Un saut de dix jours dans le futur

Un saut de dix jours dans le futur

-Que dirais-tu de faire un saut de dix jours dans le futur en une seule nuit, dix jours rayés de ton agenda, sans jamais pouvoir dire hier ou avant-hier !?

-Alors là tant mieux, je serais déjà en vacances, dans un endroit idéal, et une fée serait sûrement venue finir et boucler les projets et ouvrages avant mon départ dans ce délire.

-C’est une réalité, ça s’est vraiment passé, il y a un peu plus de quatre cents ans, quand Henri de Navarre n’avait pas trente ans et n’était pas encore devenu Henri IV, ni père de son fils qui deviendra LouisXIII qui connaîtra d’Artagnan et qui prendra à son service les quatre mousquetaires.

-…ah oui, et quand les quatre filles du docteur March vivaient au bord du lac des Quatre Cantons, hein !? Dis, ces jours ont été effacés pour le monde entier avec du tétrachloroéthylène, sans doute ? On est vraiment dans une tétradimension, avec toi !

-D’accord pour les mousquetaires, autrement tout est vrai. D’abord des pays catholiques d’Europe, comme l’Italie et la péninsule ibérique, ont adopté ce nouveau calendrier du jeudi 4 octobre au vendredi 15 octobre 1582 alors que la France n’a seulement accepté ce passage du 9 au 20 décembre de la même année, juste un peu avant Noël…

-Et bien bonjour pour que les cadeaux soient prêts à temps pour Noël ! Dis, sans rire, je te savais atteint de tétracapillectomie, mais ne serais-tu pas tétraploïde aussi ?

-Tu vois que tu t’y mets ! …puis des pays protestants ont acté ce changement, mais certains ont traîné longtemps les pieds si bien qu’en Russie la révolution d’octobre s’est déroulée en novembre pour les français car le calendrier grégorien n’avait pas remplacé julien…

-Tu vois bien que tu as l’art d’embrouiller les choses, avoue ! Pourquoi Grégorien a voulu rouler et remplacer Julien ?

-… (Rire) pour que notre calendrier, avec une année bissextile tous les quatre ans, et nos saisons soient en phase avec la révolution de la Terre autour du Soleil.

-Je ne vois pas bien l’importance de changer tout ça. On aurait pu rêver de fêter Noël en été ou au printemps sans que rien ne change rien à la Terre et au Soleil.

-Compliquer les choses, c’est le propre de l’humain et je pense qu’un poète de l’époque a du vouloir en parler dans une suite de quatrains intitulée « contre la présence réelle », regarde ce que j’ai trouvé et ça commence comme ça :

« N’est-ce point sans raison que ces champis désirent
Etre sur les humains respectés en tous lieux,
Car ils sont demi-dieux, puisque leurs pères tirent
Leur louable excrément de substance des Dieux… »

-Dis m’en plus, ne t’arrête pas, je ne comprends pas tout mais c’est beau et ça ne m’embrouille point.

– C’est de Théodore Agrippa d’Aubigné, originaire d’une région qui m’est chère et grand-père d’une marquise bien connue de l’histoire …
« …Et si vous adorez un ciboire pour être
Logis de votre Dieu, vous devez, sans mentir,
Adorer ou le ventre ou bien le cul d’un Prêtre,
Quand ce Dieu même y loge et est prêt d’en sortir.

Tout ce que tient le Prêtre en sa poche, en sa manche,
En sa braguette est saint et de plus je vous dis
Qu’en ayant déjeuné de son Dieu le dimanche,
Vous devez adorer son étron du lundi.

Trouvez-vous cette phrase et dure et messéante ?
Le prophète Esaïe en traitant de ce point
En usait, appelant vos Dieux Dieux de fiente,
Or digérez le tout et ne m’en laissez point. »

Pour répondre à Jacou qui posait cette question : MAIS, OÙ DONC SONT PASSÉS CES DIX JOURS ? Chers adeptes et ami.e.s de l’agenda ironique,  je vous propose de répondre à cette question, avec quelques contraintes :
– Placer dans votre texte, au choix  : Henri IV, les quatre mousquetaires, les quatre filles du docteur March, le lac des Quatre Cantons,
– Le texte ne devra pas dépasser 29 phrases.
– Insérer un quatrain.
Saupoudrer de quelques mots comportant le suffixe tétra.
Je n’ai aucun mérite, j’ai tout trouvé sur le Net, et même Max-Louis nous avait entraînés dans sa fiction, il y a peu.

16 réflexions sur “Un saut de dix jours dans le futur

  1. Bon jour,
    Un dialogue pédagogique avec le relief de l’humour en compagnie d’un Agrippa tranchant aussi bien en arme qu’à la plume … 🙂
    Merci pour ce partage.
    Max-Louis

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  4. c’est compliqué, en effet, de courir après le temps, surtout quand il disparaît !
    Pépé Théodore ne fait malgré tout pas dans la dentelle !!! Françoise a dû, elle aussi, rattraper le temps pour rentrer en grâce royale et faire oublier la bougrerie ancestrale, je suppute !
    Toutes ces références historiques me laissent françoise, euhhhh pantoise !

  5. Pour ma part, mon choix se porte tout naturellement sur Henri IV. « Noste Enric » comme nous le disons en béarnais. « Notre Henri », celui qui a son berceau, (une coquille de tortue) dans le château de pau, ma ville natale. Je ne sais pas où sont passés ces dix jours, mais ce que je sais, c’est qu’il nous est impossible, à nous les Béarnais, de passer dix jours sans parler du Vert Galant. De ses amours, de son amour pour Gabrielle d’Estrées https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabrielle_d'Estrées
    . Ces dix jours qui paraissent perdus, les auraient-ils passés dans les bras de la belle poétesse ?
    C’est ce que j’aurais aimé savoir.
    Mais les livres d’histoire n’ont pas évoqué cet épisode !
    Et pourtant, il y en a des légendes sur notre bon roi ! Aucune qui n’évoque les dix jours rayés de l’agenda dont tu as parlé.
    Faire des recherches qui s’avèreraient vaines ou pire, qui me donneraient une image déplaisante de notre souverain.
    Alors je vais toper là et renoncer à remonter le temps. Certains ont tenté l’aventure, ils n’ont pas tous aimé !
    Bisous madame, bonne soirée. 😀

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