… Une lumière les avaient éclairés. Les oiseaux eurent une nouvelle idée et décidèrent, sur le champ, d’une nouvelle condition d’élection : le roi serait celui qui saurait pénétrer le plus profondément dans la terre. Et tout cela, en plein jour. C’est ce que j’ai compris, et j’ai bien ri.
C’était vraiment drôle de voir l’oie battre l’herbe avec sa large poitrine. Et le coq, qui s’efforçait de creuser un petit trou dans le sol. Le sort le plus cruel fut réservé au canard qui sauta dans la mare et resta très longtemps le derrière en l’air croyant que le sol y était plus tendre, n’y arrivant pas, il rejoignit les oiseaux en clopinant et se lamentant « quelle débâcle, quel spectacle ! »
Le tout petit oiseau trouva en attendant un trou creusé par une souris et s’y blottit « je suis le roi ! je suis le roi ! C’est bien moi cette fois ! » Les autres piaillèrent encore plus fort « toi notre roi, jamais ! espèce de mauviette ! » et, sans se concerter, ils décidèrent pourtant ensemble de l’emprisonner où il était et l’y laisser pour le restant de sa vie.
Ils confièrent la garde au hibou auquel ils recommandèrent que, pour rien au monde, il ne devait laisser le tricheur s’échapper. Le jour baissa, la lumière aussi et la nuit tomba.
Les oiseaux fatigués par ces épreuves rentrèrent chez eux. Le hibou resta tout seul près du trou, immobile, à le fixer de ses yeux énormes. Il fut gagné par la fatigue et pensa tout haut presqu’en ronronnant « je peux fermer un seul œil et surveiller de l’autre. Il veillera pour éviter que ce roitelet infâme ne puisse s’enfuir » Il ferma donc un œil et guetta de l’autre. Le petit oiseau coquin essaya bien de sortir la tête du trou, mais le hibou s’approcha vite et força l’autre à rentrer immédiatement. Puis le hibou ouvrit l’œil fermé et ferma l’autre, et se promit de faire ainsi toute la nuit. Mais une fois, il ferma l’œil ouvert avant d’ouvrir l’autre. Les deux yeux ne furent fermés qu’un instant, tout juste. Le roitelet s’en aperçut et s’enfuit aussitôt.
Depuis le hibou ne peut plus sortir à la lumière du jour, car les autres oiseaux lui en feraient voir de toutes les couleurs. Il ne sort que la nuit et chasse les souris. Le petit roitelet préfère, lui, ne pas se montrer car il ne veut plus risquer de se faire rattraper. Il se cache, se faufile dans les haies et il crie quand il se sent en sécurité « je suis le roi, je suis le roi, le roi c’est moi ! » et les autres se moquent et lui répondent « roitelet, roitelet, tu te caches dans les haies »
Je prends le temps de les écouter maintenant et je peux entendre les oiseaux parler. C’est l’alouette la plus heureuse, c’est elle qui le dit quand elle monte vers le ciel aux premiers rayons du soleil au printemps et grisolle « quelle joie, que la terre est belle, quel bonheur de vivre sur elle »
Écoutez les oiseaux autrement maintenant. Avec ce conte des frères Grimm c’est ma participation au challenge de #3xNoël organisé par Chicky Poo, Petit Spéculoos et Samarian. J’ai préparé ma petite lumière de Noël pour ce défi du lundi. Et pour les amateurs de FB, c’est ici.
C’est super bien écrit, j’ai adoré ton histoire. Bisous.