Si je gagne au loto

Si je gagne au loto, je serai heureuse. Oui, je serai heureuse, parce que je sais ce que c’est. Nous avons gagné une voiture. C’était il y a une quinzaine d’années, nous avions gagné une 106 blanche. Après avoir acheté un seul carton de loto, à la sortie d’un supermarché. C’était d’ailleurs inhabituel, d’aller dans cet endroit. J’avais juste envie d’une déchiqueteuse ou broyeuse de déchets verts, et profité des soldes. « Il y a de nombreux beaux lots à gagner » avait-il ajouté, celui qui nous le proposait, avec un joyeux sourire en notant nos nom et adresse derrière le carton. Nous avions souri, n’y croyant pas trop, plutôt contents d’avoir fait notre BA au vu du prix du carton…

Si je gagne au loto, je serai heureuse, encore une fois, bien sûr. Mais est-ce que ça peut se produire plusieurs fois de gagner le 1er gros lot de l’Ultime Partie? Pour gagner il faut jouer, d’abord J’ai encore une fois acheté un carton cette année… pas pour gagner, bien sûr, juste en pensant à la bouille que feront les autres gagnants qu’en ils apprendront que ce sont eux cette année…

C’est un rêve qui se réalise quand on ne l’attend plus. Un peu comme habiter un château, ou une maison de rêve…

Si je gagne au loto

qu’on aurait construit avec de petits moyens…

Si je gagne au loto

et dont la porte s’ouvre enfin…

Pour répondre avec un grand sourire aux  53 billets en 2015 chez Agoaye en toute liberté.

Publicité

La sieste

La sieste,
Elle fait au milieu du jour son petit somme ;
Car l’enfant a besoin du rêve plus que l’homme,
Cette terre est si laide alors qu’on vient du ciel !
L’enfant cherche à revoir Chérubin, Ariel,
Ses camarades, Puck, Titania, les fées,
Et ses mains quand il dort sont par Dieu réchauffées.
Oh ! comme nous serions surpris si nous voyions,
Au fond de ce sommeil sacré, plein de rayons,
Ces paradis ouverts dans l’ombre, et ces passages
D’étoiles qui font signe aux enfants d’être sages,
Ces apparitions, ces éblouissements !
Donc, à l’heure où les feux du soleil sont calmants,
Quand toute la nature écoute et se recueille,
Vers midi, quand les nids se taisent, quand la feuille
La plus tremblante oublie un instant de frémir,
Jeanne a cette habitude aimable de dormir ;
Et la mère un moment respire et se repose,
Car on se lasse, même à servir une rose.
Ses beaux petits pieds nus dont le pas est peu sûr
Dorment ; et son berceau, qu’entoure un vague azur
Ainsi qu’une auréole entoure une immortelle,
Semble un nuage fait avec de la dentelle ;
On croit, en la voyant dans ce frais berceau-là,
Voir une lueur rose au fond d’un falbala ;
On la contemple, on rit, on sent fuir la tristesse,
Et c’est un astre, ayant de plus la petitesse ;
L’ombre, amoureuse d’elle, a l’air de l’adorer ;
Le vent retient son souffle et n’ose respirer.
Soudain, dans l’humble et chaste alcôve maternelle,
Versant tout le matin qu’elle a dans sa prunelle,
Elle ouvre la paupière, étend un bras charmant,
Agite un pied, puis l’autre, et, si divinement
Que des fronts dans l’azur se penchent pour l’entendre,
Elle gazouille… – Alors, de sa voix la plus tendre,
Couvrant des yeux l’enfant que Dieu fait rayonner,
Cherchant le plus doux nom qu’elle puisse donner
À sa joie, à son ange en fleur, à sa chimère :
– Te voilà réveillée, horreur ! lui dit sa mère.

la sieste

Poème de Victor Hugo pour la poésie du jeudi chez Asphodèle et pour émotions chez AmeGraphique du petit carré jaune  choisi en toute liberté avec un besoin de légèreté.

