Il a plu hier, toute la journée. J’avais fait des crêpes parfumées et les ai toutes mangées. J’avais le choix entre plusieurs alcools, mais j’ai ignoré cette idée et j’ai préféré la fleur d’oranger. Aujourd’hui dimanche, il pleut encore et j’ai fait à nouveau des crêpes, si des fois quelqu’un me rendait visite.
Sale temps dehors et ça n’a pas l’air de vouloir se calmer. Je n’arrête pas de bâiller depuis le début de l’après-midi. Je brode des traits, des brins, des tiges et des poils encore et encore avec des aiguillées rigides et aussi moches que le fil à dent, je dessinerai peut-être un jour avec de la craie à tifs.
Les gouttes battent les carreaux, ça n’a pas arrêté de toute la journée. Quel emm… tout de même. Je ne ressens pas l’ennui, ni la fatigue, mais là, je suis figée devant la table depuis deux jours sans pouvoir mettre le nez à l’extérieur. J’ai hésité à sortir tantôt, pendant une toute petite éclaircie que le ciel nous a offert. Et le temps que j’enfile mon ciré, l’azur s’est voilé, ce qui m’a obligée à rester dans l’intimité de la maison. Je crains que cette morosité m’empreigne et m’oppresse à mourir.
J’ai encore des ressources mais elles s’amenuisent. Je ne suis pas souvent en panne dans ma façon de penser. Toutefois cette pluie qui ne cesse de tomber me mine. J’ai de quoi être satisfaite pourtant, j’ai pu mettre en exécution des projets qui attendaient depuis longtemps.
Le vent souffle fort, l’atmosphère est monotone et moi, je sens que mes mouvements vont au ralenti. Et Celui d’en haut, qui nous impose cette routine! Comment savoir s’il m’entend et comprend ce que je ressens?
Je vois par la fenêtre que les arbres se courbent et les branches applaudissent. J’étais seule aujourd’hui et le silence règne dans la maison. Je croyais entendre de la musique il y a peu, et maintenant je ne perçois qu’un vague bourdonnement dans la tête. Je me redresse et tends l’oreille. Un gros soupir sort de ma poitrine. Il n’y a plus de crêpe, j’ai tout mangé petit à petit. Oh mon verre est vide et ma bouteille de whisky aussi. Quelle misère, mais tout ça est xyste, ici et ailleurs, simplement parce que le ciel est couvert et que mon esprit est embrumé. Je sens que si je me lève et arrive à marcher, je vais zigzaguer…
J’avais fait des crêpes parfumées pour les 22 Plumes d’Asphodèle avec tous les mots imposés (à ma façon) et par ordre alphabétique, eh oui! comme quoi…
Je réalise que j’avais zappé ton billet. C’aurait été dommage!
Tu t’es surpassée, et les mots étaient difficiles à placer! Surtout xyste…
Je suis très en retard moi-aussi dans ces lectures du défi, et grand merci, je suis flattée
si en plus tu mets les mots dans l’ordre alphabétique, on va avoir du mal à atteindre ton niveau !!! c’est pas beau d’achever la concurrence ainsi.
c’était juste pour voir si l’inspiration viendrait plus vite…
je ris de ce commentaire
belle journée
Je souris, je ne te connais pas vraiment, mais j’ai du mal à t’imaginer zigzaguer après avoir sifflé une bouteille de whisky hihi!!! Bravo je ne me suis pas ennuyée une seule seconde en ta compagnie 😉 Au fait as-tu encore des crêpes 😉
Bisous doux.
Domi.
tu as raison, il ne me faut que deux gouttes de vin pour que je zigzague un peu et que la tête me tourne
par contre les crêpes, je ne fais jamais assez
merci Domi
Dommage qu’il n’y ait plus de crêpes, je serais bien passée à l’improviste pour en déguster !
Ton titre me plaît particulièrement ; pour sûr, j’achèterais sans même lire le résumé un livre le portant !!! J’avais fait des crêpes parfumées… Il peut tout arriver ensuite…
merci,
je suis enchantée de ce que tu écris là,
c’est l’effet que j’attendais,
même si je n’ai rien fait de tout cela en fait
Très beau texte poétique. 😀 La prochaine fois que tu fais des crêpes, je m’invite. 😉
Sans problème pour les crêpes
Vaincre l’ennui en mangeant des crêpes, j’adhère 🙂
Je me suis plongée dans ton texte. l’ambiance est bien rendue. Les mots » à ta façon » m’ont fait sourire. Bravo.
Adorable texte, où l’ennui est présent et colle à la peau
Hi hi, je croyais que la craie à tifs existait vraiment !!! Je me suis dit que c’était un truc de couturière ! 😆 Bravo pour l’ordre alphabétique, c’est fort ça ! Que tu finisses par zigzaguer ne m’étonne pas si tu as bu toute la bouteille, rhoooo !!!! Tu es xyste et même très bien ! Encore bravo ! 😀
Ah AH les crêpes étaient parfumées au whisky…mais c’est bien sûr ….
Tu peux nous en refaire des crêpes et ne pas les manger ? 😆
Très craie à tifs ton billet, Patchcath, ces dimanches comme tu les décris, ça est xyste vraiment 😆
Une belle rigolade pour tromper la pluie ! Merci !
Bon dimanche et gros bisous
PS mes crêpes je les préfère « nature » 😆
Excellent vraiment. Pas étonnant que tu zigzagues quelque peu mais au moins tu es xyste. Ca m’a bien plu.
il était embarrassant celui-là, non? des mots comme ça, j’essaie de les utiliser dans la semaine, mais c’est difficile et j’hésite parfois de peur de passer pour une hurluberlue
Les mots insérés dans une jolie tactique. J’aime beaucoup.
Merci Violette
bien trouvé! j’ai aimé la pirouette avec certains mots imposés et aussi l’ordre alphabétique, ça me parle, ce genre de contrainte qu’on s’impose 🙂
c’est une façon de faire un plus long texte pour une fois
et peut-être parce que ma bouteille ne s’est pas bue d’une seule goulée
Moi aussi la « craie à tifs » m’a fait sourire. On ne s’ennuie pas à lire ton texte. J’y pense, la prochaine fois que tu fais des crêpes, tu nous envoie le plan pour venir jusque chez toi… Et tu ne manges pas tout, hein ? 🙂
c’est bien agréable, ce que tu me dis, et je serai moins seule
J’aime beaucoup les crêpes – moins la tempête qui sévit en ce moment.
c’est un dessert d’hiver familial
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Un tour de force ton art de placer les mots y compris pour la craie à tifs et un texte bien d’actualité!
je pensais aux habitants des régions très arrosées et plus que ça parfois, quelle tristesse
Joli jeu de mots 🙂
L’ambiance y est… Je la partage… Dommage qu’il n’y ait plus de crêpes ! Hips !
Merci de partagée cette ambiance virtuelle.
C’est peut-être l’alcool dans cette liste qui m’a influencée, j’hésitais aussi entre la fête d’aujourd’hui et les JO…
il faut prendre son courage à deux mains et sortir tout de même rien que peu de temps pour se changer les idées
Merci, ce sont les mots qui m’ont fait écrire cela, mais doit-on écrire la pure vérité?
En vrai, je marche tous les jours de la semaine et par obligation ces temps ci,
et le we, je fais parfois simplement le tour « de la propriété » et je vois que les fleurs aiment ce temps là