Mes premiers souvenirs de rentrée, datent de la maternelle. Je m’y vois très bien, dans la classe des grands. Je n’étais ni devant, ni derrière. Je me souviens très bien, j’étais face à la porte. C’est bizarre comme les images me reviennent tout à coup. Quand elle s’ouvrait c’était souvent pour voir la Josette qu’on appelait Christiane. Elle faisait sans cesse des allers et retours. Elle lavait les pinceaux pleins de peinture et de couleurs, elle balayait la neige sur les trois marches de l’entrée avant que l’on sorte en récréation. Elle nous aidait aussi à bien boutonner nos manteaux avant de sortir ou à les accrocher à la rangée de paternes à notre hauteur dans le couloir, quand on arrivait. Elle soignait un petit bobo, quand on s’était fait mal, et essuyait nos larmes. Qu’est-ce qu’elle était douce et gentille. Elle n’avait pas d’âge, avec deux grandes nattes qui lui remontaient sur les oreilles et se croisaient sur le haut de la tête. J’ai longtemps cru qu’elle devait être de l’âge des institutrices. « Penses-tu, me dit un jour Maman, elle avait à peine quelques années de plus que toi. Elle était jeune. » Je crois que je ne l’ai pas cru, ce jour là, j’ai encore un doute aujourd’hui. Je devais être dans les rangs du milieu. Les camarades que je voyais, c’était de dos. Ceux des premiers rangs bougeaient et se retournaient souvent. C’était surtout le Jean-Luc et le Kiki Ribou qui étaient les pitres. C’est la maîtresse qui les nommait ainsi. C’était la directrice de l’école, elle avait un sifflet dans sa poche et sifflait pour avertir qu’il fallait se ranger avant d’entrer. Elle l’utilisait aussi quand elle voulait interpeler des camarades qui avaient une attitude incorrecte ou dangereuse pendant la récréation. Même qu’un jour, le Kiki a porté le bonnet d’âne, pour avoir fait un dessin tout rigolo au milieu du tableau, pendant que notre enseignante était à la porte et demandait de l’aide à Christiane. C’était un bonnet de papier avec deux grandes pointes. Le Kiki aurait du avoir honte derrière le petit tableau, dans le coin entre le mur du grand tableau et celui des fenêtres, mais il souriait et nous regardait en se penchant sur les côtés ou par dessous…
Au fur et à mesure que j’écris, l’odeur de pâte à modeler me chatouille les narines. C’est vrai que j’aimais sortir le grand rectangle en linoleum de mon casier sous le bureau pour malaxer et façonner des boudins de plusieurs couleurs…
J’ai retrouvé cette photo pour illustrer ce billet des 53 billets en 2015 chez Agoaye , ce devait être Carnaval, et je portais un masque de Bambi.
Oh, comme c’est dommage!pour ma part, ce sont plutôt mes instits et mes profs qui m’ont valorisée! J’étais timide en classe, mais j’aimais bien intervenir même si j’avais le cœur battant…..pour tes enfants, tu peux les aider, la pratique d’un sport et du théâtre aide beaucoup à la confiance en soi…..
Merci, c’est ce que j’ai fait pour mes enfants, mais le mal était fait.
Elles se sont éclatées au sport, et dans leur groupe de musique, mais à l’école c’était ‘foutu’. Il y a eu le monde de l’école… et le monde en dehors.
merci pour ce beau billet ! J’ai détesté ma première rentrée scolaire, je venais de l’étranger, j’étais perdue et l’instituteur était très désagréable, du moins, c’est ce qu’il m’en reste. Mais ensuite, j’adorais tellement l’école que la rentrée pour moi, c’était le bonheur ! Même en tant que maman, ce jour reste spécial et joyeux.
Merci Fatma, de ton attention. Je ne m’y plaisais pas trop, moi non plus. J’étais éduquée dans le respect des adultes, et donc la maîtresse avait toujours raison. Elle parlait, on écoutait. Si bien que le manque de pouvoir m’exprimer autant en paroles que physiquement m’a rendue timide, effacée et anxieuse. Et ça n’a pas beaucoup changé, j’ai vu mes enfants changer, de cette façon, à leurs 3 ou 4 ans.
Oui bien Émouvant ce billet , c’est vrai qu’il nous ramène dans un temps …éloigné ! Je me souviens aussi des senteurs, de la directrice, de mon institutrice, des petits bancs, et de beaucoup d’autre chose…. Merci pour ce voyage dans ma mémoire ! Bonne journée , Ghislaine
Mamiedesiles
Merci et belle journée 😉
Vous etes ou ? et l’annee ? J’ai reconnu Guignol et peut etre l’ours Colargol , mais j’ai un doute , l’ours qui vole et qui rigole .
Je suis debout, j’ai un sarrau clair à carreaux et un masque de Bambi. 😉
Il est beau ton billet, Patchcath! Mon souvenir de rentrée, c’est quand je suis rentrée au CP. J’ai été malade comme un chien. Mes parents ne m’accompagnaient pas dans ce pas important. Enseignants tous les deux, ma mère directrice de l’école maternelle où nous habitions, je mesure en te l’écrivant le déchirement que ça a dû être pour moi et le sentiment de solitude que j’ai dû ressentir, à en être malade…Belle journée 🙂
Pardon si je fais remonter des souvenirs pas très plaisants. J’avoue que j’avais une mère très attentive. Merci pour tes mots gentils, ma Tulipe