Ça c’est le pied

Ça c’est le pied, j’ai fini à temps. Mon oiseau est brodé et j’ai rêvé de paix. Oui j’ai rêvé de paix dans Paris. Dans Paris, il y a une rue…

Ça c'est le pied

dans cette rue, il y a une maison; dans cette maison, il y a un escalier; dans cet escalier, il y a une chambre; dans cette chambre, il y a une table; sur cette table, il y a un tapis; sur ce tapis, il y a une cage; dans cette cage, il y a un nid; dans ce nid, il y a un œuf; dans cet œuf, il y a un oiseau.

Ça c'est le pied

L’oiseau renversa l’œuf; l’œuf renversa le nid; le nid renversa la cage; la cage renversa le tapis; le tapis renversa la table; la table renversa la chambre; la chambre renversa l’escalier; l’escalier renversa la maison; la maison renversa la rue; la rue renversa la ville de Paris.

de Paul Eluard

Ça c'est le pied

Ça c’est le pied, je peux à nouveau dire que je ne veux pas avoir peur, que je veux garder le cœur léger. J’ai choisi un dessin d’oiseau de Geninne pour répondre au défi d’Albine, ici et aux  53 billets en 2015 chez Agoaye en toute liberté.

Le poète venait chaque soir poétiser un peu

Le poète venait chaque soir poétiser un peu, lui caresser le poil et changer son foin.
Il vérifiait toujours avant de le quitter que le clapier fut bien fermé.
– Tu as la belle vie Lapin, disait-il tâtant l’animal et rêvant de festin.
Presque sans respirer, il se laissait bercer des mots doux du gardien,
n’imaginant pas une autre vie et ne sachant parler, son esprit fugue et s’abstrait aux siens.
Un volatile au merveilleux plumage venait à son tour chaque matin.
Il savait se montrer, examinait le coin, s’approchait du grillage et s’accrochait, grattait dans la paille et picorait le grain.
– Tu as la belle vie Lapin, je te le dis, ne rêve pas d’autre chose. 
Ce matin-là, le souffle court, l’oiseau moins vaniteux parlait de cavale…
– Tu sais, l’automne arrive et les chasseurs aussi. Non! pas de voyage… d’envolée du nid pour échapper aux balles. Ça sent la poudre, là-bas… le cri des fusils a pris mes petits…
Soudain il envie la cage et inspecte l’endroit… de la place, il en voit et parle de partage à l’autre, il y croit si des fois…

Le poète venait chaque soir poétiser un peu

Oiseau a-t-il ouvert la cage? Lapin s’est-il sauvé ou bien est-il resté? et à eux deux, font-ils bon ménage? Poète-gardien est-il chasseur? et le chasseur a-t-il du cœur? Je n’en sais rien, je manque de mots pour les Plumes 46 de Novembre chez Asphodèle.

Quand tu chantes je chante avec toi liberté

Quand tu chantes je chante avec toi liberté

Quand tu chantes je chante avec toi liberté

Quand tu chantes je chante avec toi liberté
Quand tu pleures je pleure aussi ta peine
Quand tu trembles je prie pour toi liberté
Dans la joie ou les larmes je t’aime
Souviens-toi de jours de ta misère
Mon pays tes bateaux étaient tes galères
Quand tu chantes je chante avec toi liberté
Et quand tu es absente j’espère
Qui-es-tu? Religion ou bien réalité

Une idée de révolutionnaire
Moi je crois que tu es la seule vérité
La noblesse de notre humanité
Je comprends qu’on meure pour te défendre
Que l’on passe sa vie à t’attendre
Quand tu chantes je chante avec toi liberté
Dans la joie ou les larmes je t’aime
Les chansons de l’espoir ont ton nom et ta voix
Le chemin de l’histoire nous conduira vers toi
liberté, liberté

J’avais envie de crier de colère et de rage, j’ai le cœur gros, j’ai chanté pour eux et pour ne pas pleurer. Je continuerai à vivre, comme je l’entends, en toute liberté. Je ne veux pas que la haine et la peur m’envahissent. J’ai besoin de vous et j’écris vos mots LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

