Un garçon et une fille pour la suite du miroir magique et c’est ainsi que seront des mots une histoire 121 pour Olivia.
… Il y avait sur terre, dans une très grande ville, trop de maisons pour que tout le monde puisse posséder un jardin. Pourtant deux enfants, dont les familles étaient voisines et vivaient au dernier étage d’un immeuble sous les toits, disposaient d’un tout petit jardin. Leurs parents avaient déposé en limite de toiture une grosse caisse pleine de fleurs qui fleurissaient toute l’année. Ces deux petits voisins étaient comme frère et sœur et partageaient leurs jeux et leurs lectures avec beaucoup de plaisir et de joie. Une grand-Mère vivait là aussi. Elle avait le don de stimuler leur imagination et de faire travailler leur mémoire sensorielle en leur faisant mémoriser l’information la plus insignifiante.
Cet hiver-ci, les hellébores étaient plus brillantes que la neige gelée qui recouvrait les toits. Les enfants s’étaient placés devant la fenêtre tout près de Grand-Mère qui lisait une histoire, quand brusquement le garçon s’écria :
– Aïe, quelque chose m’a piqué au cœur et une poussière m’est entrée dans l’œil. La petite fille le prit par le cou, il cligna des yeux, non, on ne voyait rien.
– Je crois que c’est parti, dit-il.
Mais ça ne l’était pas du tout ! C’était un éclat du miroir démoniaque qui était tombé dans son œil. Le pauvre garçon avait aussi reçu un éclat juste dans le cœur qui serait bientôt froid comme un glaçon. Il ne sentait plus aucune douleur.
Soudain il ne voulut plus rien écouter. Il ouvrit la fenêtre et arracha les roses de Noël.
– Que fais-tu ? cria la petite, troublée par ce comportement.
Lorsqu’il vit son effroi, il arracha la dernière fleur et décida d’aller jouer dans la rue, laissant là la charmante petite et la vieille dame.
Il mit son manteau et prit sa luge sur le dos, en imitant méchamment la voix de l’aïeule.
Une fois dans la rue, il commença à parler et à marcher comme tous les gens de sa rue pour se moquer d’eux.
Sur la place, il y régnait une ardeur bouillonnante. Il bouscula brutalement des enfants qui se lançaient des boules de neige, certains étaient de vrais jongleurs. Les garçons les plus hardis attachaient leurs traîneaux les uns aux autres et partaient en embardées et dérapages. De vrais équilibristes! C’était très amusant, cette excitation lui plaisait et cette acrobatie lui faisait envie. Il s’assit à califourchon sur son traîneau, prêt à suivre le prochain qui passerait. Au milieu du jeu ce jour-là arriva un grand traîneau tout blanc dans lequel était assise une personne enveloppée d’un manteau de fourrure blanche et coiffée d’un bonnet immaculé. Ce traîneau fit deux fois le tour de la place et le garçon, bousculant tout le monde, accrocha rapidement son petit traîneau à l’anneau doré qui pendait à l’arrière lui servant d’attache.
Dans la rue suivante, ils allaient de plus en plus vite. La personne qui conduisait tournait la tête, lui faisait un signe amical comme si elle le connaissait. Chaque fois qu’il voulait détacher son petit traîneau, cette personne faisait un signe et il ne bougeait plus. Ils furent bientôt en dehors de la ville.
La neige se mit à tomber si fort que le petit garçon ne voyait plus rien devant lui, dans cette course folle, il saisit la corde qui l’attachait au grand traîneau pour se dégager, mais rien n’y fit. Son petit traîneau était solidement fixé et menait un train d’enfer derrière le grand. Les flocons de neige devenaient de plus en plus grands, aussi larges que de véritables maisons blanches. Et puis, il lui sembla que leurs traîneaux étaient emportés dans les airs, prenant la direction d’Orion, constellation du trapèze. Il faisait nuit maintenant et il avait sommeil.
Au-dessous d’eux le vent glacé sifflait, les loups hurlaient, la neige étincelait, les corbeaux croassaient, et tout en haut brillait la lune, très grande et très claire…
Voici un résumé du deuxième chapitre de la reine des neiges d’Andersen. C’est ce que j’ai raconté à l’Atelier inspirée par Laure Gasme et c’est ma participation à Des mots une histoire 121 chez Olivia. Les mots imposés y sont tous dans l’ordre d’arrivée ou à peu près.