Aujourd’hui encore, des mots, une histoire … me trottent dans la tête…

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Avant de quitter la maison, je regarde dans la boite aux lettres. Pourquoi, en partant, me direz-vous. Je n’en sais rien.
Mais il y avait un pli, un courrier pour moi. Et devinez qui m’a écrit ? Le Père Noël ! Surprise ? ça oui, vous pouvez me croire, et curieuse aussi ! à mon age, rendez-vous compte ! Je l’ouvre, toute excitée, et un peu gauche. Comment qualifier mes sentiments de l’instant? Un émerveillement ! Exactement ! Je tremble de la tête aux pieds.
La lettre est datée d’hier, et vient de la Maison de la Falaise près du Pôle Nord.
Elle commence ainsi : « Ma chère, depuis ta fête en novembre, je pense qu’il n’y aura peut-être pas de Noël cette année…
Non non! pas 20122012! Les gobelins! La pire attaque depuis des siècles. Ils sont terriblement violents et très remontés depuis la récupération des jouets volés l’année dernière et l’administration d’une bonne dose de fumée verte. Tu te rappelles que les Gnomes rouges avaient promis de les faire disparaître. Je n’en ai trouvé aucun, ni dans les trous ni dans les cavernes le premier de l’an. Mais j’ai dit à Mère Noël qu’ils allaient revenir, dans un siècle ou deux.
Ils n’ont pas attendu longtemps ! Ils ont dû être très occupés tout l’été à rassembler leurs méchants amis des montagnes du monde entier, alors que l’Ours polaire et moi dormions profondément et que la Mère trouvait des nouvelles idées de cadeaux à préparer. Cette fois, c’est arrivé presque sans prévenir.
Il y a un mois tout juste, Ours polaire était très agité. Maintenant, il dit qu’il avait senti de mauvaises odeurs, mais comme à son habitude, il ne m’a pas prévenu, pour ne pas m’ennuyer, a-t-il prétendu. Et cette fois-ci, c’est lui qui a sauvé Noël ! Il dort très souvent dans la cuisine, le nez tourné vers la porte de l’escalier qui descend à mon grand atelier.
Un soir, je me suis réveillé en sursaut. On entendait des couinements et des crachotements dans la pièce, et il y avait une odeur terrible. J’ai aperçu un vilain visage à la fenêtre. Un visage que je connaissais. Mais je fus surpris tout de même, parce que ma chambre donne directement sur l’abrupt de la falaise. Ce qui signifiait que les gobelins étaient ici, à nouveau. Ça ne s’était pas produit depuis 1453.
Un tintamarre avait commencé en bas. Je piétinai un gobelin en sortant de la chambre et la Mère en écrasa deux sur le mur d’un seul coup de balai. Un millier de gobelins avaient envahi la maison. Ours polaire serrait, écrasait, piétinait, boxait et les envoyait en l’air, il rugissait comme tout un zoo, (c’est dans sa nature que réside la préservation de notre monde), et les gobelins retombaient en soufflant comme des locomotives
C’est une longue histoire ; les ennuis ont bien duré quinze bons jours. Pauvres jouets ! des martyrs ! Je croyais bien que mon traîneau n’allait pas pouvoir sortir cette année. Nous avons pu sauver la majeure partie des choses déjà préparées. C’est la mère Noël qui les fit fuir en allumant beaucoup de bougies et en faisant cuire sa confiture spéciale, je pense que l’odeur les incommodait.
Les rennes piétinent au dehors, ils sont impatients, prêts à charrier le convoi. J’espère que les cadeaux plairont cette année encore. Mère Noël et Ours polaire se font du souci comme chaque fois, et pourtant de nouvelles trouvailles pour tous, cette année encore . Nous t’adressons toute notre affection. Pour toujours et tous les ans. Crois-le et dis-le à tous. »
Voilà, je ne pouvais pas ne pas vous faire part de ce gentil courrier.
Je suis heureuse. J’embrasse la lettre… Oh! j’ai laissé une trace de rouge à lèvres…Suis-je la seule à qui il ait écrit cette année ? dites-le moi !
Je vous aurais bien montré cette missive, mais en l’essuyant tout a disparu, il ne reste qu’une feuille blanche, quel dommage!
Me croyez-vous?
D’après JJR Tolkien, j’aime trop cette féerie !
Edit : c’est ma participation à « Des mots, une histoire » 86ème édition sur le blog d’Olivia Billington. Les mots imposés sont ceux mis en gras.
