Le shérif justicier solitaire,
le bandit,
l’indien rusé et ses flèches,
le couple de colons
la fille qui rêve d’en sortir
et le fils rebelle un peu paumé,
la poupée au grand cœur,
et le prisonnier,
Le patriarche vert,
la matrone,
le médecin imbibé d’alcool,
le nostalgique,
les joyeux drilles
et les amoureux,
les travailleurs,
les fournisseurs
et les consommateurs,
ils sont tous là, à l’écran,
ou dans leur cadre,
à leur fenêtre
ou sous leur toit.
On peut sentir le grondement des Peaux-Rouges aux abords du ranch,
deviner la horde de bisons au bord de la rivière.
Ils gesticulent, un peu pitoyables,
croient encore à un monde qui n’est plus,
entre les murs d’une maison effondrée,
que le vent disperse
et laisse entendre son souffle dans les branches de sassafras.
En fait, c’est bien après avoir terminé cet ouvrage, que j’ai remarqué que presque tous les éléments de cette courtepointe collaient avec cette histoire.
L’idée de départ était bien plus simple ; je m’étais lancé le défi de n’assembler que des carrés de même dimension dans un dégradé de jaunes… et j’ai commencé par découper les pièces dans mes tissus de couleur jaune. Petit à petit, j’ai vu que certains viraient sur les beiges et gris, et d’autres sur le vert. Au fur et à mesure du découpage et pour rompre la monotonie, j’ai eu envie de représenter quelque chose sur cet ouvrage…Le soleil de notre région et le vent. Oui, le vent nous rend visite au moins 250 jours par an. Rendre visite ! c’est souffler à 60km/h au moins !
Alors j’ai voulu représenter des arbres et leurs feuilles dans le vent, et des maisons et leurs habitants aux fenêtres qui s’envolaient avec lui.
Les habitants, ben ma foi, ce sont simplement les personnages que j’ai trouvés sur mes tissus.