In Memoriam pour la poésie du jeudi chez Asphodèle
Il s’appelait
Mohammed Sceab
Descendant
d’émirs de nomades
décéda
parce qu’il n’avait plus
de Patrie
Il aima la France
et il changea de prénom
Il fut Marcel
mais n’était pas français
il ne savait plus
vivre
dans la tente des siens
où l’on écoute la cantilène
du Coran
en savourant un café
Et il ne savait pas
délier
le chant
de son abandon
Je l’ai accompagné
avec la maîtresse de l’hôtel
où nous habitions
à Paris
du numéro 5 de la rue des Carmes
allée flétrie et en pente
Il repose
au cimetière d’Ivry
faubourg qui ressemble
toujours
en un jour
à une
foire décomposée
Et peut-être moi seul
sais encore
qu’il a vécu
Traduit d’un poème en italien qu’avait écrit le 30 septembre 1916, Giuseppe Ungaretti, quatre après la mort de l’ami égyptien, qui l’avait accompagné dans son déménagement d’Alexandrie à Paris, en 1912. Ce sont sûrement les actualités de la semaine qui m’ont fait choisir cette jolie page d’écriture, In Memoriam pour la poésie du jeudi chez Asphodèle
Patchounette je n’ai pas commenté ce poème ??? Naaan je n’y crois pas ! Alors que je l’ai lu et j’ai justement Ungaretti dans le collimateur car in fur un ami du poète que je présente demain, c’est curieux ces correspondances ! 😉 J’avais trouvé déjà qu’il résonnait bien fort dans notre actualité…et je pense que l’écho n’a pas fini de retentir… Gros bisous ma belle ! 😉
Merci. Bises à toi aussi
Un bel hommage à ceux qui s’arrachent de leur patrie en espérant un ailleurs meilleur!
Bises
😉
Un jour il n’y aura plus de patries, tous les hommes auront enfin compris
Que c’est la Terre leur maison.
Il n’y aura plus de pays, plus de guerres. Plus de patries, et donc, plus d’apatrides…
Ben quoi, on peut rêver ?
¸¸.•*¨*• ☆
Je voudrais tellement que ce ne soit pas un rêve
bon dimanche Célestine 😉
très beau poème que je ne connaissais pas. Il y a un comme un écho d’aujourd’hui, non ?
J’aimerais dire « juste aujourd’hui », mais tu vois, ça revient puisqu’il l’a écrit il y a cent ans déjà!
Bon dimanche ‘carnets paresseux’;-)
Comment veux-tu qu’un vrai Mohammed puisse devenir un vrai Marcel, et vice versa, Patchcath ?….
Bien d’actualité ton poème.
Gros bisous
Est-ce que le prénom a une importance? qu’est-ce qu’un vrai dans ce cas là? Je crains le zèle des uns, la déviance des autres
J’aime ces petits mots laissés ici
Bon dimanche ma So’N (j’étais à confluence dimanche dernier. Pas déçue. De tout) 😉
Voici le deuxième poème que je lis pour ce rendez-vous du jeudi qui a l’air d’avoir été écrit en regardant ce qui se passe autour de nous maintenant.
J’avoue que je ne suis pas un Robinson et que j’ai un regard sur ce qui m’entoure. J’avais envie de dire et ces mots étaient déjà écrits.
J’adore Ungaretti, c’est vraiment… tellement…évident ce qu’il écrit ! Merci !
Il posait les mots sur le papier et c’était juste et beau
Bon dimanche Monesille 😉
Tu as tellement raison ! il avait la plume juste !
😉
Pingback: LE JEUDI EN POÉSIE avec poèmes personnels pour certains et classiques pour d’autres ! | Les lectures d'Asphodèle, les humeurs et l'écriture
Ton poème s’adresse à ceux, qui ne reverrons jamais leur patrie…. Biz
… ou qui ont aimé la nôtre!
Bon dimanche Albine 🙂