C’était l’hiver je m’en souviens.
Je m’en souviens c’était l’hiver, en janvier dernier ou celui d’avant peut-être.
L’air était froid, l’atmosphère un peu grise depuis des jours, la saison s’éternisait dans une langueur immortelle.
Le vent soufflait plus fort que d’habitude et soulevait les feuilles brunies par le temps, sèches et légères qu’il réduisait en confettis si petits, presque en poussière.
Et soudain il est arrivé sur le bord de ma fenêtre, écrasé par une grosse bourrasque et suffocant. Des sanglots soulevaient sa poitrine, mais il gardait les yeux vifs.
Il reprenait son souffle blotti contre le mur. Je n’osais bouger de crainte qu’il ne s’envole.
Des plumettes de son duvet dansaient sur son ventre et lui donnaient un air éméché. Il chavirait et tanguait d’une patte sur l’autre, bousculé par les rafales.
Des cris brefs et aigus émis du fond de sa gorge tels les sons sortis du violon d’un apprenti-musicien le faisaient se redresser. Je l’observais et l’admirais.
Puis il est finalement reparti et j’ai rêvé encore à lui pendant des heures en brodant ces quelques points.
Sur les consignes d’Estelle et pour l’Atelier sous les feuilles, je ne voulais pas parler de l’automne pour répondre avec ses mots choisis au défi d’A vos claviers #10 d’octobre.
Ton récit est très vivant, très visuel aussi. Pendant un instant j’ai été l’oiseau 🙂
Merci pour ce moment de lecture !
Je les trouve bien courageux quelquefois 😉 et je les admire
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J’adore les plumettes qui lui donnent un air éméché. Très joli texte.
Merci de ton sourire 😉 Aujourd’hui, les oiseaux ont l’air tout penaud sous la pluie.
Merci pour ce joli texte, l’observation des oiseaux à l’automne me fait toujours penser à ma grand-mère, et c’est toujours bon de se souvenir même si ça serre un peu le cœur…
Oh, c’est joli ce que tu m’écris, une bien tendre bouffée de gentillesse 😉 merci