On s’embrassera sous une branche de gui, symbole de prospérité et de longue vie le soir du réveillon à l’aube de la nouvelle année. C’est une tradition en France et dans toute l’Europe du Nord.
Il est vrai que c’est la saison où le gui abonde.
D’ailleurs du temps des Gaulois, les druides allaient en forêt pour couper le gui sacré, le sixième jour de l’année celtique. Ils coupaient le gui en s’exclamant : « O Ghel an Heu » ce qui signifie littéralement « Que le blé germe ». Cette expression sera modernisée au Moyen Âge dans « Au gui l’an neuf ». Les druides considéraient cette plante comme sacrée en raison des vertus médicinales, ou même miraculeuses, qu’ils lui attribuaient. Le gui était un talisman qui chassait les mauvais esprits, purifiait les âmes, guérissait les corps, neutralisait les poisons, assurait la fécondité des troupeaux, permettait même de voir les fantômes et de les faire parler. C’était le gui cueilli sur le chêne qui était recherché, parce que c’est chose rare. Le chêne était l’arbre du soleil qui symbolisait la force et la puissance. Le gui était l’arbuste de la lune.
On en cueillait dès le Moyen Âge pour l’offrir avec ce souhait « Au gui l’an neuf ». Cette formule fut remplacée plus tard par « Bon an, mal an, Dieu soit céans ». Au XIXème siècle on disait « Bonne et sainte année, le paradis à la fin de vos jours », l’expression s’est modernisée au siècle dernier en « Bonne et heureuse année ».
Je me souviens, j’allais souhaiter une « Bonne Année et Bonne Santé » à mes grands-parents paternels, et ma Grand-mère souriait et répondait en me donnant un petit cadeau: « Bonne Année, Bonne Santé, la goutte au nez pour toute l’année », parce que dans ce paquet il y avait souvent un mouchoir brodé ou plié en forme de fleur.