Je l’aime d’amour profond

Je l’aime d’amour profond

Nuit et jour, malgré moi, lorsque je suis loin d’elle,
A ma pensée ardente un souvenir fidèle
La ramène ; — il me semble ouïr sa douce voix
Comme le chant lointain d’un oiseau ; je la vois
Avec son collier d’or, avec sa robe blanche,
Et sa ceinture bleue, et la fraîche pervenche
De son chapeau de paille, et le sourire lin
Qui découvre ses dents de perle, — telle enfin
Que je la vis un soir dans ce bois de vieux ormes
Qui couvrent le chemin de leurs ombres difformes ;
Et je l’aime d’amour profond : car ce n’est pas
Une femme au teint pâle, et mesurant ses pas
Au regard nuagé de langueur, une Anglaise
Morne comme le ciel de Londres, qui se plaise
La tête sur sa main à rêver longuement,
A lire Grandisson et Werther, non vraiment ;
Mais une belle enfant inconstante et frivole,
Qui ne rêve jamais ; une brune créole
Aux grands sourcils arqués; aux longs yeux de velours
Dont les regards furtifs vous poursuivent toujours ;
A la taille élancée, à la gorge divine,
Que sous les plis du lin la volupté devine.

Élégie 6 de Théophile Gauthier

Je l'aime d'amour profond

 

Aux âmes sœurs et jumelles

Aux âmes
Sœurs et jumelles
Pour un sourire et un regard
Heureuses lectures qu’elles vont avoir
On sait quand, mais on ne sait d’où
De toute part, d’un peu partout
Et sans se voir, elles vont parler
L’une et l’autre écrire ici pour elles
Elles aiment
… se retrouver.

Aux âmes sœurs et jumelles

Aujourd’hui, c’est la poésie du jeudi chez Asphodèle de ma composition comme elle le demandait, sous forme d’acrostiche, en toute liberté.

Tout le monde il est beau

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !  C’est à ça que m’a fait penser le thème de cette semaine que nous a proposé Agoaye. A ce film très dérangeant à l’époque, un peu fou.

« Quand les pavés volent, comme de grands oiseaux gris,
en plein dans la gueule des flics au regard surpris.
Quand ça Gay-Lussac, lorsque partout l’on entend
le bruit des matraques sur les crânes intelligents.

Dans la douceur de la nuit, le ciel m’offre son abri,
et je pense à Jésus Christ, celui qu’a dit :
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !

Le monde est beau, tout le monde il est gentil

Quand dans le ciel calme, l’avion par-dessus les toits,
verse son napalm sur le peuple indochinois.
Quand c’est la fringale, lorsqu’en place d’aliment,
les feux du Bengale cuisent les petits enfants.

Dans la tiédeur de la nuit, la prière est mon appui,
car je pense à Jésus Christ, celui qu’a dit :
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !

Le monde est beau, tout le monde il est gentil

Quand ça jordanise, quand le pauvre fedayin
copie par bêtise la prose à monsieur Jourdain.
Quand le mercenaire ne songe qu’a vivre en paix
et se désaltère avec un demi Biafrais.

Dans la fraîcheur de la nuit, je me sens tout attendri
en pensant à Jésus Christ, celui qu’a dit :
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! »

Que voulait Agoaye quand elle a proposé ce thème? « quand les bisounours font la guerre… » j’ai pensé à Don Quichotte face aux moulins à vent… J’ai pensé à l’oiseau qui s’écrase en plein vol contre la façade d’un immeuble entièrement vitré.

