Je vous présente mes amis

Je vous présente mes amis, c’est ce que demandait Agoaye, mais j’ai choisi de vous parler d’autres amis, de ces habitants d’un même lieu qui se rassemblent, pour une raison bien particulière, à l’initiative d’un des leurs.

…Dès que fut éteinte la lumière de la chambre, ce fut à travers les bâtiments un bruissement et bientôt tout un remue-ménage. Le sage avait déjà pris place sur une sorte d’estrade. Il désirait s’entretenait au plus vite avec les autres. Avec l’âge il avait pris de l’embonpoint, mais il en imposait encore, et on lui trouvait un air raisonnable. Bientôt les autres se présentèrent, et ils se mirent à l’aise, chacun suivant les lois de son espèce. Ce furent d’abord le vigile de la maison accompagnée de ses compagnes, et ensuite ceux de la famille du sage qui se vautrèrent au pied de l’estrade. Certains allèrent se percher sur les appuis de fenêtres et sur les chevrons du toit. Ils avançaient à petits pas précautionneux, et se plaçaient derrière les premiers arrivés. Vinrent encore et encore les voisins et les voisins des voisins. Et il y eut la doyenne et son doyen, un peu acariâtre d’après certains. Peu expansif, c’est vrai, et quand il s’exprimait c’était par boutades cyniques. Il était le seul à ne pas rire, et quand on lui demandait pourquoi, il disait qu’il n’y avait pas vraiment de quoi rire. Et enfin une mère et ses petits firent irruption dans l’endroit, il piaillaient en quête du meilleur où personne ne leur marcherait dessus…

Je vous présente mes amis

Certains auront reconnu ces personnages. C’est à « La ferme des animaux » de George Orwell que j’ai emprunté ces mots. C’est à ce livre que j’ai pensé en premier quand il fut question de parler d’amis. La situation difficile dans laquelle vivent ces personnages fait qu’ils se rapprochent les uns des autres, dans un même but… Ce sont les mains de mes amies pour ce billet; elles se sont laissées faire pour que « Je vous parle de mes amis » pour les 53 billets en 2015.

10 réflexions sur “Je vous présente mes amis

    • Bien sûr Albine! tu as raison.
      Et je suis contente aujourd’hui, que l’on vote pour un couple, c’est donner une importance à la femme. (J’espère seulement qu’elles ne soient pas là comme assistante uniquement.) Bon dimanche

  1. Coucou Patchcath 🙂
    J’ai adoré ce livre 🙂
    Mon passage préféré ci dessous :

    Les questions les plus stupides étaient encore celles de Lubie, la jument blanche. Elle commença par demander à Boule de Neige :

    « Après le soulèvement, est-ce qu’il y aura toujours du sucre ?

    – Non, lui répondit Boule de Neige, d’un ton sans réplique. Dans cette ferme, nous n’avons pas les moyens de fabriquer du sucre. De toute façon, le sucre est du superflu. Tu auras tout le foin et toute l’avoine que tu voudras.

    – Et est-ce que j’aurai la permission de porter des rubans dans ma crinière ?

    – Camarade, repartit Boule de Neige, ces rubans qui te tiennent tant à cœur sont l’emblème de ton esclavage. Tu ne peux pas te mettre en tête que la liberté a plus de prix que ces colifichets ? »

    Lubie acquiesça sans paraître bien convaincue.

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