Arrête de te plaindre, disait ma mère pour la moindre récrimination que j’osais exprimer.
Puis elle me faisait peser le pour et le contre de la situation, et à vrai dire… Alors pour couvrir mes mots d’hier, j’ai trouvé à effacer mes maux et du courage pour réagir. De très beaux mots, si joliment écrits sous forme de fable, aussi maternels et revigorants qu’une eau fraîche que l’on boirait à la fontaine. Car il s’agit bien du « paon se plaignant à Junon » de Jean de La Fontaine
Le paon se plaignait à Junon.
» Déesse, disait-il, ce n’est pas sans raison
Que je me plains, que je murmure :
Le chant dont vous m’avez fait don
Déplaît à toute la nature ;
Au lieu qu’un rossignol, chétive créature,
Forme des sons aussi doux qu’éclatants,
Est lui seul l’honneur du printemps.
Junon répondit en colère :
» Oiseau jaloux, et qui devrais te taire,
Est-ce à toi d’envier la voix du rossignol,
Toi que l’on voit porter à l’entour de ton col
Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies ;
Qui te panades, qui déploies
Une si riche queue, et qui semble à nos yeux
La boutique d’un lapidaire ?
Est-il quelque oiseau sous les cieux
Plus que toi capable de plaire ?
Tout animal n’a pas toutes propriétés.
Nous vous avons donné diverses qualités :
Les uns ont la grandeur et la force en partage ;
Le faucon est léger, l’aigle plein de courage ;
Le corbeau sert pour le présage ;
La corneille avertit des malheurs à venir ;
Tous sont contents de leur ramage.
Cesse donc de te plaindre ; ou bien, pour te punir,
Je t’ôterai ton plumage. «
Très joliment brodé !
Je ne me plaignais jamais petite car j’étais bien dans mon monde.
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