céder. Elles avaient la gloire
De compter dans leur race, à ce que dit l’histoire,
L’une certaine chèvre, au mérite sans pair,
Dont Polyphème fit présent à Galatée;
Et l’autre la chèvre Amalthée,
Par qui fut nourri Jupiter.
Faute de reculer, leur chute fut commune.
Toutes deux tombèrent dans l’eau.

Cet accident n’est pas nouveau
Dans le chemin de la fortune. »

C’est à cette fable « Les deux chèvres » que j’ai pensé lors d’une randonnée cet été. Étais-je en si grande difficulté ? Assurément moins butée que ces animaux ou passage plus large, je n’avais en mémoire que quelques vers. J’ai cherché la suite, j’hésitais, je butais, l’avais-je vraiment sue, j’avais le temps pourtant… ce fut un long moment… Par chance, j’ignorais complètement la fin, celle de La Fontaine. Il me semblait qu’une chèvre se couchait pour laisser passer l’autre sur son dos, mais j’ai inventé pour me donner du courage sans doute. Les circonstances et des noms de cette fable m’échappaient, alors, j’ai trouvé un peu d’histoire: Jean de La Fontaine évoque l’événement de La Paix des Pyrénées en 1659
La paix dite des Pyrénées, est un traité signé le 7 novembre 1659, dans l’île des Faisans, sur la Bidassoa, par Mazarin, premier ministre de Louis XIV, et Luis Mendez de Haro, ministre de Philippe IV d’Espagne. La France, victorieuse à la bataille des Dunes, avec les armées dirigées par Turenne(1658), annexe Cerdagne et Roussillon, et reprend l’Artois cédé à Charles Quint en 1529. Le traité met fin aux hostilités entre la France et l’Espagne, en guerre depuis 1635. Il met surtout fin à la prééminence de la maison des Habsbourg, implantée à Vienne et à Madrid, au profit de la France, qui mène, sous Louis XIV, une ambitieuse politique d’expansion.
Le 9 juin 1660, la paix est scellée par le mariage de Louis 14 et Marie-Thérèse, Infante d’Espagne, en l’église Saint-Jean Baptiste, à Saint-Jean de Luz. (Louis XIV logea du 8 mai au 15 juin au second étage de Lohobiaguenea, qui prit le nom de Maison de Louis XIV, à Saint-Jean de Luz.)

La conclusion du mariage de Louis XIV avec sa cousine est l’une des plus importantes clauses du traité des Pyrénées, signé dans l’île des Faisans le 7 novembre 1659. Cinquante-quatre ans plus tard, elle permettra à Louis XIV de faire monter sur le trône d’Espagne son deuxième petit-fils, Philippe de France, duc d’Anjou.

La vie est belle

La vie est belle

La vie est belle

La vie est belle pour Lili qui vit heureuse dans sa maison-pomme
Enfin, jusqu’au jour où une femme vient cueillir les fruits du verger.
Très vite, sa maison dérobée disparait dans un immense panier,
Et sa vie bascule. Elle se jure de la retrouver et de lui faire comprendre son désarroi,
Même si les pommes existent pour être mangées. Elle part donc chez la voleuse.
Petite souris et noir corbeau, outrés, l’accompagnent chez cette
Sorcière qui les ignore quand ils arrivent, trop affairée auprès d’un pêcheur
Qui s’est échoué dans la nuit, sur les berges devant son manoir.
Un homme simple, qui avait une vie paisible jusque là, reprend ses esprits.
Il s’est fait attaquer et dévaliser par les pirates des mers sur
Le lac du nord qui ont ensuite coulé son bateau.
Faible mais conscient, il explique sa mésaventure aux trois amis
Avec ardeur et précision, et leur demande de l‘aide pour sortir d’ici.
Il est visiblement captif de cette femme un peu louche, voudrait sortir au plus vite et
Trouver un nouveau navire pour ne pas être en galère trop longtemps.
Les trois amis et compère réussissent à quitter l’endroit discrètement et sans bruit.
En dédommagement de sa maison volée, Lili rafle des provisions
Tant et tant qu’ils en auront pour tout l’hiver et toutes leurs familles.
Rapidement leur bonne humeur est revenue quand il croisent
Oiseau gris, le vieux corbeau, arrivant à tire d’aile de la grande forêt.
Ivre de colère et de vent, éméché et déplumé, il a du mal à s’exprimer.
Ses enfants et cousins vont mourir, un homme coupe tous leurs arbres.
Sans branches, sans feuilles, pas de nid ! où loger maintenant ?
Et sans fleurs, plus insectes ! que vont-ils manger ? que vont-ils devenir ?
Rassurante, Lili montre la quantité de nourriture qu’ils possèdent : « Il y en
Aura pour tout le monde. Allons voir, malgré tout, si on peut arrêter ce massacre ».
L’individu fait ronfler sa tronçonneuse, les arbres tombent bruyamment
En effrayant les animaux qui s’enfuient. Mais il ne voit pas venir l’énorme tempête
Tourbillonnant au dessus de sa propre maison qui se disloque et s’envole en morceaux
Emportés dans le ciel sombre. Les amis trouvent refuge dans un terrier de lapins.
Muets et désolés, ils fixent l’énergumène maintenant surpris par la colère des cieux,
Puis la peur le prend à son tour, alors gêné et contrit, il leur demande le gîte, .
Soudain, il réalise… Il réparera: il est menuisier et refera l’endroit plus beau,
Des oiseaux pourront à nouveau nicher et vivre en famille et en paix.
En entendant ces mots, un petit poisson heureux saute hors de la rivière proche
Tout excité. Il crie qu’il va voir la mer. Il a toujours vécu dans un bocal
Où il ne croisait jamais personne. Un jour, il sauta dans la cuvette des toilettes.
Une chance ! Si le chemin était semé d’embûches, il a tenté l’aventure et il est là,
Terrorisé au début, il est libre maintenant. Il agite ses nageoires et reprend sa route.
Les chemins de la liberté ne sont pas sans danger ! se disent les amis.
Et c’est là qu’un petit agneau déboule de la forêt pleurant, ayant perdu sa
Mère en se sauvant devant les arbres qui tombaient sous la lame
Ou s’élevaient dans la tornade. Mal à l’aise, l’homme sort une petite flûte de sa poche,
Il joue d’abord doucement pour s’excuser. Les animaux et leurs amis retrouvent le sourire.
Sa musique est gaie. Des larmes et la pluie qui tombe mouillent ses joues. « Si j’avais … »

