L’escargot et la chenille
Un matin de printemps, juste après la rosée
Un escargot persan
Cheminait.
L’escargot, le cœur gros
Pensait à sa belle en querelle :
Escar-Paulette
Balançait.
D’un brin d’herbe à l’autre
Vers un champ d’épeautre
Escar-Paulette la coquette
Se défilait,
La fine mouche
Craignait l’escarmouche.
Elle voulait voir du pays.
Une chenille, gentille fille
Vint à passer :
« Compère escargot tu sembles penaud !
— C’est Escar-Paulette qui part en goguette,
Elle m’a ce matin posé un lapin.
— Mon colimaçon,
Tu files un mauvais coton,
Chausse tes escarpins
Brille tes escarboucles
Prends-la par la main
Promets-lui l’Espagne…
Et tu gagnes ! »
C’est ainsi que l’on vit
Bras dessus, bras dessous
L’escargot et sa compagne
Battre la campagne :
« Allez donc mes mignons,
Je file mon cocon »
Dit la chenille gentille,
« Viens mon Escar-Paulette,
Viens mon Espagnolette »
Disait l’escargot
Sur le chemin de Saint-Jacques.
de Hermeline. Fraiche et tendre poésie pour le printemps qui revient, et pour la poésie du jeudi chez Asphodèle.
C’est l’auteur Hermeline?
Oui.
MMMMMMmmmm ! mignon tout plein et chantant ! mais la fin sent la persillade me tromperai-je ? Délicieux néanmoins 😀
Bisous
Les différentes nuances du verbe « aimer » 😉
Tout en nuance, j’aime !:D
Trop Mimi cette histoire d’amour!
😉
Merci, c’est délicieux.Mais un pélerinage bras dessus bras dessous pour des escargots qui ont déjà l’estomac dans le pied comme tout bon gastéropode qui se respecte, ça doit être un spectacle…:D
Je te fais confiance pour savoir imaginer ce spectacle 😉
Un poème léger et amusant!C’est vrai qu’il met de bonne humeur!
Quelle douceur, quelle tendresse, magnifique, merci de nous gâter une fois de plus. 😘…!
Sans sérieux,
Juste pour mettre de bonne humeur.
Escar-Paulette et Coli-Maçon… bâtissent des châteaux en Espagne ?
Pour mettre un hôtel, rue de la paix, Un monde où tout le monde s’aimerait enfin
J’achète un château en Espagne, J’achète un monde où tout le monde gagne A la fin
Je vends tout ce que j’ai contre tout ce qui me manque
Je vends ce qui s’achète contre ce qui n’a pas de prix
Je vends ce que je vaux contre ce qui m’est le plus cher
Et si ça ne vaut pas un clou tant pis, je donnerai tout …. pour un commentaire plein de sourire tel que celui-ci. Merci
Adorable histoire 😉
Bonne journée Patchcath 🙂
J’observais le monde au jardin, l’autre jour, le dos tourné au soleil,
et j’ai pensé à cette poésie que j’avais mise de côté pour en faire un livre textile,
un de ces jours…
Belle journée Val
Pingback: Le jeudi poésie avec Henry Bauchau. | Les lectures d'Asphodèle, les humeurs et l'écriture