Rien n’est plus excitant que l’arrivée des radeaux de bois flotté à l’entrée des rapides. Le premier à les apercevoir pousse des cris, part en courant le long des berges pour prévenir les habitants du village.
Bientôt ils sont des dizaines, massés sur le rivage, grimpés dans les arbres, à tenter d’apercevoir celui qui pilote le radeau en tête, debout à l’arrière de l’embarcation de rondins géants reliés entre eux et agrippé des deux bras au gouvernail. Premier à passer les rapides et entrer dans la ville, et à revenir en héros, le lendemain ou plus tard, dans la réserve.
La drave commence dans le haut-pays, chaque année vers la mi-mai. Avec leurs perches, leurs pioche et des bâtons de dynamite, les hommes dégagent de leurs prisons de glace les troncs coupés l’été précédent et jetés dans les rivières.
Les billes de bois dévalent les cours d’eau, forment des bouchons qu’ils faut faire sauter, s’assemblent dans les fleuves et les lacs.
Sur les rives du lac, à cinq cent kilomètres à l’ouest, des millions de mètres cubes de chênes et de pins sont assemblés, attachés en immenses radeaux. Sur ces villes flottantes, les hommes campent dans de grandes tentes, dorment, mangent, rament, tirent, poussent pendant des semaines.
Il faut déjouer les sortilèges du fleuve, utiliser la force du courant sans se laisser emporter, éviter les bras morts d’où il est difficile de s’extirper. En équilibre sur les rondins, surtout ne pas glisser, ne pas tomber entre deux troncs qui vont vous broyer.
Ils sont draveurs et passent leur vie au fil du fleuve, en savent tous les détours, mais mourraient en quelques minutes si un faux-pas les précipitait dans l’écume.
Extrait de « Ciel d’acier » de Michel Moutot, qui raconte la belle histoire de John Laliberté, ironworker comme ses ancêtres, qui sectionne l’acier à la recherche de survivants. Un peu plus de quatre cents pages à lire avec plaisir et admiration pour ces hommes courageux. La légende dit qu’ils n’ont pas le vertige. Peut-on apprendre à maitriser sa peur?
Comme cette trousse est belle !! elle m’inspire énormément ! Merci !!
Ce sont des broderies que ma fille ainée a brodées à partir de photos. Elle a fait ça il y a quelques années déjà. Elle imprimait un motif qui lui plaisait et apportait un quadrillage du nombre de points désirés par cm. Je trouvais que c’était dommage que ces broderies restent dans un sac sans être utilisées. Juste bien pour une trousse de maquillage, non? 😉
C’est encore plus beau en connaissant l’histoire !! Tu as trouvé des trésors et tu en as fait un de plus !! !
Belle journée 😉 Merci
Il y a des métiers vraiment impressionnants.
Dans ce livre, c’était, comme tu le dis, de belles découvertes 😉