Tout le monde il est beau

Veut-elle que l’on parle de nos enfants qui se chamaillent quand on s’apprête à passer un bon moment avec eux? Tout le monde s’énerve, chacun s’exprime, mais le moment n’est pas tout à fait gâché, puisque ça les construit.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil

Voyait-elle nos politiques qui montent en mayonnaise un sujet sans intérêt pendant qu’ils nous pondent une nouvelle taxe et mettent en place un nouvel impôt? Pensait-elle aux médias qui se focalisent sur un sujet pendant une bonne semaine et l’oublie subitement, sans qu’on en connaisse la raison, si ce n’est que l’audimat. Pourquoi nous bassiner sur les problèmes de sécurité et de chômage qu’aux moments des élections? Et ceux qui contestent le mariage pour tous, qui vont même manifester sans savoir que leurs propres enfants sont homosexuels.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil

Que penser de ceux qui ce disent tout-écolos qui préféreraient que l’éclairage des rues baisse d’intensité par mesure d’économie alors qu’ils manient le mobile mieux que quiconque à tout bout de champ et ne peuvent pas se passer du tout automatique? C’est la même chose pour le tout-bio qui a ses idées sur les rois du hamburger et ses préférences entre telle ou telle marque de produits.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil

Je souris pour masquer mon affolement intérieur. Je me tais pour étouffer le sanglot qui m’étreint. Je caresse mes tissus et mes laines et je trouve un peu de douceur sous mes doigts. J’ai soif de simplicité.

Pour répondre aux  53 billets en 2015 chez Agoaye , j’écris ici en toute liberté.

Une petite tresse de fils de toutes les couleurs et une aiguille

J’ai toujours à portée de mains une petite tresse de fils de toutes les couleurs et une aiguille, un petit nécessaire à couture pas volumineux du tout pour me dépanner en cas de besoin.

Une petite tresse de fils de toutes les couleurs et une aiguille

J’ai un baume pour lèvres qui ne prend pas plus de place, bien utile ce stick contre les gerçures à cette saison, pour sourire sans tout faire craquer.

J’ai aussi un peigne dans une poche intérieure de ma veste de travail. Le vent souffle très souvent ici et met mes cheveux en bataille, cet ustensile me permet d’arranger tout ça et d’avoir une tête à peu près présentable quand tout s’arrête.

J’ai l’habitude de placer des semelles en éponge au fond de mes chaussures, à toutes saisons. Je pourrais m’arrêter là, et répondre ainsi au défi des 53 billets en 2015 , j’ai énuméré cinq petites choses pour le top 5 de ce qui me fait sentir vraiment bien.

Je ris bien sûr.

Une petite tresse de fils de toutes les couleurs et une aiguille

Le bonjour des personnes que l’on rencontre ou croise chaque jour est bien plus important tout de même, et agréable s’il est accompagné d’un sourire de surcroît.

Du sourire, parlons-en. Celui de mes petits enfants me fait fondre. Et leur regard étincelant me fait du bien et mon cœur déborde de tendresse.

Cette impression douce et tendre que je ressens très souvent avec mes proches et ceux que j’aime. J’apprécie le bain de douceur qui m’envahit lors de nos rencontres à l’atelier textile, quand un vent de silence arrive parce que chacune est concentrée sur ce qu’elle fait, et le fait beau.

C’est ce que j’éprouve aussi à la chorale quand on a chanté à l’unisson et que toutes les voix s’arrêtent en même temps. On reste dans la même attitude durant une demi-seconde de silence et les visages s’éclairent et sourient quand les corps recommencent à respirer normalement.

C’est un bonheur pour tous.

Une vague de bonheur et d’envie s’installe en moi quand je pénètre dans une librairie, je sais que je suis gâtée, je suis doublement surprise, je trouve à la fois ce qui me plait et que je ne connais pas totalement aussi.

Une petite tresse de fils de toutes les couleurs et une aiguille

Je me noie dans une même vague de bien être lors d’une exposition, une fête de famille ou entre amis…

Ma famille, mes amis, un sourire, une rencontre insolite, une partie de jeux, une chanson partagée, des ouvrages et des livres, c’est ça ma vie et le top de ce qui me fait sentir bien.

J’aime quand même bien savoir que j’ai sur moi une petite tresse de fils de toutes les couleurs et une aiguille…

Pour répondre aux  53 billets en 2015 chez Agoaye , faites comme moi, riez et vivez en toute liberté.