Dans 5 ans, mes petits auront cinq ans, j’en aurai cinq de plus, et vous aussi.
Dans cinq ans, je serai sans doute en retraite. J’aurai peut-être changé de région, ou j’y penserai encore. J’en ai envie de plus en plus. Envie de quoi? De l’eau, pardi, si je suis en vie. En vie, mais pourquoi pas? Parce qu’en cinq ans, il en passe de l’eau sous les ponts, hein. Tiens de l’eau parlons-en, elle passait au-dessus et à côté des ponts ce samedi, et elle a repris son lit, elle, et toujours en vie. Et regarde Maman, elle était encore en vie, il y a cinq ans. Enfin en vie oui, mais dans son lit, et elle ne la regardait plus trop la vie, pourtant elle en avait envie, de vie.
Pourquoi se projeter dans cinq ans? Mes petits auront des dents et marcheront, iront à l’école, en grande maternelle je suppose, ils joueront au foot et me demanderont de raconter des histoires qui font peur. Je n’ai pas envie de vieillir si vite, je veux profiter de ce temps qui s’écoule déjà bien assez vite. Je ne veux pas m’imaginer dans cinq ans, j’aime vivre. Je veux avoir le temps de tricoter de petites choses.
Tu vois bien, ces chaussons de leur iront plus. Je veux m’accrocher à leurs sourires et à leurs regards émerveillés quand je chantonne auprès d’eux. J’aime profiter du bien-être que leur fait le lait de leur mère quand ils se blottissent contre elle. J’aime découvrir leurs yeux changeants quand ils goutent à une nouvelle purée ou nouvelle compote. C’est bon la vie, semblent-ils dirent.
Elle est belle la vie, et je veux avoir le temps de leur dire ou la découvrir avec eux. Tiens, dans quinze jours, ce seront les retrouvailles avec mes copains de classe
pour répondre pour la quarante et unième fois aux 53 billets en 2015 chez Agoaye , faites comme moi, vivez en toute liberté.