L’atmosphère avait été chaude la veille et toute la nuit. La ballade du vent léger de la belle journée d’hier s’était transformée en souffle plus puissant. Les rideaux que j’avais laissés voleter devant la fenêtre entrouverte se gonflaient violemment. Je décidai de me lever et tout fermer pour éviter la brèche ou me blesser. La couleur de l’aube était argentée. L’horizon offrait tous les signes d’une grosse tempête et la mer se confondait avec le ciel. La chanson des cordages dans le port s’entrechoquant habituellement au rythme d’une balançoire n’était plus qu’un cri grinçant et dissonant. J’avais le temps de prendre un bon petit déjeuner. J’allumai la radio, on diffusait un air de diva, puis la météo annonça que nous étions en zone d’alerte. La vie n’allait pas être rose aujourd’hui encore pour les pêcheurs et ceux du bord du fleuve. Soudain, plus rien à la radio, coupure de courant sans doute, je n’allai pas vérifier, il était à peu près six heures du matin maintenant. Au même moment, j’entendis du côté de l’océan des bruits épouvantables, comme si des torrents d’eau, mêlés au bruit du tonnerre, arrivaient des montagnes. A cet instant, le vent furibond souleva en tourbillon la brume qui couvrait le port. Chaque lame se brisait sur la côte et jetait des galets sur les chemins par dessus la digue; puis en se retirant, elle découvrait une grande partie du rivage, et roulait les cailloux avec un bruit rauque et affreux. La mer creusée de vagues noires et profondes n’était plus qu’une vaste nappe d’écume blanche. Ces bulles ivoires s’amassaient au fond de la baie en pollution collante, et le vent grossissant en balayait la surface et les envoyait par dessus les toits. Je savourais mon thé chaud… il n’y avait pas assez de lumière pour lire… j’eus un coup d’œil vers mes fleurs que je n’apercevais plus dans le jardin inondé… je voyais de grosses gouttes d’eau couler sur les vitres et sentis des larmes sur mes joues. Mes doigts s’étaient crispés autour de la tasse.
Pour les Plumes 24, les mots chez Asphodèle m’ont fait penser à la mer en colère.
On ressent bien la peur que représente une forte tempête. 😀 Très beau texte. 😀
Merci Sophie
Un très jolie texte. Je me voyais à cette fenêtre regarder la fureur de la mer. C’est très bien écrit.
vrai de vrai on s’y croirait!, on aurait presque la peau toute salée…:-)
et après la balade de bord de mer, je viens d’admirer tes patchworks….magnifiques…
un faible en particulier pour tous les jaunes, et façon Klimt….bravo!
Merci c’est pourtant une couleur qui n’est pas facile à placer à petite dose, trop lumineuse à mon goût. J’utilise les tissus tels quels sans les teindre.
Comme c’est bien écrit, miss! avec beaucoup de pudeur, tu nous offres le spectacle d’une tempête dont bien des gens ont dû souffrir cet hiver.
Et c’est si beau quand le soleil revient…
Bonsoir
Merci de ta visite
dis donc je suis émerveillée par ce que tu fais en broderie, moi qui ne sait a peine tenir une aiguille
Sinon c’est le marasme dans ton texte ……….bises
et quelle diversité d’ID dans cette collection de textes cette semaine…
Violence de la tempête qui détruit ce que l’on aime dans un fracas assourdissant.
c’est ce que j’ai vu dans les mots de cette semaine,
oui
Le déchaînement de la météo t’a inspiré un très beau texte, à la fois poétique et effrayant. D’abord le souffle du vent qui se transforme en tempête contre laquelle on ne peut rien.
C’est ce que m’ont inspiré les mots proposés,
plus je les lisais, plus je voyais le vent s’amplifier
C’est beau cette tempête au bord de l’océan, et bien décrit, manque plus que l’iode, mais les fleurs qui vont disparaître dans le jardin étaient aussi belles que celle brodées sur la photo, magnifique !
j’accepte ce compliment, merci
Tu parles sans doute des dernières tempêtes, je comprends que tu sois crispée tout en espérant que ce n’est que fiction!!!
Bisous et douce nuit!!!
Domi.
oui l’océan n’est pas venue jusqu’à moi
P.S : ha et tes fleurs brodées sont vraiment très jolies, celles-ci ne risquent pas d’être brisées par la tempête !!! 😀
merci de ce petit coup d’œil, Aspho
Patch, mon oeil se dilate quand je vois tes créations et je me retiens pour ne pas trop baver (sur mon écran après t’imagines ! 😆 )…
œil dilaté et bave: je n’ose imaginer
ou alors …
escargot?
Ho non :(, quoique…vu la façon dont je me traîne en ce moment, on rajoute la bave quand je suis devant ton blog et on a un escargot tout chaud ! 😆
vu le temps qu’il fait, ils ne vont pas tarder à se trainer aux pieds des salades
c’est pour ça que je les préfère appliquées sur mes tissus
belle journée
Pour une fois que ce n’est pas moi qui parle de mer et de tempêtes ! 😆 J’aime la façon dont tu as mené ton texte, le rythme lent à l’intérieur en opposition aux éléments déchaînés et à la fin, les larmes qui débordent comme l’eau qui a tout envahi et noyé ! Très joli texte Patch ! 🙂
Merci Aspho
je me suis régalée cette semaine (comme toujours) avec de jolies ID… et des poètes, as-tu vus?
Oui Patch, j’ai vu mais je n’ai pas toujours le temps de commenter ! D’ailleurs tu pourrais participer au jeudi-poésie du 20 si tu le veux, tu me donnes le lien d’un poème déjà publié ou tu en choisis un autre si le coeur t’en dit mais une seule règle : aucune obligation, c’était une suggestion …comme c’est encore Le Printemps des Poètes et tu as matière à illustrer !!! 😀
j’y pense , ma Belle
Hé hé !!! 😆
moi-aussi, je suis bien de voir que le soleil s’attarde encore un peu
c’est ça que tu voulais me dire, non?
Superbe texte sur les désastres causés par les tempêtes .J’espère que ce n’est pas du vécu
Les mots et les intempéries de ces dernières semaines se sont un peu croisés pour mon texte
Ton texte est prenant ! Ta description de la tempête est si bien évoquée que l’on s’y croirait, en particulier les notations de bruit sont impressionnantes. Dis-moi, tu as vécu ça il n’y a pas longtemps, non? Tu vis sur la côte Atlantique?
J’étais chez Maman au bord de l’océan un soir de tempête
je n’ai pas oublié
Les arbres se pliaient jusqu’à terre
et elle me rassurait en me faisant remarquer que ce n’était pas pour rien que les maisons étaient basses dans la région
Les inondations furent pénibles pour beaucoup.
bravo pour ce texte
Bonne journée
Violette
le beau temps arrive, les travaux vont commencer pour les estivants
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Brrr…j’y étais, avec toi. Bien raconté.
Merci Jacou
ce n’est guère rassurant de voir un temps aussi mauvais
des jours où il fait bon avoir un toit et un poêle
Que d’émotions dans tes mots. Je me vois regarder par la fenêtre à tes côtés. Bravo !
Merci Marlaguette