Sur les consignes d’Estelle et pour l’Atelier sous les feuilles, je voulais dire que la vie est belle au défi d’A vos claviers #8 de juin. Il fallait utiliser un dicton, trouvez-le !

Petit bonhomme

Il était une fois un drôle de petit bonhomme très très petit.

Il habitait dans un arbre, dans une toute petite maison construite de feuilles d’érables.
Notre petit bonhomme cachait là un trésor, un formidable trésor d’étoiles.
Des étoiles qu’il avait lui-même volées au ciel.
Un jour, je l’ai vu rentrer chez lui au petit matin, il traversait notre jardin une grosse étoile sur l’épaule.
Il marchait lentement parce qu’elle était très lourde, et il n’avait pas trop de ses deux mains pour la tenir.
Un voleur d’étoiles, je n’en croyais pas mes yeux !
Quelques poussières en sont tombées, j’en ai la preuve.

Lutin de Noël

J’étais lutin de Noël ★ ¸.•´.•´¨) ¸.•¨) ¸.•(¸.•´(¸.•´ (¸.•¨¯`♥*  ¸¸.•*¨*• ☆

Lutin de Noel

alors en janvier vous voyez le travail que ça peut représenter. La semaine qui a suivi Noël, on a fait l’inventaire, puis on a fermé les portes des grands hangars et on a fait la fête avec les rennes histoire de connaître un peu mieux les nouveaux, et de passer du bon temps avant qu’ils ne retrouvent les ours en hibernation.

Un petit tour à pôle emploi, histoire d’être toujours inscrit au chômage et au rsa, d’ailleurs ça va changer me suis-je laissé dire, mais c’est pas le sujet pour l’instant. J’ai de toutes façons rendez-vous avec l’écuyère.
Non pas les cuillères. Quoique quand j’y pense, il n’y a que des couverts en argent chez le père Léon. Si Jésus est né dans la paille, lui doit se faire un blé fou avec toutes les affaires qu’on a livrées et qu’on a rachetées juste après pour presque rien par l’intermédiaire du curé… ou de l’abbé. Parfaitement, je les ai bien entendus. Ebay qui disent tous, alors c’est kif-kif, hein ? y a de quoi être embrouillé avec
En attendant, ça n’est pas l’écuyère qui m’attend mais l’amazone. Mais c’est pareil, non ? Ok on ne la voit jamais celle-là et c’est aussi bien parce que ça n’est pas la place pour son cheval, avec les va-et-vient.
Et là c’est toute l’année qu’on transporte et qu’on rapporte. Avec des camions. Des gros culs. On dépoussière. C’est ce qu’on disait jadis quand il neigeait et que la mère Léon secouait ses édredons et faisait tomber les flocons. Et ben là, c’est tous les jours le grand ménage et qu’il neige et que les gens sont heureux, euphoriques. Parce qu’on revend déjà et à prix fort. Car le marché a déjà repris et à plein pot. Alors, moi le lutin, je surveille. Je regarde ce qui n’irait pas. Ce qui ne collerait pas avec l’attente des enfants. Parce que faut pas croire, les jours se suivent et les anniversaires reviennent. Les hommes et les enfants rêvent…
(¯`v´¯)
.`•.¸.•´ ★
¸.•´.•´¨) ¸.•¨)
¸.•(¸.•´(¸.•´ (¸.•¨¯`♥*  ¸¸.•*¨*• ☆

L’histoire des boules du père Léon

L’histoire des boules du père Léon

L'histoire des boules du père Léon

« A l’origine, l’arbre de noël était décoré de belles pommes rouges, symboles de la vie durant la saison morte. Cet arbre venait d’orient. Une sorte de plaqueminier m’a dit le père Léon. Dans certaines régions où cet arbre n’existait pas encore, on ajouta des bonbons, des gâteaux, des noix et des noisettes.

C’est un artisan verrier qui eut l’idée de reproduire ces noisettes en verre soufflé, ouvrant une tradition qui se répandit très vite à travers le monde. C’était une année de grande sécheresse, privant le pays tout entier de réserves pour la saison froide, de pommes et de fruits, privant du même coup les sapins de Noël de leurs décorations.

C’est alors que le père Germain, souffleur de verre réputé, a l’idée de faire plaisir aux enfants et confectionne de fameuses boules en verre.

L’idée se répand dans toute la contrée et bien au-delà. Les ouvriers verriers soufflent jours et nuits des boules de toutes tailles. Ces boules décoreront les sapins dans les maisons, mais aussi dans les rues et sur les places. Des boules énormes seront fabriquées. Faute de pouvoir les ranger, le restant de l’année, les plus grosses seront ensuite cassées en morceaux pour réaliser des verres à lunettes et d’horlogerie. Cette tradition préférée du père Léon et ces techniques de soufflage et d’argenture ne se sont jamais perdues et perdurent dans un petit coin de Germanie. »

Juste pour apporter un peu de clarté dans le ciel gris d’aujourd’hui.