J’y avais pensé puis oublié… et Les plumes 21 d’Asphodèle et sa transparence m’invitent à vous en parler sur ce blog.
En fin d’année dernière, il fallait se rendre au musée des Arts Déco pour la beauté et la richesse de cette exposition consacrée à l’histoire des sous-vêtements, féminins et masculins.

Comme un beau livre qu’on feuillette avec plaisir aux illustrations superbes, c’étaient des pages de lingerie à effeuiller patiemment et passionnément avec les yeux, étalées et accrochées en pleine lumière où on y apprenait que les dessous et la société évoluent main dans la main.
L’invisible souvent par pudeur devenait soudain visible pour le bonheur des visiteurs et n’était qu’émerveillement.
J’admirais les dentelles fabuleuses et précieuses, sur ces habits rares et cocasses, assemblés au gré d’inventions barbares et enchanteresses. Le corps n’était guère présenté dans son état naturel, la psyché torturée et peu honnête donnait une piètre idée de la nudité et de sa vérité.
J’avais pris conscience que la silhouette était une construction culturelle due aux mutations morales, sociales, politiques, économiques au fil des temps et cette belle leçon d’histoire mettait à l’honneur le corps et ses fantômes quand celui-ci est prisonnier des carcans et caprices de la mode.
Je vagabondais au milieu de ces petites tenues faites de voiles cousus et brodés de verreries aux éclats de cristal et de perles du lagon. Certaines confections captivaient mon regard par la pâleur de leur transparence. D’autres fantaisies de cols vaporeux et fraises dont s’affublaient les hommes comme les femmes, leur donnaient plutôt un teint diaphane.
Je traversais les ans, insouciante et en toute innocence. Et le moindre détail insignifiant et presque introuvable avait son importance. Les broderies étaient magnifiques et les formes très curieuses. Les silhouettes changeaient au cours de la visite, rien n’était indiscret, tout était exagéré, dans une richesse éblouissante.
A voir tous ces corsets et ces gaines, ces lacets et ces baleines, ces faux-culs et ces queues d’écrevisses, ma pensée s’évadait. J’étais dans un brouillard, j’avais l’esprit sans dessus dessous, sans pouvoir dire si le passé était plus plaisant à regarder et à porter qu’aujourd’hui. L’élégance dans la rigidité ou la liberté avec pertinence, c’était un peu choisir entre le vin et l’eau.
C’est ma participation à Les plumes 21 d’Asphodèle et sa transparence, avec les mots imposés ou à peu près
